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J'avais à peine franchi la porte de la chambre que Maximilian me poussa sur le lit, le visage rougi et le regard ténébreux. Nous étions partis tôt de la soirée, en partie parce que ma Bête commençait à aguicher la sienne et qu'il valait mieux qu'on se saute dessus en privé plutôt qu'en public.

Nous avions tenu jusqu'à la voiture, où les choses commencèrent à devenir sérieuses. Puis dans l'ascenseur. Heureusement, nous avions atteint le lit avant que ça ne devienne vraiment incontrôlable.

Les vêtements volèrent à travers la pièce, le contact de sa peau contre la mienne ne tarda pas à faire monter un peu plus la température. Ses lèvres parcouraient mon corps, alternants baisers et coups de langue, déchargeant en moi le plaisir et la frustration à la fois...

Je perdais mes mains dans ses cheveux pour l'encourager, jusqu'à ce qu'il soit hors de portée – de toute façon, quand il se chargeait de ravir mon entrejambe avec sa bouche, je restais incapable de bouger, de réfléchir, soumis au plaisir divin...

Lorsque ses lèvres retrouvèrent les miennes pour m'embrasser sauvagement, ma main explora son ventre, ses pectoraux, ses reins. Mes caresses le faisaient souffler d'aise, d'excitation, de frustration également. Quand il commença à réellement s'impatienter, je descendais ma main plus au sud, pour son plus grand plaisir.

Je voyais la Bête dans son regard, mais celle-ci se délectait du spectacle sans intervenir. Ce qui était plutôt inattendu de sa part. D'habitude, elle prenait grand soin de se manifester dès le début, d'endormir sa partie humaine pour mieux chercher ma Bête... mais pas ce soir visiblement.

Plus ses lèvres et ses mains exploraient mon corps, plus je me sentais bizarre... plus sensible que d'habitude. Tout me semblait tellement exacerbé ; les caresses, les regards, les émotions.

– Hé, ça va ? me demanda-t-il soudainement.

Il avait tout net stoppé notre moment et je compris vite pourquoi ; je pleurais. C'était idiot. Je ne savais même pas pourquoi. Je me sentais bien, même pas triste, mais...

– Je me sens un peu bizarre, murmurai-je en passant mes bras autour de sa nuque, mais ça va aller...

Pas convaincu. Cependant, il n'osa rien ajouter, préférant m'embrasser plus doucement qu'avant.

– On peut repousser si tu ne te sens pas bien, murmura-t-il dans le creux de mon oreille.

– Je ne crois pas qu'elles nous laisseraient faire.

Surtout à présent que je la sentais présente, juste là, à observer tout ce qu'il se passait avec méfiance... Elle tempéra mes ardeurs avec son sang-froid.

Et cette sensation était... étrange ? Pas totalement inconnue, mais pas vraiment habituelle...

– Ça va aller, je... je ne sais pas trop ce qu'il m'arrive.

L'amant hésita, mais pendant que je l'embrassais, il finit par balader sa main du côté sud de mon anatomie.

Mes sens et émotions étaient déjà exaltés depuis le début de la soirée, pourtant cela atteignit un autre niveau rapidement. C'était comme si... je sentais sa passion, ses pulsions, la chaleur dans son bas-ventre, peut-être même les battements de son cœur. Je ne saurais expliquer ce qu'il se passait exactement, c'était comme si je lisais en lui, que je ressentais ses propres émotions.

Cela ne dura que quelques secondes, le temps pour ma Bête de réprimer ça, comme si ça ne devait pas exister, que je devais l'ignorer, que c'était un secret inavouable...

– Kaeden ? Fit-il soudainement, est-ce que ça va ?

Je voyais son regard à la fois assombri par le désir et inquiet pour moi... Et je n'arrivais pas à répondre.

Est-ce que j'allais bien ? Je ne saurais le dire.

De toute façon, quelques secondes plus tard, tout était noir autour de moi, j'avais totalement perdu le contrôle de mon corps au profit de la Bête.

The Wicked Wolf - Kaeden (T1) [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant