AerinLes pas de ma monture foulaient les plaines d'herbes hautes avec vivacité alors que le soleil se trouvait à son apogée. Ne sachant exactement où chercher, je pris l'initiative de suivre les chemins de terre qui s'étaient vaguement formés avec les passages répétés de ceux qui les avaient empruntés. Je tournai en rond un bon moment sans pour autant voir apparaître l'ombre d'un village aux alentours. Se situaient-ils à des points si éloignés du précédent ? J'aurais mieux fait de me renseigner avant de partir.
Après un certain temps passé à scruter les paysages qui m'entouraient, je remarquai que le soleil allait probablement sonner son déclin dans un peu plus d'une heure. J'étais sur le point d'abandonner et de rebrousser chemin quand j'aperçus la silhouette inespérée d'un village à l'horizon. À cette vision encourageante, j'accélérai la cadence vers celui-ci. Arrivée à un lieu qui le surplombait, je pus dès lors y observer pleinement l'agitation que je n'avais fait qu'entrapercevoir jusqu'à présent. Des cris d'effroi et de panique commençaient tout juste à secouer la bourgade. Apparemment les enfants Maudits venaient de l'atteindre de pair avec moi-même.
J'hésitai un instant avant de me diriger vers un arbre auquel j'accrochai la longe de mon équidé juste après en être descendue. Je fis ensuite volte-face vers le nid d'une terreur nouvelle pour m'y diriger résolument, le cœur palpitant. D'une manière à la fois hâtive et furtive, j'effectuai le tour du bourg puis lorsque je fus assez proche je dégainai mon épée et courus me cacher derrière les murs de la première maison qui se présentait à moi.
Combien étaient-ils ?
Je jetai discrètement un œil derrière le rempart qui me séparait encore de l'action. Parmi ce que mon champ de vision m'offrit à travers les habitations, je comptai : douze au nord, huit à l'ouest. J'estimai rapidement leur nombre total à une bonne soixantaine, surnombre qui ne me laisserait tout bonnement aucune chance face à eux si je les attaquais de front.Je restai un instant adossé au mur, réfléchissant à toute vitesse à la suite de mes actions. N'importe qui d'assez sage aurait rebroussé chemin pour prévenir ses alliés, cependant, je fus plutôt séduite par un plan improvisé aussi fou que vain. J'allais les prendre à part afin de les éliminer un à un sans me mettre en péril. Je ne leur laisserais pas même le temps de connaître mon existence. Oui, c'était de la folie pure de tenter seule un assaut, mais je ne pouvais pas pour autant partir comme si de rien était en tournant le dos aux villageois. Je devais en sauver ne serait-ce que quelques uns.
Un détail me frappa néanmoins, les membres du groupe de Maudits se trouvaient être vêtus de solides armures, à la manière d'une véritable armée. Où avaient-ils bien pu récolter les fonds nécessaires à de telles opérations ? Peut-être était-ce le fruit de pillages passés qui leur avaient permis de se revêtir ainsi de métal ?
Je laissai ma réflexion s'évanouir dans mon esprit pour me focaliser à nouveau sur mes futurs adversaires. J'en suivis un des yeux que je repérai s'isoler. Je me déplaçai furtivement derrière les maisons, sous les cris et les supplications perçants des victimes que je tentais d'oublier. Réduire en bouillie leurs agresseurs me démangeait de toute part, j'aimerais tant pouvoir leur venir en aide.Malheureusement, je me trouvais impuissante face à une telle situation. Je devais agir lentement, pour le malheur de ceux qui succomberaient par le manque de temps. Je serrais les dents tout en me déplaçant courbée. J'atteignis finalement le mur le plus proche de ma première proie. Soudain je fus distraite par des voix terrifiées qui attirèrent mon attention ailleurs. Un couple de résistants était sur le point de se faire exécuter par un homme. À cette vision, je me précipitai vers eux sans hésiter une seule seconde. Au moment où ma cible allait se tourner vers moi, attiré par mes pas, j'abattis mon épée sur lui. L'homme s'affaissa sous le choc, un instant sonné avant de tout de même faire volte-face pour tenter de répliquer. Depuis la gourde d'eau à ma ceinture, j'invoquai des piques de glace que j'envoyai se planter sur les parcelles de son corps que son armure ne protégeait pas. Mon adversaire s'écroula définitivement, mort sur le coup.
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Lames d'Argent
FantasiÀ la fois mages et guerriers, les Lames d'Argent sont l'élite des chevaliers du Royaume d'Alanya. Seulement, la situation se dégrade sur le continent. Entre le poids d'une vieille rivalité impériale et de mystérieuses factions qui émergent dans l'om...