Gabriel se glissait entre les nombreux invités d'une soirée mondaine. Il avait rendez-vous avec un homme pour procéder à un échange. Gabriel l'attendait sur le balcon, une cigarette à la main. En entendant la porte s'ouvrir, il tourna légèrement la tête pour apercevoir son interlocuteur. Un homme d'une trentaine d'années, comme on l'avait prévenu.
– C'est... ça va être compliqué pour ce soir.
– Compliqué ?, souffla Gabriel tout en se retournant, jetant sa cigarette par le balcon. Vous savez qu'on ne connaît pas vraiment ce mot chez nous ?
– Je.. je sais mais nous avons eu un souci et... il faudrait nous accorder un peu plus de temps.
Gabriel s'avança vers lui et le regarda droit dans les yeux, glacial.
– Vous savez que votre temps est écoulé. Alors soit vous me remplissez votre part, soit ça va très mal se passer. Je sais que vous avez réussi à la mettre à l'envers à mes autres collègues, mais ça ne marche pas avec moi. Je sais que vous avez l'argent. Alors nous allons gentiment procéder à l'échange, menaça Gabriel tout en quittant le balcon pour le retrouver dans un endroit plus discret.
Gabriel retrouva la salle où plusieurs invités lui souriaient et lui serraient la main. Il répondait avec un sourire équivoque. Tout le monde le connaissait et il ne pouvait passer inaperçu dans la majorité des contextes, un point faible et un point fort dépendant de chaque situation. Il se déplaçait à travers la salle comme s'il dansait connaissant chaque pas, maîtrisant chaque conversation dans le temps qui lui était imparti. Cela l'amusait de voir à quel point les autres pouvaient être ignorants. Il allait échanger sous leur yeux des millions d'euros et, tellement préoccupés à réfléchir à comment agir en sa présence, ils ne remarqueraient même pas qu'il avait disparu ou qu'il avait un sac à la main. Il se dirigea vers la salle de bain adjacente à une salle réservée au personnel qui l'attendait.
Il sortit sa carte qui lui permettait d'accéder à toutes sortes d'endroits. Son pass-Némèce. L'homme l'attendait à l'intérieur, il savait pertinemment de quoi était capable cette organisation et savait qu'il ne fallait pas faire d'erreurs ou cela pouvait lui coûter très cher. Il avait un sac rempli de billets à la main, qu'il confia sans un mot à Gabriel, qui repartit aussitôt cherchant la sortie.
Il répéta le même schéma qui lui permit de s'extraire tout aussi facilement qu'il était entré et rejoignit le point de rendez-vous qui s'avérait être un taxi à l'extérieur.
Au loin, Jordan observait la scène derrière un mur. Huit mois s'étaient écoulés depuis leur dernière rencontre dans le hangar où il avait intégré l'équipe de Branco luttant contre l'organisation criminelle Némèce. Il reprit son chemin vers son appartement. Ses murs étaient remplis de photos de Gabriel, de lieu, de scènes, toutes reliées entre elles par des fils de laine rouges. Jordan prit une chaise pour regarder son œuvre, de loin. Il devait réussir à le coincer, trouver là où il agirait la prochaine fois pour le coincer et enfin coincer ce sale groupe de Némèce. Ce jeu de réflexion, cette traque, il la menait depuis le tout premier jour où il avait laissé Gabriel s'enfuir, attendant le bon moment pour frapper.
On sonna à sa porte. Il attendait Juan pour rassembler de nouvelles preuves et anticiper le prochain échange qu'ils auraient. Ce dernier était devant la porte, bien habillé, une bouteille à la main. Jordan le laissa entrer sans même le regarder tout en retournant à ses notes. Juan mouva vers la cuisine comme à son habitude et posa la bouteille sur la table.
– Alors ? Qu'est-ce que ça a donné ?
Jordan contracta la mâchoire, frustré. Ça s'était très mal passé. Attal avait réussi à établir un nouvel échange sans éveiller le moindre soupçon.
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Un point partout (Attal x Bardella)
FanfictionA seulement 26 ans, Jordan Bardella est le président du premier parti d'extrême droite français et prédestiné à un grand avenir. Mais il doit sans cesse se confronter à un autre prodige de la politique : le jeune Premier ministre Gabriel Attal, qui...