LXXI. Amour-haine

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Gabriel agrippait de toutes ses forces le dos de Jordan, sa respiration étouffée par des gémissements irrépressibles. La sueur coulait le long de leur corps, reflétant l'intensité de leurs ébats. Leurs corps ne faisaient qu'un. Jordan était au-dessus de Gabriel et n'arrivait pas à ôter ses yeux de lui, une expression de désir lisible dans le regard. Il admirait la façon dont son visage se tordait de plaisir à chacun de ses vas-et-viens, la façon dont il changeait alors qu'il modulait la vitesse de leur rapport.

Gabriel n'arrivait pas à regarder Jordan sous peine de ne pas réussir à retenir plus longtemps l'orgasme qui grimpait en lui. Il griffait sa peau de manière possessive, comme pour laisser une marque, comme pour signifier qu'il était à lui à présent. Gabriel n'avait jamais fait l'amour de cette façon, avec un partenaire tellement à l'écoute de ses désirs. En fait, c'était ça qu'il ne comprenait pas avec lui, il n'avait même pas à dire ce dont il avait besoin pour que Jordan le lui donne naturellement. Et il se rendait compte immédiatement lorsque quelque chose ne lui plaisait pas.

C'était sûrement ce qui l'excitait le plus, cette attention constante qu'il lui portait tout en sachant que Jordan avait encore du ressentiment envers lui.

Soudainement, Jordan accéléra le rythme, les mains posées sur les hanches de Gabriel, l'obligeant à arquer son dos en proie au plaisir qu'il ressentait.

Jordan, je vais... Je vais..., gémit Gabriel de plus en plus fort.

Soudainement Jordan s'arrêta et entra en lui le plus lentement possible en se penchant vers lui. Il prit avec une main son visage pour l'amener à le regarder. Gabriel inspira subitement, jetant sa tête en arrière malgré les efforts de Jordan pour le tenir en place. Il n'en pouvait plus. Jordan jubilait en voyant avec quelle difficulté il semblait lui résister. Gabriel avait l'impression qu'il pouvait pleurer tant Jordan lui faisait du bien.

Regarde-moi Gabriel, souffla-t-il d'une voix sensuelle.

Il s'exécuta, tentant de maintenir le contact visuel alors que Jordan commençait à accélérer progressivement.

Si tu ôtes tes yeux des miens, j'arrête, chuchota Jordan dans son oreille.

S'il-te-plaît..., soupira Gabriel sans réussir à trouver ses mots tant son corps brûlait au contact de celui de Jordan.

Les deux hommes se regardaient dans un instant qui semblait être figé dans le temps. Le regard brûlant de Jordan et les mouvements de son corps l'amenaient au bord de la jouissance.

Jordan je... Je t'aime, murmura Gabriel dans un gémissement.

Tais-toi, répliqua Jordan, alors que son visage semblait s'être fermé.

Soudainement, il se mit à accélérer bien plus qu'auparavant, porté par une énergie nouvelle. Gabriel ne pouvait plus supporter autant de plaisir. Alors qu'il pensait déjà être au paroxysme de la volupté, Jordan descendit dangereusement la main qu'il avait posée sur son visage pour attraper son sexe, tordant le corps de Gabriel de plaisir, l'obligeant à jeter de nouveau sa tête en arrière.

Jordan s'arrêta aussitôt. Gabriel releva sa tête et semblait l'implorer des yeux. Jordan s'approcha de lui, un regard noir sur son visage.

Je t'ai dit de me regarder, lança-t-il d'un ton acerbe, déconcertant Gabriel.

Tout en le fixant, Jordan rentra en lui et reprit un rythme encore plus intense qu'auparavant, amenant Gabriel de nouveau au bord de l'orgasme. Des frissons de plaisir traversaient son corps. Il le regardait, les larmes aux yeux, tant le plaisir était profond. Alors qu'il s'apprêtait à jouir, il ne put s'empêcher d'encore détourner le regard pour s'abandonner aux sensations qu'il lui faisait ressentir.

Un point partout (Attal x Bardella)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant