Gabriel prit une longue inspiration avant de décrocher. "Allô ?" souffla-t-il, la voix tremblante tout en mettant le haut-parleur. "Bonjour Gabriel, comment vas-tu ?" demanda le Président, légèrement méprisant, comme s'il savait pertinemment que Gabriel était complètement à bout. Ce dernier déglutit. "Ça va, ça va.." répondit-t-il, ne pouvant masquer son désarroi. "Je t'appelle pour savoir où vous en étiez, concernant la clé USB et il faudrait que je touche un mot à Bardella." continua Macron. "Nous y sommes presque..." mentit Gabriel. "Il nous faudrait encore un peu de temps." reprit-t-il. "Encore ? Mais tu m'avais promis que cela ne prendrait pas plus de deux semaines." souffla Macron, satisfait. "Je... je sais mais j'avais mal calculé certains... paramètres." avoua Gabriel à regrets. "C'est que... le Sénat va être réelu dans quelques jours à peine. Tu ne comptais pas présenter ta candidature ?" demanda Macron d'un ton faussement innocent. "Je..." bégaya Gabriel, sa gorge se serrant. C'était sa dernière chance de revenir comme grande figure politique.
Jordan prit le téléphone de ses mains pour le sortir de cette situation pénible. "Bonjour Monsieur le Président, vous vouliez me parler ?" commença-t-il. "Ah, Jordan. De ce que Monsieur Attal m'a confié, l'enquête n'a pas vraiment avancée c'est ça ?" interrogea Macron d'un ton provocateur. "Si, nous y sommes presque, quelques jours supplémentaires et cet épisode sera derrière nous." répondit Jordan calmement. "Est-ce qu'on pourrait se parler d'homme à homme, si vous voyez ce que je veux dire." ordonna Macron, obligeant Jordan a enlever le haut-parleur qui permettait à Gabriel d'écouter leur conversation.
"Qu'on soit bien clairs, cette histoire a assez duré. Soit vous mettez la main sur cette clé, soit les menaces que j'ai énoncées il y a quelques semaines entreront en vigueur sans délai." avertit Macron en haussant la voix. Jordan se tut, pour que Gabriel ne se doute de rien. "Je vous vois, vous ne pouvez pas vous échapper Jordan. Si vous tentez ne serait-ce qu'une fois d'en parler à Attal, je peux vous promettre que je ferai en sorte que vous ne le voyez plus jamais." reprit-t-il. "Demain soir, vous devez être présent à une soirée d'inauguration d'un nouveau musée de Paris sur l'armée nationale. Sans votre présence, mes menaces s'appliqueront. Si vous refusez de tenir un discours d'un total de sept minutes, mes menaces s'appliqueront également. Et si vous essayez de ramener votre partenaire dans cette affaire, mes menaces s'appliqueront aussi. Soyez à la hauteur. Ou votre cher et tendre Gabriel en paiera salement le prix.". conclut-t-il en raccrochant.
Gabriel l'observait depuis tout ce temps avec des yeux inquiets. "Qu'est-ce qu'il a dit ?" questionna-t-il timidement. "Je dois partir demain. C'est pour l'ouverture d'un musée... Il dit qu'on manque ma présence depuis déjà trop longtemps. J'ai des obligations." mentit Jordan. "D'accord, c'est à quelle heure et où ? Il ne faudra pas qu'on s'arrête trop loin, si on veut pouvoir y aller à l'heure. Et il faudra qu'on trouve des costumes corrects." indiqua Gabriel, en reprenant son téléphone pour commencer à chercher des magasins de vêtements aux alentours. "Gabriel..." appela Jordan, embêté. Gabriel leva les yeux de son portable en prenant un air interrogateur. "Je... Je dois y aller seul. Macron l'a spécifié." souffla Jordan. Gabriel fronça les sourcils. "Hein ? Mais comment ça ?" l'interpella-t-il. "Il a dit qu'il fallait que tu travailles sur l'enquête, que sinon ce serait trop long." fabula Jordan, sûr de lui. "Mais tu ne vas pas..."
