The Wicked Wolf - Kaeden (T1) [MxM]

- 24 -

Deux jours plus tard, nous écumions les allées du centre commercial à quelques dizaines de kilomètres du village humain où nous faisions les courses habituellement. Maximilian avait tenu à venir ici malgré le long trajet et le monde qu'il y aurait... J'imagine que c'était à cause de l'ambiance de cet endroit.

Il y avait des lumières partout, des guirlandes clignotantes aux spots d'ambiance, sans compter le gigantesque sapin soigneusement décoré en plein milieu du hall d'entrée, qui scintillait avec un rythme lent et reposant... Les pieds étaient cachés par des tonnes de paquets cadeaux, de toutes les tailles et de toutes les couleurs.

Un père Noël était assis devant le sapin, dans un grand trône doré. Devant lui serpentait une queue impressionnante de petits bambins aux yeux brillants, attendant leur tour pour égrener leur liste de récompenses pour avoir été sage cette année. Leurs parents observaient cela avec nostalgie et tendresse, sans doute cela faisait-il remonter des souvenirs de leur propre enfance.

– Ça va ?

Je redescendais sur terre pour croiser les iris ambrés de Maximilian. Il avait beau ne pas être adepte de la tradition, je voyais nettement une petite flamme dans son regard et son sourire semblait différent depuis ce matin. Sans prendre le risque de m'avancer, je dirais que la magie de Noël commençait à le gagner !

– Euh, oui, ça va... je me disais que ça devait être l'enfer d'attendre pour les parents.

Son sourire se fit moqueur :

– Tu veux donner ta liste, toi aussi ?

Mes joues s'empourprèrent pendant que je refusais, dans un vague grognement qui le fit rire.

Tandis que nous avancions dans la galerie, Maximilian poussant son caddie en étudiant sa liste de courses, je me sentais de moins en moins à l'aise. Il y avait foule, à quelques jours de Noël... Les gens s'affairaient autour de nous, sans doute en retard sur leur planning d'organisation des festivités, le brouhaha et le va-et-vient anarchique d'autant de monde me stressaient.

J'avais peur de perdre Maximilian, mais pas autant que le contrôle... rien que l'idée de me transformer ici me glaçait le sang !

J'étais sorti de mes pensées en faisant face au petit marché de Noël avait été installé au milieu de la galerie. Ce n'étaient que quelques cabanons en bois peint et décoré, servant de vitrines à des décorations de saison un peu kitsch, mais je trouvais ça fascinant. Je m'étais arrêté sans m'en rendre compte pour contempler le spectacle...

– Si tu veux faire un tour de ton côté, on peut se rejoindre plus tard, me glissa Maximilian, joueur.

– Oh, euh... non, ça va aller, on peut s'y arrêter après, j'ai trop peur de ne pas te retrouver.

– T'es un Lycan non ? Tu me retrouves avec ton flair. À moins que tu n'en aies pas sous forme humaine ?

J'étais un peu vexé. De ne pas y avoir pensé, mais également qu'il puisse penser cela de moi :

– T'apprendras que mes sens de l'odorat, de l'ouïe et de la vision sont particulièrement sensibles, répliquai-je, vexé, et sous mes deux formes !

– Bien, justement, sourit-il moqueusement, tu me trouveras facilement, si tes sens sont si sensibles !

Pour un peu, et si je ne le connaissais pas, je dirais qu'il tenait à se débarrasser de moi. Cela semblait louche, mais peut-être qu'il voulait être un peu seul ? Il était vrai qu'on vivait ensemble et qu'ainsi, nous passions pas mal de temps l'un avec l'autre... J'imaginais qu'il voulait être un peu tranquille – enfin, il y avait mieux qu'un centre commercial bondé pour ça !

– Comme tu veux... J'ai mon portable si jamais.

Après m'avoir donné un peu d'argent de poche – que j'avais vainement tenté de refuser – il fila dans le dédale de rayons à la recherche des différents vivres qui nous manquait.

Maximilian avait prévu d'assurer pour les repas. À la fois pour me féliciter de mes efforts scolaires et aussi parce qu'Eddy lui avait dit qu'on ne fêtait pas vraiment Noël avec mon père – enfin, ça, je ne le savait pas vraiment, à cet instant.

– Bon, et maintenant, je fais quoi ?

J'étais un peu largué parmi tous ses humains, et toujours un peu nerveux... mais flâner devant les maisonnettes me calmait, alors je ne m'étais pas privé. Les boules à neige me fascinaient grandement. Et les guirlandes aussi. Les petits Lutins en bois et leur air espiègle, également.

J'arrivai rapidement à la fin des étales, puis je me retrouvais à nouveau seul parmi la foule. Ce qui ne me rassurait pas vraiment. Maximilian en avait au moins pour une heure, si ce n'était plus, et je doute qu'il ait envie de m'avoir dans les pattes pendant ce laps de temps, donc...

Peut-être que je devrais trouver quelque chose à lui offrir ? après tout, c'était l'occasion rêvée ! J'étais seul, j'avais un peu d'argent. Même si c'était le sien, le geste lui ferait sans doute plaisir. Mon hôte se démenait pour organiser une soirée sympa, alors qu'il n'était pas particulièrement adepte de ce genre de choses traditionnelles, autant le remercier comme il se devait !

Ne restait plus qu'à trouver le présent parfait, ce qui s'avérerait délicat. Acheter des cadeaux, ce n'était pas une chose dont j'avais l'habitude et, même si ça faisait des semaines que je vivais avec lui, je n'avais aucune idée de ce qui pourrait lui plaire.