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Maison de William, Washington D.C, 12h38.
Assis dans la voiture, William essayait depuis une bonne heure déjà de trouver les forces afin d'entrer dans sa propre maison. Il transpirait à grosses gouttes, la température s'élevant maintenant à quarante-deux degrés.
Il devait entrer. Déjà il avait besoin de ce sabre, il ne pouvait pas se rendre dans l'entrepôt sans lui. Mais surtout, il fallait qu'il les voie. Il avait besoin de voir sa famille avant de se rendre là-bas.
Il avait hésité toute la matinée dans sa chambre d'hôtel, après avoir passé la nuit à réfléchir à l'objet qu'il pourrait apporter à cette chose. Une fois choisi, il lui fallait décider s'il allait entrer chez lui discrètement ou s'il allait voir sa famille. Ce ne fut pas une décision facile, il avait longuement pesé le pour et le contre. D'un côté, il s'était dit qu'une nouvelle séparation serait déchirante et qu'il ne pouvait pas imposer cela à ses enfants et à Emma. Mais d'un autre, il avait besoin de les voir, de leur parler, de les toucher, peut-être pour la dernière fois.
Il avait opté pour la deuxième option mais, maintenant assis dans une voiture de l'autre côté de la rue, observant cette maison qui faisait remonter en lui les souvenirs d'une vie révolue, il était incapable de bouger.
Finalement, il fut contraint de le faire. Emma sortit de la maison et se dirigea droit vers lui. Elle avait dû apercevoir la voiture et, avec son tempérament habituel, voulait savoir de quoi il retournait. L'espace d'un instant, William envisagea de mettre le contact et de partir en trombe. Mais il se ravisa et, le cœur cognant dans sa poitrine, ouvrit la portière.
Lorsqu'elle l'aperçut, Emma faillit tomber à la renverse. Son visage trahissait ses émotions. Elle se précipita vers lui, en larmes. William la prit dans ses bras, mais elle ne se laissa pas faire et le gifla de toutes ses forces. La tête de William fut projetée violemment en arrière et, alors qu'elle allait enchaîner avec un coup de poing dans le ventre, il arrêta sa main et la lui rabattit dans le dos.
- Je suis désolé, ma chérie... sincèrement désolé... mais il fallait que je le fasse...
Alors elle s'effondra en larmes dans les bras de son mari, puis ils s'embrassèrent longuement. Un baiser torride tout d'abord, d'une grande tendresse par la suite. Ils se dirigèrent vers l'entrée de la maison.
- Les enfants vont être tellement heureux de te voir, tu leur as vraiment manqué, tu sais, ils ne cessent de demander quand tu vas rentrer.
William s'arrêta net, lâchant par la même occasion la main de sa femme. Cette dernière se retourna, étonnée.
- Écoute, ma chérie, il ne faut pas que je voie les enfants, pas maintenant en tout cas.
Des larmes roulèrent sur les joues d'Emma. Elle avait compris.
- Tu vas repartir, c'est ça ?
Une insupportable boule remplit les tripes de William. A cet instant, il aurait voulu mourir. Il s'approcha de nouveau de sa femme, lui prit les mains, et la regarda droit dans les yeux, intensément, comme s'il voulait qu'elle puisse lire dans ses pensées.
- Il le faut... je ne laisserai pas ce monde disparaître sans avoir tout tenté pour qu'il en soit autrement.
Mais ces paroles ne suffirent pas à convaincre Emma. Elle retira sèchement ses mains de celles de William.
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Le compte à rebours
ParanormalePartout sur Terre, au même moment, de terribles explosions réduisent en cendres des lieux de forte importance politique, religieuse ou économique. Se pose alors la question de savoir qui en est l'auteur. Aux États-Unis, comme partout ailleurs, c'es...