AerinNous avions suivi Raphaël de loin avant de quitter nos montures pour ne pas alertés nos ennemis de notre présence. Une fois arrivés au repaire des trafiquants, je me faufilai dans l'ombre, accompagnée par Yuna et Fay. Nous avions formé plusieurs groupes prêts à se poster de chaque côté du bâtiment et à donner l'assaut à tout moment. Trompant la vigilance des gardes, nous contournâmes la bâtisse. L'obscurité nous avait aidés à ne pas nous faire repérer. Nous atteignîmes alors un grand trou en hauteur dans le mur qui avait probablement été une ancienne fenêtre. Nous poussâmes des caisses de bois sous celle-ci pour y grimper et atteindre l'ouverture. À partir de cet avant-poste, nous pouvions parfaitement observer la scène.
À l'intérieur, Raphaël venait d'arriver au même moment devant celui qui devait être le patron des lieux. La distance ne me permit pas d'entendre leur discussion ce qui me donna plus envie encore d'espérer qu'il ne fît aucune maladresse qui pourrait révéler son identité. Je le vis ensuite s'asseoir sur l'un des canapés de l'immense pièce délabrée. Les deux discutèrent un peu avant qu'une femme vînt leur servir à boire. Ils échangèrent à nouveau quelques paroles. Avant de me laisser le temps de comprendre ce qu'il avait bien pu se passer, Raphaël pointa l'une de ses dagues sous la gorge du chef mafieux. Je me crispai, que faisait-il ? Ce n'était pas du tout prévu ! Cela lui plaisait-il donc à ce point de ne jamais suivre les plans ?
- Relâche-là bâtard ! ordonna-t-il assez fort pour que je pusse l'entendre.
Une douzaine de mafieux, toutes armes sorties, s'étaient de suite interposés pour encercler le jeune homme aux cheveux blancs. Je fonçai les sourcils, je commençai à comprendre. Je posai un pied sur le rebord de l'ouverture où nous nous étions postés, prête à sauter à l'intérieur pour venir encore une fois sortir la tête brûlée de ce mauvais pas. Mes compagnons et moi n'avions plus le choix, nous devions agir.
Je retombai agilement de l'autre côté. Les gardes ne m'avaient pas vu arriver, ils n'en avaient pas eu le temps. Ces derniers s'étaient tous retrouvés projetés par une puissante et mystérieuse bourrasque qui les avait balayés plusieurs mètres plus loin à la ronde du mage de l'Air. La rafale, qui soulevait leurs cheveux, continuait de plus belle tout autour de Raphael, de son interlocuteur et de la femme comme pour repousser toute intrusion dans leur "discussion".
Je tentai d'avancer mais fus à mon tour presque aussitôt plaquée contre l'un des murs tremblants sous la force de l'ouragan qui sifflait dans mes oreilles. Mon corps se crispa, ma respiration et le son de ma voix s'étaient coupés au moment où le vent m'avait atteinte. Je ne pouvais pas même indiquer ma présence au concerné ! Il était bien trop absorbé par l'autre homme qu'il continuait de menacer à l'aide de son poignard. Une puissante aura vengeresse à en faire frissonner n'importe qui émanait de son être. Cet imbécile était en train de gaspiller toute son énergie en voulant prendre le contrôle d'une pièce si grande !
- Qui t'a procurée une esclave ? hurla le jeune homme dans un état second.
Voila donc la cause d'une telle agitation chez mon ami, difficile de ne pas s'en douter quand on le connaissait.
Le pauvre antagoniste, ayant vu ce dont Raphaël était capable, s'était recroquevillé sur son canapé, tremblant de peur et priant pour sa misérable vie. Avant que je ne commence à réellement étouffer, l'intenable Lame d'Argent lâcha légèrement prise sur sa magie, ce qui me permit de reprendre une grande goulée d'air. Il devait déjà être en train de faiblir, rien d'étonnant après une telle démonstration de force.Les portes du hangar s'ouvrirent tout à coup et des tonnes de gardes déboulèrent, attirés par un tel vacarme. Ils avaient dû forcer à plusieurs pour enfin avoir raison de l'entrée prisonnière du vent. Arrivant par paquets, les trafiquants finirent par être au moins une trentaine en plus de ceux qui avaient été jetés à terre par le mage. Ceux-ci tentaient d'ailleurs de se relever tant bien que mal, mais demeurèrent cloués au sol. Le chevalier à la chevelure albe quitta sa cible des yeux pour pouvoir observer les nouveaux venus. Il leva sa main inactive et pointa le second poignard vers les mafieux. Le vent s'apaisa de mon côté, me permettant de recouvrer mes mouvements. Raphaël s'apprêtait à concentrer ses forces vers ses nouvelles cibles pour leur envoyer une tornade, plus puissante encore que la précédente. Je m'interposai aussitôt pour interrompre sa manœuvre en criant :
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Lames d'Argent
FantasyÀ la fois mages et guerriers, les Lames d'Argent sont l'élite des chevaliers du Royaume d'Alanya. Seulement, la situation se dégrade sur le continent. Entre le poids d'une vieille rivalité impériale et de mystérieuses factions qui émergent dans l'om...