Chapitre 20

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Salle de réunion, Pentagone, 23h38.

           L'atmosphère était tendue dans la salle de réunion. La conférence de presse s'était mal terminée. Lorsque Jonathan Manning avait quitté la pièce, une poignée de journalistes s'étaient rués à sa poursuite mais des soldats les avaient repoussés. La plupart des journalistes avaient battu en retraite, mais quelques-uns avaient tout de même tenté de résister. Au final, trois  souffraient de légères contusions et avaient eu recours à quelques points de suture. Malheureusement, l'un d'entre eux, victime d'un choc à la tête, se trouvait actuellement à l'hôpital. Toujours inconscient, son pronostic vital était engagé.

           Dans la salle de réunion, personne n'osait prendre la parole, tandis que le général McDouglas parcourait attentivement un dossier. Après de longues minutes sans un seul mot, il jeta les documents sur la table et examina du regard ses collègues. Leurs visages trahissaient leur inquiétude et une fatigue de plus en plus lourde.

           - Mes amis, commença doucement le général McDouglas, comme pour les rassurer, ce qui s'est passé en conférence de presse tout à l'heure était prévisible et n'entrave en rien la suite des opérations. Nous allons lancer notre première offensive en Afghanistan, comme prévu, à minuit exactement. Les principales cibles seront Kaboul et Kandahar. Toutes nos bases situées dans l'Est du pays se préparent à l'attaque. Nos avions décolleront des ports de Pasni, d'Acobabad et de Shamsi, ainsi que du Pakistan. D'autres cibles ont été choisies dans le sud du pays, elles sont au nombre de cinquante au total. Nous enchaînerons demain matin par l'Iran, puis la Syrie, puis la Corée du Nord.

           - Qu'en pensent les autres forces de l'OTAN ? se risqua le général Brooks, responsable des Marines Corps.

           - L'OTAN ? s'étonna le général McDouglas. Je pense qu'ils ont d'autres chats à fouetter en ce moment. Et de toute façon ils n'ont pas leur mot à dire, nous ne leur laisserons pas le choix.

           - Georges a raison, enchaîna l'amiral Wellington. Cette fois, on ne joue plus ! Nous avons les pleins pouvoirs et il faut en profiter. Qui viendra nous faire des reproches ? L'ONU ? Les européens ? Ils ont tous des choses bien plus importantes à régler à l'heure actuelle. Et même si certains condamnent nos attaques, ce ne sera pas la première fois et ce n'est que du vent.

           L'amiral avait achevé de convaincre l'auditoire et tous se turent, attendant l'heure fatidique, les yeux rivés sur l'horloge.

           Il était maintenant 23h57, le général McDouglas s'apprêtait à décrocher son téléphone pour ordonner aux différentes troupes, basées à des milliers de kilomètres, de lancer l'attaque. 23h58, le général s'empara du combiné. A minuit pile, il ordonna le début des attaques.

           - Voilà déjà une bonne chose de faite, dit-il avec une lueur de triomphe dans les yeux. Maintenant, il nous faut nous occuper de ces satanés bâtiments. Général Brooks, qu'un commando d'élite soit prêt à investir les lieux dès demain matin huit heures. Nous commencerons par celui de Las Vegas. Ordre de tirer à vue.

           - Bien, Général, répondit sans discuter le général Brooks, visiblement ravi de la tournure des évènements.

           - Parfait, je pense qu'une pause fera du bien à tout le monde. Si quelqu'un me cherche, je serai dans la salle de repos.

           Et, alors que le général McDouglas allait franchir la porte, celle du nouveau président Jackson s'écrasa violemment contre le mur et ce dernier déboula comme un fou dans la salle de réunion.

Le compte à reboursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant