Chapitre 18

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Prison du Pentagone, 20h17.

           Le général Gates, en cellule d'isolement depuis plus de quatre heures, commençait à craindre de ne jamais plus pouvoir en sortir. La cellule d'environ quatre mètres carrés ne possédait aucune fenêtre et la seule possibilité de fuite était la porte blindée avec un petit judas en plexiglas comme unique ouverture. Les murs et le sol étaient en béton armé et il y avait des toilettes installées dans un coin. Un matelas en mousse posé à même le sol faisait office de lit. Dernière mesure de sécurité, une caméra surveillait le prisonnier en permanence. Le couloir de la prison, gardé à chaque extrémité par deux soldats, comprenait huit cellules, quatre de chaque côté. Enfin, les portes menant au couloir d'incarcération étaient, elles aussi, blindées. En somme, il n'y avait aucun moyen de sortir d'ici.

           Alors qu'il commençait à s'endormir, un bruit de verrou électronique le fit sursauter. Cela provenait de l'entrée du bloc. Il entendit des bruits de pas étouffés par l'épaisseur de la porte de sa cellule. Les pas se rapprochaient de plus en plus, puis s'arrêtèrent devant sa porte. Un nouveau bruit de verrou électronique se fit entendre et un homme corpulent d'une quarantaine d'année, portant la barbe, les cheveux longs et une casquette délavée des Redskins apparut. Il était entouré de deux soldats appartenant à la police militaire. Gates le reconnut immédiatement. Il s'agissait de Max Moon, le journaliste. Il paraissait épuisé, et Gates en déduisit immédiatement que c'était dû à d'éprouvants interrogatoires. L'un des deux MP le poussa à l'intérieur de la cellule, puis s'adressa à Gates.

           - Je suis désolé, mon Général, mais vous allez devoir partager votre cellule avec cet homme. Nous avons eu pas mal de personnes à enfermer ces dernières heures.

           Le jeune soldat s'était adressé à lui avec un infini respect, il devait faire partie de ces nombreux militaires qui s'étaient engagés à la suite de la publicité faite à propos de l'action de bravoure de Gates.

           - Que se passe-t-il dehors ? demanda Gates.

           - Je suis navré mon Général, mais je ne peux vous donner aucune information, ce sont les ordres.

           - Je comprends parfaitement. Vous faites du très bon travail. Mais en toute honnêteté, je suis enfermé ici, dans une cellule d'où il est impossible de s'évader. De plus, je suis en fauteuil roulant, et je ne vois pas quel danger vous courez à me mettre au courant de ce qui se passe à l'extérieur.

           Le jeune soldat réfléchit quelques instants puis, jetant un coup d'œil vers son collègue, acquiesça d'un signe de tête.

           - Très bien, mon Général, je pense que je peux vous dire que toutes nos cellules sont pleines, car des personnes ont tenté de s'introduire dans le Pentagone. Des contestataires qui exigent que les temples soient ouverts aux citoyens et qui pensent que le gouvernement leur cache quelque chose.

           - Les temples sont apparus ?! répondit le général, stupéfait.

           - Oui mon Général, nous avons envoyé un groupe d'éclaireurs, ils ont été décimés, répondit le jeune soldat avec tristesse.

           - Ca suffit maintenant, tais-toi ! intervint l'autre soldat. On n'a pas à leur parler, ce sont des prisonniers !

            Le jeune soldat sembla hésiter à répondre, puis se ravisa. Gates l'interpella avant qu'il ne quitte la pièce.

Le compte à reboursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant