Chapitre 46 : Le Professeur Rogue

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À nouveau Harry rêva de la Chambre des Secrets. Il était le serpent aux yeux rouges qui rampait sur les dalles froides de la chambre souterraine. Il cherchait entre les pieds de la statue de Salazar Serpentard, la faille dans laquelle il pourrait se glisser pour trouver ce qu'il était venu prendre. C'était là. Tout près. À portée de main.

Il était à nouveau lui-même. Il posait les mains sur la pierre et les portes s'ouvraient sur une chambre noire. C'était là. Il le savait. Il le sentait. Il n'avait pas besoin de lumière pour tendre la main vers les grimoires. Il ouvrait le livre et les pages l'avalaient dans un tourbillon nauséeux. Et il fut auprès de lui. Il comprit qu'il ne rêvait plus. Il voulut fermer son esprit, quitter cet esprit plein de colère et de malveillance. Quelque chose le retint. Sous ses yeux – les siens et ceux de l'autre - Lucius Malefoy et Peter Pettigrow se faisaient face. Il ressentait une joie sardonique à voir ces deux hommes se renvoyer la faute de leurs échecs respectifs. Malefoy dont la morgue n'avait pas été entamée par son séjour à Azkaban regardait de haut la stature bancale de Pettigrow. Ce dernier s'avança en claudiquant vers leur Maître :

- Si son imbécile de fils n'avait pas brisé son miroir nous n'en serions pas là... cracha-t-il le premier.

- C'est Weasley qui a cassé le miroir de Drago !

Une rage impuissante monta à l'esprit de Harry. Une envie de meurtre et de sang.

- Weasley... siffla la voix dans sa tête. Encore un Weasley ! Partout sur mon chemin, des Weasley... Nous nous chargerons d'eux aussi... quand nous en aurons fini avec Potter.

Malefoy se tourna vers les yeux sombres et Harry vit qu'il avait à peine changé. Un peu moins élégant, peu être, mais toujours aussi hautain.

- Pourquoi pas dès à présent, Monseigneur ? Le père ne se cache pas. Il parade au Ministère chaque jour. Et l'un des fils est chez Gringotts. Il suffirait...

- Pas encore ! l'interrompit son maître. Il me faut d'abord le journal de mon aïeul. Maudit Dumbledore ! Il m'avait deviné... Je ne pouvais rouvrir la Porte sans courir le risque de me laisser découvrir.

La haine monta au coeur de Harry. Une envie de meurtre lui serra la gorge. Il sentait la peur dans l'attitude de Pettigrow et Malefoy était tendu. Ce dernier baissa la tête :

- Monseigneur, reprit-il d'une voix égale. Drago peut encore vous être utile...

- Crois-tu que Severus le laissera faire quoi que ce soit à présent ? cracha à nouveau Pettigrow. Ton cher ami Severus Rogue...

Malefoy sentit la menace dans la voix de Peter. Harry contenait sa joie. Qu'ils règlent leurs comptes entre eux !

- Pourquoi ne lui envoyez-vous pas Nagini, Maître ? demanda Peter. Pourquoi ne pas vous débarrasser de ce traître ?

- Parce qu'il faut d'abord que tombent les défenses de Poudlard !

La voix sifflait dans la tête de Harry. Il avait mal. Il luttait contre l'envie de leur crier que jamais il ne les laisserait faire.

- Tu vas y retourner, Peter. Comme tu en es sorti, tu y retourneras. Nagini t'accompagnera. Il ouvrira les portes et toi tu prendras le livre. Tu tourneras les pages et je lirais à travers les yeux de mon fidèle serviteur. Le seul qui n'aie jamais failli...

Peter Pettigrow se recroquevilla sous le regard perçant de Voldemort. Malefoy crut pouvoir le soutenir sans ciller. Il détourna les yeux tandis qu'il frissonnait, un spasme douloureux dans la poitrine.

- Quand, Monseigneur ? s'inclina Malefoy.

- Tu vas rappeler ton fils pour les vacances, Lucius, ordonna Voldemort. Nous lui expliquerons ce que nous voulons de lui. Il faudra qu'il tienne Potter et ce Weasley occupés. Et la Sang-de-Bourbe aussi. Nous lui laisserons deux jours pour organiser cette diversion. Le troisième nous passerons à l'action.

Les Secrets d'HermioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant