The Wicked Wolf - Kaeden (T1) [MxM]

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Lorsque je retrouvais mes esprits, le lendemain, le soleil était haut dans le ciel. Ses rayons réchauffaient ma peau froide et nue, cependant pas suffisamment pour me protéger du vent mordant qui soufflait encore. Le bruit des vagues, encore agitées, me berçait doucement.

J'ouvris les yeux soudainement, réveillé par des gouttelettes glaciales qui piquaient ma peau.

Les réveils dehors après la Lune Pleine avaient toujours une saveur particulière... J'avais l'impression d'être passé dans une machine à laver et de n'avoir pas dormi ou mangé depuis trois jours... C'était quand même plus supportable quand les températures étaient plus chaudes, à l'abri dans une forêt.

Une fois les yeux habitués à la lumière ambiante, j'avais constaté, incrédule, que j'étais couché sur le ponton, au bas des escaliers, juste à côté du bateau. Qu'est-ce que je faisais là ? Aucune idée !

Normalement, je n'aurais pas dû accéder à l'avant de l'île. Normalement.

Maximilian avait fermé les portes et fenêtres à cause de la tempête qui s'annonçait et pour faire le tour de l'île sans passer par le manoir, il fallait avoir confiance en son équilibre et sa puissance de saut...

Avec difficulté, je m'étais relevé, tentant de remettre mes idées en place... Mon corps était tout courbaturé, j'avais cette horrible sensation d'avoir trop bu et trop fait la fête la veille. Mes souvenirs se perdaient dans un brouillard flou, comme si j'étais amnésique.

Je connaissais cette sensation, malheureusement. À la dernière Lune Pleine, quand j'avais tué, je ressentais la même chose à mon réveil. Même si, je dois l'avouer, j'étais dans un état pire que ça, entre des bleus et des écorchures diverses...

Mon pressentiment d'hier s'avérait donc vrai ; j'avais encore perdu le contrôle. La bête avait pris le dessus sans que je ne puisse rien faire et... Le pire de tout : j'avais fait mentir Maximilian. « Tout va bien se passer », tu parles ! Rien ne s'était bien passé ! Et c'était peut-être mal fini pour lui !

Subitement, je fus frappé par l'absence de Maximilian. Je ne le voyais pas dans les environs, ce qui n'était pas pour me rassurer – au contraire. Si j'étais en parfaite santé, sans aucune égratignure, ça ne voulait pas dire que lui était dans le même état. Même si je doutais de pouvoir lui faire du mal, avec sa taille et son statut d'Alpha... J'avais comme un mauvais pressentiment.

Avec difficulté et en m'aidant du rebord, je m'étais relevé pour remonter l'escalier. Mon corps entier m'élançait – cependant rien d'alarmant – ma tête tournait je redoutais de tomber dans l'inconscience avant d'arriver dans l'entrée.

Peut-être que mes bleus n'étaient dus qu'à une chute dans l'escalier ? Que Maximilian allait bien et se reposait près du potager ? J'avais besoin de me rassurer pour le moment.

– Oh, non, soufflai-je en arrivant en haut de l'escalier.

Ouvrir la porte n'était pas nécessaire, puisqu'elle était explosée ; le sol était jonché de débris de bois et de verre. Toute l'entrée avait été ravagée, comme si la tempête avait eu lieu à l'intérieur de la maison... Sauf que cette tempête, c'était moi.

– M-Max ? appelai-je alors. Tu es réveillé ?

Aucune réponse. Prudemment, j'avais enjambé les débris pour prendre le couloir en direction du salon. Après un rapide balayage des lieux, je m'inquiétais vraiment pour Maximilian : tout était sens dessus dessous dans le salon et dans la cuisine, rien n'avait été épargné, même pas les baies vitrées... Le sol et les débris de verre étaient inondés d'eau de pluie.