Chapitre 4

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Pentagone, Washington D.C (Etats-Unis), 14h.

Rarement le Pentagone n'avait connu une telle effervescence. On courait dans tous les sens, les informations voyageaient d'un bureau à l'autre, remplacées par d'autres quelques minutes plus tard. Bien que formés à affronter des situations de crise, les employés étaient complètement dépassés. Le chef d'état-major des armées, le général McDouglas, avait convoqué une réunion de crise à quatorze heures précises. La salle de réunion était tout ce qu'il y a de plus sobre, des murs en béton, aucune décoration, une longue table blanche au milieu de la pièce, entourée de sièges en cuir. En plus des chefs des différentes branches de l'armée, étaient présents le secrétaire à la défense, le porte-parole de l'armée américaine et celui de la Maison-Blanche, remplaçant son prédécesseur décédé dans l'explosion.

- Bien, commença le général McDouglas, nous devons faire vite et ne pas nous perdre en bavardages. Le Vice-président est décédé dans l'explosion de la Maison-Blanche. Nous avons perdu tout contact avec le président, en visite en France. Il ne nous reste donc plus qu'à espérer que notre président ne se trouvait pas à l'Élysée pendant l'explosion. Voici maintenant les informations que nous possédons en ce qui concerne notre pays. La Maison Blanche a été complètement détruite, ainsi que le New York Stock Exchange, le quartier d'affaires de Los Angeles et les studios Universal en Floride. Ne me demandez pas pourquoi les terroristes ont choisi ces lieux, je n'en ai aucune idée. Ce qui nous amène au point suivant. Jonathan, qu'en est-il de la revendication des attentats ?

Un petit homme frêle, les cheveux coupés très courts en brosse et portant des lunettes, prit alors la parole. Il s'agissait de Jonathan Manning, le responsable de la communication de l'armée américaine, chargé par le général de regrouper toutes les informations concernant les auteurs des attentats.

- Toujours rien, mon Général. Nous n'avons reçu aucune revendication pour les attentats perpétrés sur le territoire américain, et il en est apparemment de même pour les autres pays touchés avec lesquels nous communiquons depuis ce midi.

- Qui aurait eu un intérêt quelconque dans une telle attaque ? Et qui possède les moyens nécessaires ? se demanda tout haut l'un des généraux.

Il s'agissait de l'amiral Wellington, chef de l'US Navy. Ayant participé à toutes les guerres où était engagée l'armée américaine depuis celle du Vietnam, ce n'était pas le genre d'homme à être impressionné. Or, à ce moment précis, on pouvait lire sur son visage de l'inquiétude et de l'incompréhension. Les autres personnes présentes durent ressentir ce malaise, car la remarque de l'amiral les déstabilisa tous.

- Je n'en ai aucune idée, Peter, répondit le général McDouglas. Aucun groupement politique n'a de tels moyens à sa disposition. Pour ce qui est des groupes religieux, cela semble étonnant, puisque les principaux lieux sacrés des différentes religions ont été détruits.

Une rumeur parcourut l'assistance. Vraisemblablement, certains découvraient cette information. Le général leur exposa donc les faits.

- Je pensais que tout le monde ici était au courant, mais vous devez savoir que d'importants sites religieux ont également été pris pour cible. Le Vatican, La Mecque, Jérusalem, Lhassa, Bénarès, Damas, Bagdad, Le Caire, Ise, Nadjaf, Mazâr-e-Charif, Médine, Bethléem et j'en passe, tous ont été attaqués.

Abasourdis, chacun autour de la table tentait de trouver une explication.

- En somme, cela pourrait être l'action d'un groupe religieux qui a sacrifié ses propres lieux de culte, intervint Jonathan Manning.

Le compte à reboursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant