Chapitre 8 : Un sacrement bon Conjureur de Sorts

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- Potter, vous n'êtes pas avec moi !

La voix de Rogue ramena Harry dans le cachot sombre et humide.

- Euh... non, Monsieur.

- Dois-je vous rappeler que c'est vous-même qui avez demandé à prendre des cours de légilimancie ?

- Non, Monsieur... Mais je n'ai pas tellement l'esprit à cela aujourd'hui...

Le rire de Rogue s'éleva, sarcastique.

- Et quand le Seigneur des Ténèbres viendra vous tourmenter, Potter, vous lui demanderez de repasser un jour où vous aurez l'esprit à cela ?

- Non, Monsieur !

Rogue soupira. Ce garçon n'était vraiment pas dans son assiette. Rien de ce qu'il lui avait dit n'avait réussi à le mettre en colère.

- Ecoutez, Potter, dit-il de la voix la plus froide qu'il pouvait employer. Je sais que le sort de votre amie Granger vous préoccupe. Mais il ne faut pas que vous vous laissiez distraire. Ce que vous faites ici est autrement plus important que...

- Que quoi... Monsieur ?

Rogue cacha un sourire.

- Vos amis se sont mis dans une situation critique sans votre aide, ce qui est en soi un exploit de leur part et de la vôtre. Ils s'en sortiront sans votre aide... Et s'ils ne s'en sortent pas...

Le professeur sentit Harry frémir.

- Eh bien, c'est qu'ils ne devaient pas s'en sortir. Vous vous battez contre le Seigneur des Ténèbres, Potter. Des deuils et des peines, voici ce qui vous attend.

- Je sais déjà le deuil et la peine, ragea Harry.

- Oh ! non ! Potter ! Vous ne savez encore rien de cela !

La voix de Rogue s'était faite plus basse :

- Vous croyez savoir ce que c'est que souffrir, dans votre chair ? Dans votre cœur ? Dans votre âme ? Mais vous ne savez rien des souffrances qu'Il peut infliger. Perdre ses amis n'est rien comparé à la douleur qu'il réserve à ceux qui se croient assez forts pour espérer le vaincre.

Ses yeux noirs étaient plantés dans ceux de Harry. Le jeune homme sentait son cœur battre de plus en plus vite. Un violent malaise le prit. Il détacha son regard de celui du professeur. De quoi Rogue avait-il été le témoin ? Ou le complice ?

- Je ne laisserai pas Hermione mourir sans rien tenter... murmura-t-il.

- Mais Granger n'est qu'un maillon de la chaîne, Potter. S'il se brise, on le remplace...

- Vous voudriez qu'elle meure ! Vous voudriez qu'elle meure, n'est-ce pas ! hurla-t-il enfin.

Rogue ne répondit pas tout de suite. Il joua un instant avec sa baguette, réprimant un sourire de victoire.

- Je ne dis pas que je ne me réjouirais pas de l'absence de Miss Granger à mes cours, Potter, répondit-il sur un ton léger. Mais croyez-le ou non, je ne souhaite pas sa mort. Disons, que cela m'est égal...

Harry referma ses doigts sur sa baguette. Il réfrénait avec difficulté une forte envie de meurtre.

- Bien, fit Rogue. Avez-vous l'esprit à nouveau enclin à la guerre ?

- Oui, Monsieur ! grogna Harry.

A la fin du cours, Rogue le congédia sans un regard. Harry n'avait pas réussi à lire en lui. Cependant Rogue n'avait pu non plus pénétrer son esprit. Il manquait peu pour que le jeune homme passât ses défenses. Et le professeur ne savait s'il devait s'en réjouir ou s'en inquiéter.

Les Secrets d'HermioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant