Chapitre 33

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Washington D.C, quelque part dans un quartier du sud ouest, 11h47.

           Après leur évasion du Pentagone, le général Gates et Max Moon ne s'étaient pas attardés avec Philip, afin de ne pas lui attirer davantage d'ennuis. Max lui avait demandé s'il pouvait les conduire chez l'un de ses amis, selon lui l'endroit le plus sûr de la capitale pour deux fugitifs.

           Le médecin les déposa dans l'une des maisons les plus délabrées d'un quartier très pauvre de Washington D.C. Le SUV disparu au coin de la rue, les deux hommes s'empressèrent de franchir le portail qui n'avait plus de portail que le nom. Il n'était attaché à la vieille clôture que par un seul gond et il manquait plus des deux tiers des planches de bois, tandis que celles qui restaient étaient pour la plupart moisies ou rongées par les termites. L'allée de graviers était entourée d'une pelouse complètement brûlée, parsemée de détritus, de vieux meubles et de cartons en pleine décomposition. Et que dire de la maison ! Alan Gates se demanda comment elle pouvait encore tenir debout. Le toit s'était effondré à certains endroits et la maison tout entière, faite de planches de bois, semblait pencher dangereusement sur la droite, comme dans un film de Tim Burton. Presque toutes les vitres étaient cassées, et d'inquiétants craquements et autres grincements semblaient la rendre vivante.

           - Ne me dites pas que quelqu'un vit ici, Max ? Et encore moins qu'il s'agit de votre pied-à-terre ? demanda Gates.

           - Oh que si, je vous le dis, répondit Moon avec un grand sourire. Et pas n'importe qui, croyez-moi.

           Au grand étonnement de Gates, Moon entra sans frapper. La porte n'était pas verrouillée et semblait en aussi mauvais état que le portail.

           - Attendez ici quelques instants, je reviens, dit Moon à Gates qui était contraint de patienter en bas des quelques marches.

           Il revint quelques minutes plus tard, la mine réjouie.

           - C'est bon, on peut y aller. Attendez, je vais vous aider à monter.

           Une fois à l'intérieur, Gates s'étonna de ne voir personne. La maison était plongée dans l'obscurité et semblait être abandonnée depuis longtemps. Les murs, recouverts de graffitis de toutes les tailles et couleurs, voyaient des pans entiers de tapisserie se détacher de leur surface. Le sol était recouvert de poussière, de terre, de bouteilles vides et de papiers. Le peu de meubles qui restait étaient en morceaux ou complètement moisis. En avançant sur le vieux parquet, les deux hommes s'attendaient à tout moment à ce que le sol se dérobe sous leurs pieds.

           - Dites, vous ne m'aviez pas dit que quelqu'un vivait ici ?

           Pour seule réponse, Moon adressa un grand sourire à Gates et s'enfonça dans la pénombre. Bien que légèrement déstabilisé, le général lui emboîta le pas immédiatement.

          Alors qu'il semblait se diriger vers la cuisine, Moon bifurqua à gauche et se retrouva face à une vieille armoire effondrée au bout d'un cul de sac. Il s'en approcha et s'arrêta à environ un mètre d'elle.

          - C'est bon Mike, tu peux ouvrir.

          Tout à coup, un mécanisme s'enclencha et les restes de l'armoire pivotèrent en même temps que le mur. Gates était stupéfait. Comment un tel dispositif pouvait-il exister dans un taudis comme celui-ci ? Qui donc se cachait ici ? Moon vint se poster devant lui.

Le compte à reboursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant