The Wicked Wolf - Kaeden (T1) [MxM]

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- Hé, Kaeden ? m'interpela-t-on subitement. Ben ça ! c'est vraiment toi ?

J'étais tellement plongé dans mes pensées que je n'avais pas du tout fait attention au jeune homme que nous avions vu passer.

Nous avions fait volt-face en direction de la voix, comme d'un seul homme, et je reconnus Ethan. Un camarade de classe ou quelque chose de ce genre...

Ethan était une sorte de mec parfait : une belle gueule et un corps dans la norme pour un sportif, de bons résultats scolaires, plutôt populaire, du genre intègre et ayant toujours un sourire resplendissant pour n'importe quelle personne sur cette terre...

Son frère aîné était avocat, ce qui rendait sa corde de la justice très sensible. Il lui arrivait souvent de militer pour telle ou telle cause, de monter au crédo pour défendre telle ou telle personne, tel ou tel point de vue.

Ethan était un de ses types que j'enviais par tous les pores de ma peau. Il n'était ni le plus populaire ni le plus intelligent, mais il évoluait positivement dans la vie et tout le monde savait qu'il irait loin. Ou, du moins, qu'il s'en sortirait.

La première fois qu'il m'avait adressé la parole, c'était parce que je l'avais bousculé vigoureusement en tentant de fuir. Je m'étais brièvement excusé avant de continuer ma route, comme un dératé... il m'avait retrouvé finalement, mais, à la place de m'en tenir rigueur, il m'avait demandé si j'allais bien. C'était stupide, mais on ne m'avait jamais vraiment posé cette question... Alors je m'étais retrouvé idiot, à ne savoir que répondre, pendant un long moment.

Au fil du temps, dès qu'il me croisait, il me saluait, quand j'avais l'air en difficulté, il venait m'aider.

Je ne saurais dire si nous étions vraiment amis tous les deux. Parce que je venais de me rendre compte qu'il agissait comme tel et que moi, je me concentrais sur ma petite personne, mes problèmes, sans écouter un traître mot de ce qu'il me disait sur lui. J'étais un horrible ami - si tenté que nous le soyons ou l'ayons été un jour.

- Ah, ehm, Ethan. Salut, avais-je fini par lâcher, totalement pris de court.

Lui n'avait pas l'air du tout gêné ou mal à l'aise, il était souriant et égal à lui-même :

- C'est dingue ! Qu'est-ce qui t'est arrivé ? J'ai failli ne pas te reconnaître !

Très bonne question. Comment répondre sans éveiller ses soupçons ? J'avais presque la même carrure que lui aujourd'hui, alors qu'il y a plusieurs mois j'étais plus petit et frêle... Sans compter que j'avais disparu du jour au lendemain sans prévenir personne. Sans donner de nouvelles.

- Un cas rare de poussée de croissance tardif, répondit Maximilian.

- Ah, ça existe ? C'est à cause de ça que tu es parti du jour au lendemain ? Tout le monde pensait que tu avais fugué ou qu'il t'était arrivé un truc vraiment grave...

Je ne lui donnais pas tort. Combien de fois avais-je voulu fuguer ? Des centaines, des milliers ! Cependant, la peur m'avait toujours empêché de franchir le pas.

Mon stress montait dangereusement. Je voulais tellement qu'il ne pose pas de questions ! Je ne voulais pas parler de ça.

- Mon père est mort dans un accident de voiture, alors je... je suis parti. Pour soigner mon, euh...

- Surveiller l'évolution de la croissance, compléta Maximilian.

L'empathie d'Ethan me touchait. C'était bien la première fois où je ne prenais pas mal ce genre de choses. C'était peut-être parce que ce n'était pas feint ou forcé.