La chute parut à Harry encore plus interminable que les fois précédentes. Lorsque Ron atterrit sur son coccyx dans la poussière du sol, il avait déjà enjambé l'écroulement de pierres et courrait presque dans le long couloir sombre. Hermione aida Ron à se relever, sa baguette tendue vers l'ombre afin d'apercevoir encore leur ami. Ron l'entraîna à sa suite. Il commençait à penser qu'ils auraient dû suivre les conseils de la jeune fille. L'idée de se retrouver en face de Pettigrow et du serpent qui avait blessé son père l'année précédente ne le séduisait guère. Même si Harry leur avait rappelé que Pettigrow n'avait plus de baguette, puisque Rogue l'avait en sa possession, et qu'il ne pouvait introduire aucun objet dans la Chambre lorsqu'il était sous sa forme de rat, l'air dubitatif d'Hermione ne l'avait pas rassuré. Ils suivaient tous les deux le long couloir obscur. Le bruit de la course de Harry devant eux rythmait les battements de leurs cœurs. Ron aurait bien rattrapé leur ami en deux de ses grandes enjambées, mais Hermione peinait déjà à suivre la cadence rapide de son pas pressé. Ils sentirent l'odeur âcre de la vase et leurs pieds glissèrent sur le sol humide. Ils n'étaient plus très loin. Ron manqua buter sur Harry, appuyé au mur suintant.
- Il l'a trouvé ! souffla le jeune Potter. Vite !
Il repartit en avant, glissa sur la vase. Ron le rattrapa par le bras et l'entraîna avec lui. Hermione trottait derrière eux, une lueur fragile au bout de sa baguette.
La porte était fermée. Les deux émeraudes brillèrent d'un éclat narquois dans l'obscurité. Les trois jeunes gens étaient surpris. Ils s'attendaient à trouver la porte largement ouverte.
- Ils nous attendent ! murmura Harry, le cœur au bord des lèvres.
La nausée lui tordait le ventre. Cette joie sordide qui étreignait son cœur le rendait malade.
- Ouvre ! souffla Ron.
- Ils vont savoir immédiatement qu'ils ont de la visite ! dit Hermione précipitamment.
- Alors, levez vos baguettes ! répondit sombrement Harry. Car nous n'avons pas le choix cette fois. Et il est hors de question d'attendre qui que se soit !
Il ordonna aux serpents de le laisser passer. Les serrures entrelacées se séparèrent. L'éclat vert des pierres précieuses s'éteignit. Les portes s'ouvrirent une nouvelle fois sur les secrets de la Chambre de Salazar Serpentard.
Personne. Il n'y avait personne dans la pièce.
- Ce n'est pas possible ! murmura Harry. Il est là !
Il porta la main à son front, dans un geste de colère et de douleur. Il courut jusqu'au centre de la Chambre, face à la gigantesque statue de Serpentard. La figure de pierre semblait se moquer de lui et son rictus simiesque, rendu grotesque par sa bouche ouverte, paraissait s'être accentué. Harry cria quelque chose que Ron et Hermione ne comprirent pas. Ils savaient seulement que la rage qui habitait leur ami sortait par sa bouche. Tout son être hurlait sa colère et sa révolte.
Il y eut un claquement sec. Les jeunes gens baissèrent les yeux. Les plis de la robe de Salazar Serpentard s'écartèrent. Harry s'approcha du trou sombre au bas de la statue démesurée du fondateur de Poudlard, comme attiré malgré lui. Ron voulut le retenir mais aucun son ne sortit de sa bouche. Hermione tendit sa baguette devant elle. Elle tremblait.
- Potter ? Quelle surprise ?
La voix aigre de Peter Pettigrow les fit frissonner. Sa silhouette déformée apparut à la lumière verte devant la porte nouvellement ouverte. Harry brandit sa baguette. Pettigrow leva les mains.
- Tu menacerais un homme désarmé ? se moqua-t-il. Ce n'est pas dans ta nature, gentil Harry...
Ron s'avança aux côtés de son ami.
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Les Secrets d'Hermione
FanficQu'est-ce qui se cache derrière la devise de Poudlard ? Hermione l'a-t-elle réellement découvert ou a-t-elle voulu faire son intéressante une fois de plus ? Quel rapport avec l'histoire de Harry et son combat contre les forces du Mal ? Et si les sec...