Jordan et Gabriel marchaient prudemment dans la forêt, leurs armes respectives à la main, attentifs au moindre danger les entourant. Ils avaient déjà eu affaire avec plusieurs autres individus cherchant à les éliminer. Le nuit était tombée depuis déjà plusieurs heures et les deux hommes étaient épuisés par leur fuite.
– Jordan je n'en peux plus, il faut qu'on s'arrête un peu. On va s'écrouler de fatigue, souffla Gabriel en s'arrêtant de marcher.
– Si on s'arrête, ils nous tueront. On ne peut pas tant qu'on n'est pas sortis de cette maudite forêt, objecta Jordan tout en continuant à avancer.
– Mais ça fait des heures qu'on marche, ce serait un miracle de trouver une sortie avant plusieurs heures encore... Il faut qu'on se repose.
Jordan soupira bruyamment avant de se retourner et de se rapprocher de lui.
– Et comment on fait, hein ?, lui demanda-t-il, en poussant ses épaules avec colère.
– Calme-toi, j'ai une solution...
– Comment tu voudrais que je te crois ? Sincèrement Gabriel... Tout ça ce n'est qu'un énième de tes mensonges.
Jordan prit les devants pour continuer à marcher, obligeant Gabriel à le suivre. Une heure plus tard, Gabriel s'effondra au sol, incapable de tenir debout, tant la fatigue le rongeait.
– Je t'en supplie Jordan, laisse-moi dormir..., souffla Gabriel en fermant les yeux.
Maintenant laisse-moi dormir, je n'en peux plus. Jordan tressaillit. Chaque mot, chaque phrase que Gabriel lui disait, évoquait un souvenir douloureux entre eux. Un passé les unissant autant qu'il les détruisait. Jordan regardait Gabriel dormir contre un arbre. Il pouvait partir, le laisser là. Après tout, il le haïssait. Mais la haine ne pouvait naître que de l'amour. Et Jordan n'arrivait pas à se défaire de Gabriel, l'homme qui avait donné un sens à sa vie.
Enfin, l'ancien Gabriel. L'ombre de l'homme qu'il avait aimé dormait paisiblement, adossé au tronc d'un immense chêne. Il était un autre à présent. Jordan s'assit à côté de lui, se posant mille questions. Où est passé l'homme que je n'ai jamais cessé d'aimer ? Les bruits troubles de la forêt l'inquiétaient autant qu'il le rassuraient. Il ne savait pas s'il était capable d'affronter de telles réflexions dans le silence absolu. Il cherchait à se raccrocher à quelque chose, n'importe quoi, juste pour ne pas avoir à penser à cette situation insupportable.
Des images apparaissaient par flashs dans son esprit. Il revoyait ce garde mourir devant lui. Son sang était toujours sur son visage, il n'avait pas réussi à tout enlever. Et même s'il se lavait le corps, il ne pourrait jamais enlever la sensation du sang chaud d'un autre dégouliner sur ses tempes, à moins d'arracher sa peau. Voilà ce qu'il aurait aimé faire, se crever les yeux, pour ne plus jamais voir de telles horreurs, se faire sauter la cervelle, pour ne plus jamais avoir à penser et arracher son cœur, pour pouvoir continuer son chemin sans scrupules.Redevenir une coquille vide. Redevenir l'homme insensible, inintéressant qu'il avait toujours été. L'homme que Gabriel avait changé.
Jordan appuyait sa tête contre l'immense arbre. Que restait-t-il d'eux ? Y'avait-t-il encore quelque chose ? Pourrait-t-il un jour refaire confiance à Gabriel ? Aucune réponse ne parvenait à l'apaiser, car il ne pouvait se détacher du sentiment que Gabriel finirait toujours par le trahir ou le manipuler.
Depuis plusieurs mois, Jordan était en proie à des angoisses qui le poursuivaient dans son sommeil. Il ne dormait presque plus, soit parce qu'il cauchemarder, soit parce qu'il pensait à ce qui avait été, ce qui aurait pu être, ce qui adviendrait, ce qui est, ce qui n'est plus, tout. En écoutant ce silence bruyant, un son familier, envoûtant, parvint à ses oreilles. La respiration de Gabriel. Celle qu'il n'avait pas écoutée depuis si longtemps. Celle qui le calmait tant.
VOUS LISEZ
Un point partout (Attal x Bardella)
FanfictionA seulement 26 ans, Jordan Bardella est le président du premier parti d'extrême droite français et prédestiné à un grand avenir. Mais il doit sans cesse se confronter à un autre prodige de la politique : le jeune Premier ministre Gabriel Attal, qui...