Chapitre 44 : Courriers

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Ron reçut les réponses à ses courriers dans le courant de la semaine qui suivit la Saint Valentin. Hermès cogna à la fenêtre de la salle commune de Gryffondor un soir du milieu de la semaine. Pour une fois, Ron se précipita pour lui ouvrir et lui prendre le parchemin attaché à sa patte.

Tandis que Harry donnait à Hermès un peu de Miam'hibou, Ron essayait de briser le sceau qui cachetait la lettre.

- Mais c'est pas vrai ! pestait-il. Il l'a collé avec un sortilège de Glu Perpétuelle ou quoi ? Il devient aussi parano que Fol Œil !

Il faisait preuve d'une telle maladresse qu'Hermione se décida à lui prendre la lettre des mains. Elle déchira le bord de la lettre avec précision et le parchemin se déroula aussitôt. Elle le lui tendit mais il lui fit signe de lire elle-même car il était bien trop nerveux pour prononcer une parole.

Harry se rapprocha pour entendre le chuchotement d'Hermione. Percy, fidèle à lui-même, commençait par se réjouir du fait que son frère se décidât enfin à lui répondre. Sans doute était-il en train d'ouvrir les yeux sur celui qu'il considérait comme son ami. Il le remerciait de prendre de ses nouvelles. Il allait bien, mieux de jour en jour, et ses supérieurs lui assuraient régulièrement qu'il retrouverait bientôt son ancien emploi. Il lui tardait d'ailleurs de quitter son bureau sans fenêtre où il tamponnait à longueur de journée des permis pour de stupides animaux de compagnie. Il n'avait pas entendu parler de Gerbilloises à crête et ses collègues lui avaient assuré qu'il n'y en avait pas dans le pays. D'ailleurs, elles étaient listées dans les créatures dangereuses et interdites au commerce. À l'automne, en effet, une rumeur avait couru à cause d'incidents sur des navires moldus qui arrivaient du continent, mais rien de sérieux puisque aucune preuve n'avait été retenue contre ces bestioles. Quoi qu'il en fût, Gerbilloises ou pas Gerbilloises, il convenait de se tenir éloigné de la Forêt Interdite, et de Harry Potter. Car, il en était certain, ce garçon ne ferait pas de vieux os. Si Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ne se chargeait pas de lui bientôt, ce qui était plus que probable, d'autres qui le rendaient responsables de la destitution de Monsieur Fudge ne se priveraient pas de régler son compte à ce petit prétentieux...

Ron, gêné, enleva le parchemin des mains d'Hermione.

- On n'a pas appris grand-chose, fit-il un peu mal à l'aise.

- Au contraire... répondit Hermione. Nous savons à présent que les Gerbilloises sont arrivées par bateau à l'automne dernier... Ce qui correspond aux dires de Hagrid. Et qu'on n'en a plus entendu parler après...

- Tant de bestioles sur des bateaux ? s'exclama Ron.

- Il n'y en avait pas forcément beaucoup... expliqua Hermione. Ce sont des rongeurs, ça se reproduit très vite... Et puis il fallait leur faire traverser le pays très vite jusqu'ici.

- Mais pourquoi ? demanda Harry. Uniquement pour rendre la Forêt Interdite encore plus dangereuse ? Pour tuer des licornes et des Centaures ? Pour que ces atrocités épuisent la magie de la Forêt et de Poudlard ?

- Et si... commença Ron en frissonnant. Et si Vold.... Pettigrow voulait les lancer à l'attaque de l'école ? S'il voulait les faire pénétrer par les souterrains et les jeter sur les élèves et les professeurs ? Vous imaginez le massacre...

- Justement ! fit Hermione sévèrement. Tu oublies que nombre de Mangemorts ont leurs enfants ici !

- Tu crois que ça gênerait Vold... Tu-Sais-Qui ?

- Ça gênerait forcément Lucius Malefoy, répondit Hermione avec bon sens. Et je le vois mal sacrifier son fils, unique héritier de son nom, à la gloire mégalomane de son cher Maître !

Les Secrets d'HermioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant