Chapitre 64 : Retour de Vacances

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La première semaine du troisième trimestre commença sur les chapeaux de roues. Tout d'abord la tête de Sir Nicholas traversa l'assiette de Neville qui manqua avoir une attaque au petit déjeuner. Toujours hilare, Ron demanda au fantôme ce qu'il pensait de la situation à Serpentard. D'un ton lugubre, Nick-Quasi-Sans-Tête lui répondit qu'il n'en pensait pas du bien avant de s'envoler rejoindre la Dame Grise, le Baron Sanglant et le Moine Gras pour un Conseil des Fantômes exceptionnel au sujet de cette situation préoccupante.

Le professeur Flitwick les informa qu'il travaillait ce trimestre en relation avec le professeur de Défense contre les forces du Mal, afin de les prémunir contre les surprises qui pourraient les attendre quelques semaines plus tard, au cours des vacances. Le professeur Dumbledore avait approuvé ce changement dans le programme, cela allait sans dire. Ils étudièrent durant son cours Mobilicorpus, au cas où ils auraient à transporter une personne inconsciente ou blessée, ainsi que Ferula pour fabriquer une attelle efficace. Harry, Ron et Hermione maîtrisaient ces deux sorts. Ron grommela qu'ils feraient bien de leur apprendre des charmes plus offensifs et plus utiles contre des Mangemorts chevronnés, comme le bouclier réflecteur de sorts qu'avait employé Bellatrix Lestrange contre la grand-mère de Neville. Ainsi, si on leur envoyait un Avada Kedavra ils pourraient au moins se défendre avec les mêmes armes de l'ennemi. Harry le fixa profondément quelques minutes.

- Ça peut s'arranger, murmura-t-il.

Ron soupira de soulagement. À le voir, les sourcils froncés et le regard rétréci, il avait cru qu'il avait encore dit une bêtise.

Le cours suivant avait lieu dans les cachots, avec les Serpentard. Cette fois, c'était les Gryffondor qui cachaient, fort mal d'ailleurs, leur satisfaction de voir les Serpentard désunis. L'humeur de Rogue était un désastre. Personne n'osait broncher. S'il se montrait froid avec les élèves de la maison au Lion, sa voix claquait lorsqu'il s'adressait à ceux de la maison dont il était Directeur. Il laissait alors ses phrases en suspens, comme si les qualificatifs qu'il évitait de prononcer eussent été encore trop doux pour désigner de tels abrutis congénitaux.

Harry savourait la colère de Rogue avec délectation. Même le regard que Malefoy posait sur lui, froid et venimeux, ne pouvait l'empêcher de sourire en coin. Il s'aperçut d'ailleurs que ce sourire mettait dans les yeux de Malefoy plus de rancœur encore. Sans doute se méprenait-il sur les raisons de sa bonne humeur apparente. McGregor avait raison : Drago faisait de cette histoire une affaire personnelle. Lui devait se garder d'entrer dans son jeu. Ce n'était pas contre Malefoy en particulier qu'il devait se battre. C'était contre ceux qui voulaient mettre Voldemort à la tête de tout pouvoir.

Ils quittèrent le cours de Potions avec des frissons dans le dos et le visage sévère de McGonagall leur parut un vrai soleil. Les autres cours furent tous plus intensifs les uns que les autres. L'approche des examens de fin d'année n'y était pas pour rien.

À la fin de la journée, ils avaient déjà autant de devoirs à rendre qu'ils en avaient rédigés pendant les vacances. Ron était consterné ; Harry démoralisé. Seule Hermione s'accommodait de la situation. Elle avait déjà rappelé à Hannah qu'elle devait expliquer à Ernie ce que l'Armée de Dumbledore attendait de lui, glissé un mot discret à Anthony Goldstein et Justin Finch-Fletchley à ce même sujet, et lu la maquette de l'article que Mr Lovegood comptait publier quant à la véritable histoire de Sirius Black.

Le Chicaneur fustigeait l'ex-ministre Fudge pour son obstination coupable à poursuivre un innocent, et à gaspiller l'argent du gouvernement dans des recherches coûteuses et inutiles... alors qu'il aurait dû se consacrer à la lutte contre Celui-Qui-Était-de-Retour ! L'histoire de Sirius était rappelée, un peu romancée – Mr Lovegood ne voulait pas démordre de son idée de chanteur de Rock – mais terriblement poignante dans l'évocation de ce qu'avait dû être son séjour à Azkaban. Le récit de sa mort, plein de mystère, était un prétexte pour révéler le nom de son assassin, Bellatrix Lestrange, ainsi que celui de ceux qui l'accompagnaient : de dangereux criminels évadés, et un membre éminent de l'aristocratie sorcière. Leur présence dans les locaux du Ministère, comme celle du Seigneur Noir, au cœur même de ces lieux hautement sécurisés, faisait craindre le pire. Il appelait, comme d'ordinaire, le gouvernement sorcier à plus de transparence, le priait fermement de réhabiliter la mémoire de Sirius Black et terminait en le sommant de ne plus prendre ceux qu'il gouvernait pour de stupides Scroutts à pétard !

Les Secrets d'HermioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant