The Wicked Wolf - Kaeden (T1) [MxM]

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Quelques mois plus tard

* * *

– Kaeden ! m'appela-t-on en ouvrant la porte de mon bureau.

Je n'avais pas besoin de lever le nez de mon ordinateur pour savoir qu'il s'agissait de Maximilian. Son odeur, sa démarche et le timbre de sa voix me suffisaient amplement ! Et puis le fait que William m'ait prévenu de sa visite au courant de la matinée m'avait mis sur la piste, également.

– Will m'envoit chercher le dossier Cunnings. Tout de suite.

– Cinq minutes et je suis à toi.

Il prit place sans se gêner, m'observant avec son regard de braise. La Lune Pleine aurait lieu ce soir et cela exacerbait son désir. Celui de sa Bête également, que je sentais nettement ressortir en phase de Lune Montante. Même s'il n'était pas encore très à l'aise avec ses pertes de contrôle, il essayait de les accepter.

Si je n'étais pas aussi pressé de finir, j'aurais bien joué la carte de la provocation, qui marchait admirablement bien sur lui. À présent, je pouvais tout me permettre sans avoir peur de réveiller sa Bête ni d'avoir à assumer ce qui en découlait. Elle restait docile avec moi. Juste avec moi.

Après avoir pianoté sur mon clavier et enregistré le fichier, je l'avais envoyé sur le serveur et avait enfin accordé toute son attention à mon amant.

– Cunnings. Vous avez déjà deux heures de retard !

Son jeu préféré, une fois la porte de l'ascenseur passée, c'était de me taquiner. Il ne s'en prenait pas à moi comme il s'en prenait à Will, à brailler dans les bureaux à cause des retards accumulés, heureusement ! Mais j'avais droit à ses petits coups de pression que j'avais appris à ignorer. Will m'enseignait toute sorte de choses sur son travail, y compris comment gérer la pression.

– Je sais, c'est de ma faute, avouai-je en frottant mon visage fatigué. J'ai eu un devoir imprévu hier soir, à rendre avant midi. Je comptais prendre de l'avance sur Cunnings, mais je me suis effondré avant.

Il compatissait un peu. Même si j'avais un poil exagéré sur mon état de fatigue... J'avais décidé d'aller me coucher vers trois heures du matin parce que je savais que j'allais avoir une grosse journée, mais j'aurais pu aisément ne pas dormir du tout et boucler le dossier dans les temps.

– Will ne t'a pas mis la pression, au moins ? s'enquit-il alors.

– Non, il sait très bien que tu le fais tout seul, le narguai-je. Et puis je sais apprivoiser les chefs aux nerfs fragiles.

– Je ne suis pas sûr de vouloir savoir comment !

En vérité, William n'avait rien du chef tyrannique qu'on imaginait. Du moment qu'on suivait sa logique et ses directives, tout allait au mieux. Même si au début j'avais pris quelques leçons qui ne m'avaient pas plu, aujourd'hui tout allait bien.

J'avais appris à prendre de la distance, déjà, ce qui n'était pas mal ! Surtout quand j'avais compris qu'appliquer cela avec ma nature d'Alpha me servait beaucoup.

– Tu en as pour combien de temps encore ?

– C'est terminé. Je viens de l'envoyer sur le serveur.

Quel délice de lire dans ses traits cette frustration teintée de désir :

– Tu ne pouvais pas me le dire tout de suite !

– Eh bien, c'était drôle de voir l'éclat de frustration mêlé à l'angoisse du temps qui défile dans ton regard.

– Sadique ! Will a une sale influence sur toi, je n'aime pas ça du tout !