Soudain, le téléphone de Jordan sonna à son tour interrompant Gabriel. Léonardo. Il répondit immédiatement. "Bonjour Léonardo.." souffla Jordan, stressé. "Si tu m'annonces que vous n'avez pas avancé depuis notre dernier appel, ça va très mal se passer." expliqua Léonardo d'un ton glacial. Jordan déglutit lentement avant d'arborer un sourire. "Si.. justement, je devais vous appeler pour vous dire que l'affaire était bouclée. Il ne nous reste plus qu'à aller chercher le tableau et c'est fait. Le deal est la semaine prochaine." mentit Jordan. Gabriel le dévisagea en essayant d'attirer son attention. "Qui est le voleur ?" interrogea Léonardo, méfiant. "On ne sait pas, mais... le tableau devrait être là-bas." continua Jordan. "Il vaudrait mieux pour vous." asséna Léonardo en raccrochant.
"Mais tu es devenu fou toi aussi ?" s'écria Gabriel. Jordan serra les dents. "Qu'est-ce qu'on pouvait lui dire d'autres ? Ah non désolés en fait on a toujours pas avancé parce que Gabriel est devenu dingue et a essayé de buter un mec." répliqua Jordan, regrettant déjà ce qu'il venait de dire. Gabriel se mit en retrait, blessé. "Pardonne-moi... je suis à cran aussi." s'excusa sincèrement Jordan en prenant sa main. Gabriel reprit sa main lui indiquant sa compréhension.
Ils trouvèrent finalement un hôtel où passer la nuit. Il était déjà presque trois heures du matin. Jordan comme Gabriel n'avait qu'une hâte : s'endormir. Ils rentrèrent dans leur chambre. Elle était assez miteuse, très petite, mais ils auraient pris n'importe quoi juste pour pouvoir s'allonger. Il n'y avait qu'un seul coussin pour deux. Gabriel s'écrasa dans le lit tandis que Jordan enlevait son uniforme. Ce dernier bascula au dessus de lui, l'emprisonnant entre ses bras. Il plongea ses yeux dans les siens. Ils se regardèrent un long moment comme ça. Jordan contemplait son amant, celui qu'il avait enfin retrouvé, celui qui lui avait tant manqué. Il approcha ses lèvres à quelques millimètres de lui. "Ne me fais plus jamais ça Gabriel." chuchota-t-il, sa bouche effleurant la sienne à chacun de ses mots.
Gabriel n'arrivait pas à résister à la tension que Jordan installait et souleva sa tête pour l'embrasser mais ce dernier suivit son mouvement, rendant sa tentative vaine. "Promets-le moi Gabriel." reprit-t-il en glissant sa main dans celle de son amant. Gabriel acquiesça en regardant avec insistance ses lèvres. "Dis-le." murmura Jordan dans son oreille. Son souffle aussi proche de lui déclencha un frisson parcourant tout son corps. "Je te le promets." chuchota Gabriel en serrant sa main.
Jordan se pencha sur lui et commença à l'embrasser amoureusement, chose qui n'était pas arrivée depuis beaucoup trop longtemps à son goût. Gabriel s'accrochait à son visage pour le rapprocher de lui, donnant mal au ventre à Jordan. Ils souriaient entre chaque baiser. Jordan ouvrit les yeux une seconde pour admirer le visage de Gabriel lorsqu'il vit une ombre dans sa vision périphérique. Il détourna la tête mais il n'y avait que la lumière de la lune qui traversait la fenêtre. Il se retourna vers Gabriel en souriant et continua à l'embrasser.
Il avait sûrement dû rêver.
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Un point partout (Attal x Bardella)
FanfictionA seulement 26 ans, Jordan Bardella est le président du premier parti d'extrême droite français et prédestiné à un grand avenir. Mais il doit sans cesse se confronter à un autre prodige de la politique : le jeune Premier ministre Gabriel Attal, qui...