The Wicked Wolf - Kaeden (T1) [MxM]

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Au moment où j'allais bondir sur Edward pour l'affronter, affirmer ma Domination sur lui comme je l'avais fait avec Maximilian, le Chef de Meute me stoppa net. La facilité avec laquelle il le fit était tout aussi incompréhensible que ma force soudaine lorsque j'avais attaqué Maximilian...

Comment Edward parvenait-il à me stopper, alors que son frère, à la carrure plus imposante, subissait ma force soudaine ?

Enfin, pour le moment, la question me paraissait inutile et futile au possible ! Je venais de défier mon Chef de Meute ouvertement, il m'avait stoppé sans le moindre mal et j'étais à sa merci, à présent.

Il me plaqua contre le buffet sans la moindre précaution, son regard dur et intransigeant dirigé droit dans le mien :

– Maintenant, ça suffit ! rugit-il, tu vas te calmer tout de suite !

Le désir de résister à cet ordre me taraudait sérieusement – enfin, ça taraudait la Bête, pour être franc. Ça ne demandait qu'à exploser. Qu'à répondre à la soumission par le sang.

Cependant, je ne le pouvais pas. Pas maintenant du moins.

Il y avait cette barrière infranchissable, immense, résistante, qui m'en empêchait. Edward était mon Chef de Meute, mon Dominant, l'Alpha des Alphas – je n'avais pas la force de lui désobéir... même sous le contrôle de la Bête, ça m'était impossible.

Ma soumission était inscrite dans mes gènes de Bêta, dans ce sang qui bouillonnait de cette rage incontrôlable, dans cette Marque qui me brûlait le cou pour me rappeler qui l'avait faite... Qui m'avait accepté, qui m'avait soumis, qui était mon leader et mon protecteur. Me soumettre à sa volonté était ma seule option.

Abandonnant toute volonté propre, la Bête et moi nous étions pliés à la sienne. J'avais les yeux exorbités et inondés de larmes, prenant conscience de toute la mesure de ce que je venais de faire. Défier, mais surtout capituler.

Cette colère sournoise m'avait abandonné, tout comme la Bête, au profit de ce sentiment horrible d'impuissance, de soumission, de terreur. Elle reprit sa place au plus profond de moi, me laissant affronter les conséquences seul...

Je me sentais vide, vulnérable, seul et confus par tout ce que je ressentais. Maintenant, je me sentais coupable, au point de ne plus arriver à respirer correctement ou d'aligner des pensées cohérentes...

– Tu n'as pas le droit, avais-je soufflé entre deux sanglots.

Mes mains couvrirent mon visage inondé de larmes, puis mes jambes se coupèrent.

J'avais peur de ce qui allait m'arriver maintenant. Défier le Chef de Meute était suicidaire - dans le fond, n'était-ce pas ce que je cherchais ? Je n'avais que la mort comme désir à présent. Que cette tempête cesse, que la douleur ne soit plus là, que ma peur disparaisse... Ne pas avoir à affronter ni Edward, ni Maximilian, ni la Meute.

Au moment où j'aurais dû heurter le carrelage dur et froid, je fus retenu par les bras d'Edward. Il m'attira contre lui, me releva tant bien que mal pour se serrer fort contre lui. Je sentais son cœur qui battait aussi fort que le mien, sa chaleur qui était inhabituellement élevée...

Sa main caressait mes cheveux, tandis qu'il murmurait des choses que je ne comprenais pas dans le creux de mon oreille... J'avais les tripes qui se tordaient dans tous les sens à cause de la peur, de l'appréhension – je me sentais comme une pauvre chose agonisante qui mettait trop de temps à mourir. Ça devait cesser ou je deviendrais fou...