Chapitre 17 : Une Visite à Ste Mangouste et un Professeur de DCFM*

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* Défense contre les forces du Mal

Les quelques jours qui précédèrent la rentrée passèrent au rythme des nouvelles d'Hermione. Inutile de dire que le moral de Ron suivit les mêmes courbes que la santé de la jeune fille. Autant son état s'améliorait la veille, autant le lendemain elle risquait de sombrer dans le coma. Plusieurs Médicomages se tenaient constamment à son chevet, eux-mêmes entourés d'Aurors de l'Ordre du Phénix.

Bill se chargeait de donner des nouvelles deux fois par jour, sous peine de se voir attaqué par des dizaines de hiboux. Ron passait son temps à scruter le ciel dans l'espoir d'être le premier à apercevoir les volatiles.

Harry était plus libre de son temps. Il avait fait part de son « rêve » au professeur Rogue et celui-ci avait admis que des renseignements concomitants laissaient en effet présager une évasion imminente. Depuis, il quittait souvent l'école pour de mystérieuses missions. Les leçons s'espaçaient et Harry essayait de passer le plus de temps possible avec Ron.

Ce n'était pas facile, lorsque les nouvelles n'étaient pas bonnes. Ron disparaissait alors pendant de longues heures, jusqu'au courrier suivant. Il avait souvent les yeux rouges et seule la contemplation du jeu d'échecs semblait le sortir de ses sombres pensées. Harry remarqua

toutefois que son ami avait distraitement glissé la Reine blanche dans sa poche et qu'il ne l'avait pas remise à sa place la fois suivante. Il s'en inquiéta auprès de Ginny, lors de l'une de ses absences prolongées.

- Dans le placard à balais des vestiaires de Gryffondor.

- Pardon ? fit Harry.

- Tu me demandes où est Ron, je te réponds : dans le placard à balais des vestiaires de Gryffondor ! répéta Ginny.

- Tu l'y as vu ? s'étonna Harry.

- Pas moi, non. J'ai croisé Nick-Quasi-Sans-Tête l'autre jour. Il sortait d'une conversation avec mon frère, dans le placard...

- ...des vestiaires de Gryffondor ! termina Harry.

Il fallait qu'il trouvât Ron. La dernière fois que lui aussi avait eu une conversation avec Sir Nicholas de Mimsy-Porpington, c'était après la mort de Sirius. Il était dans un état proche de l'incohérence à ce moment-là et il craignait qu'il n'en fût de même pour Ron. Il descendit aux vestiaires et ouvrit tous les placards à balais.

Il le trouva, sur le banc des vestiaires, le dos tourné à la porte. Il fut sur le point de l'interpeller lorsqu'il s'aperçut qu'il pleurait. Par terre, traînait le dernier message de Bill. « Pas d'amélioration », disait la lettre.

Harry renonça à le déranger. Ron n'aimerait pas que son meilleur

ami le vît dans cet état. Il ne voulait pas obliger Ron à se mettre en colère après lui. Il revint vers l'école, abattu lui aussi et il croisa Hagrid. Celui-ci le serra contre lui, à la grande surprise de Harry.

- Hum Hum ! fit le géant. Je viens de l'hôpital. Ils ne m'ont pas laissé voir Hermione.

Une grosse larme coula sur la joue barbue du garde-chasse. Harry resta un moment avec lui, sans parler, assis sur la chaise dure de sa cabane. Ils se souhaitèrent le bonsoir sans conviction.

Ron passa la soirée et la nuit dans le fauteuil devant la cheminée de la salle commune de Gryffondor. Au matin, il sortit la

Reine blanche de sa poche et la rangea dans la boîte, aux côtés de la Reine noire. Harry arrêta sa main.

- Nous non plus nous n'avons plus de Reine, dit Ron.

Harry se mit en colère :

- Non, Ron ! Nous n'avons pas perdu Hermione encore. Comment peux-tu te résigner ainsi ? Surtout toi ! ajouta-t-il à voix basse.

Les Secrets d'HermioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant