La journée est vite passée et il me reste un peu de temps libre avant que Handa ne me rejoigne. Je jette un dernier coup d'œil à ma montre et soupire en constatant qu'il n'est pas plus de dix-sept heures. Nous avons convenu de nous retrouver à la bibliothèque sur les coups de dix-sept heures trente, et j'ai choisi de prendre de l'avance, n'ayant rien de mieux à faire. Pour patienter, je poursuis le lecture d'un roman que j'ai commencé il y a seulement deux jours et me plonge à l'intérieur.
Il s'agit d'une romance. Pour une certaine raison, j'aime lire ce genre de fiction. Je suis loin du cliché de l'adolescente romantique qui rêve du grand amour du haut de ses quinze ans, mais je reconnais éprouver une certaine affection pour ce sous-genre littéraire. L'amour est une belle chose et même si je ne ressens pas le besoin de vivre une histoire, j'admets que lire d'autres personnes – bien que fictives – tend à me rendre heureuse. C'est agréable de savoir que quelque part, l'être humain peut être heureux tout en s'offrant à un autre.
L'égoïsme des êtres humains est ce qui me rend si solitaire. Je le suis aussi, justement parce-que je me dois de l'être pour avancer. En amitié, il peut arriver que les liens se desserrent où se gâtent par la naissance de sentiments comme la jalousie, le ras-le-bol ou encore, le développement de sa maturité. Malheureusement, ce phénomène existe en amour. Mais pas dans mes livres. Ou alors, tout finit par s'arranger dans le dénouement. C'est ce que je préfère. La fiction permet de s'envoler et rêver, c'est ce que j'apprécie le plus. Je m'éloigne du monde ingrat dans lequel je vis et m'aventure dans les limbes passionnantes d'une œuvre littéraire.
Le roman que je dévore actuellement retrace l'histoire de Kotoko, une jeune femme muette. L'histoire est narrée à travers son personnage et nous raconte sa rencontre avec un homme orgueilleux et hautain, dont elle tombe amoureuse. Ils travaillent tous les deux dans une boutique de bagel et le garçon, Yamazaki, se met souvent en colère contre elle à cause de sa maladresse. D'autre part, il est souvent adulé par les clientes et cela agace l'héroïne qui malgré tout, est obligée de le supporter en silence.
Pour le moment, c'est tout ce que je sais. Je n'en suis qu'au cinquième chapitre et très honnêtement, j'en suis déjà folle. Plus j'avance dans ma lecture, plus l'histoire prend un tournant inattendu et je me surprends même à vouloir pleurer lorsque l'on apprend la mort de la mère de Kotoko. Les larmes me montent aux yeux quand tout à coup, j'entends un raclement de gorge derrière moi. Je sursaute légèrement, surprise, puis me tourne vers mon interlocuteur qui n'est autre que Handa-kun.
Il affiche une expression neutre jusqu'à ce qu'il ne remarque mes yeux larmoyants. Je souris nerveusement en haussant les épaules.
« C'est à cause de ça. » j'agite le livre sous son nez
Il hoche la tête et s'assoit en face de moi puis sort ses affaires en silence. Je fais de même en prenant soin de refermer mon bouquin et le pose sur le rebord de la table.
« Est-ce que tu veux qu'on commence par se répartir les tâches ? » je lui demande et il hoche la tête, j'arque un sourcil « T'as perdu ta langue ? »
Ses joues prennent une légère teinte rosée alors qu'il détourne son regard du mien en secouant la tête.
« Tu es celle qui ne parle pas habituellement, pas vrai ? »
Je me dois de l'avouer. Et je m'étonne moi-même à tant vouloir lancer une discussion avec ce garçon. Si je m'étais retrouvée avec une quelconque autre personne, je me serais contentée de faire mon travail sans broncher.
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VF | Manga/Anime x Reader {Recueil de O.S}
De TodoRecueil d'Imagines et OS, de personnages d'animes/mangas x Reader. ATTENTION TRÈS CRINGE