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Bureau du général McDouglas, Pentagone, 14h45.
C'était maintenant ou jamais, le général le savait. Il allait abattre sa dernière carte. Il s'empara du combiné de son téléphone personnel. Il n'y eut qu'une sonnerie, on attendait son appel.
- Vous avez le feu vert. Mais n'oubliez pas, personne ne doit vous voir, opérez rapidement et proprement. Une fois que ce sera terminé, disparaissez jusqu'à ce que l'ordre revienne dans le pays. Vous serez alors récompensé à la hauteur de votre dévouement pour la patrie.
Il raccrocha sans attendre de réponse de la part de son interlocuteur. Il avait une dizaine de minutes devant lui et devait se rendre au poste de commandement. Il fallait qu'il soit avec les autres, afin de montrer sa surprise à tout le monde.
Une fois sur place, il s'enquit de l'évolution des troubles dans le pays, et notamment à Las Vegas. L'amiral Wellington, le général Brooks, ainsi que l'amiral Banks étaient présents, comme l'avait souhaité le général McDouglas.
- Qu'attend-on pour lancer une contre-offensive, George ?
C'était l'amiral Wellington, il avait l'air furieux. Le général McDouglas se retourna vers son ami, l'air surpris, bien que la réaction de ce dernier fût exactement ce qu'il attendait.
- Je comprends ton point de vue Peter, mais nous ne pouvons rien faire. Tu sais très bien que les bombes n'ont aucun effet sur ces maudits bâtiments.
L'amiral fixa intensément le général, les yeux brillants, se mordant la bouche pour ne pas répondre. Il en mourait d'envie, cela se voyait, mais il n'osait pas. Finalement, ce fut le général Brooks qui le fit pour lui.
- Les bombes classiques, en effet...
La salle entière se retourna vers le général Brooks, y compris les opérateurs et Jonathan Manning, le porte-parole.
- J'y ai également pensé, Ryan, tu t'en doutes bien, mais ce n'est pas si facile. Être prêt à sacrifier des citoyens américains, ainsi qu'un territoire entier pour les siècles à venir, c'est un lourd tribut pour un choix qui ne s'avèrera peut-être même pas payant.
- Effectivement, répondit l'amiral Wellington, mais si nous ne faisons rien, la situation ne fera qu'empirer.
- Je suis d'accord, acquiesça le général Brooks, sans compter que Las Vegas est isolé au milieu du désert, les conséquences seront donc moindres.
- Non, mais vous êtes sérieux ?
C'était l'amiral Banks, chef de l'US Coast Guards qui, une nouvelle fois, s'opposait à ses confrères.
- Écoutez Henry, nous sommes dans une situation désespérée, il faut envisager toutes les solutions, tenta de le convaincre l'amiral Wellington.
Banks le dévisagea d'un air sévère. Ses yeux noirs brillaient de colère, il fronçait ses épais sourcils et avait la tête légèrement penchée en avant, ce qui laissait apercevoir l'entrelacement de cicatrices parcourant son crâne.
- On ne peut pas considérer la bombe nucléaire comme une solution, amiral Wellington. Et veuillez ne pas m'appeler par mon prénom, je refuse toute familiarité de la part de personnes telles que vous.
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Le compte à rebours
ParanormalnePartout sur Terre, au même moment, de terribles explosions réduisent en cendres des lieux de forte importance politique, religieuse ou économique. Se pose alors la question de savoir qui en est l'auteur. Aux États-Unis, comme partout ailleurs, c'es...