The Wicked Wolf - Kaeden (T1) [MxM]

- 25 -

Ce fut qu'au bout d'une heure que j'avais trouvé mon bonheur. Il me restait un peu d'argent qu'Edward m'avait laissé dans le fond de mes poches et avec celui que Maximilian m'avait donné, j'avais assez pour ce que j'avais trouvé ! J'espérais que cela lui plaise et que ça ne me donne pas l'air idiot !

Ce n'était pas grand-chose. Une montre simple, élégante, cependant bien loin de la luxueuse qu'il avait au poignet quand nous allions à Glasgow. Celle qu'il mettait au manoir était moins clinquante, mais d'une bonne marque, le genre de chose que je ne pourrais jamais lui offrir avec mon budget actuel...

Une montre, c'était commun, mais c'était également la seule chose un peu classe que je pouvais lui offrir de cette boutique... Il ne portait pas de collier et une bague serait sans doute mal interprétée comme présent.

J'aurais pu lui offrir une bouteille de son whisky préféré, mais pour cela j'aurais dû prendre le risque de tomber sur lui avant de trouver la bouteille... Et puis il était plus facile de cacher la montre dans ma poche que du whisky sous ma veste.

– Kaeden ! m'appela-t-il alors, à peine sorti de la boutique. Je te cherche depuis des lustres ! Tu n'as pas entendu que ton téléphone sonnait ?

Je parcourus brièvement mes poches avant de m'excuser du regard :

– Ben je... je l'ai oublié dans la voiture et je... je cherchais aussi, avais-je menti, et je, euh... où sont passées les courses ?

– Déjà dans la voiture. Tu as fini ton petit tour ?

Je hochai la tête positivement, puis le suivis jusqu'au parking. La neige tombait, ce qui me fascinait autant que les boules à neige du marché de Noël... Depuis tout petit, la neige me fascinait. J'adorais l'hiver rien que pour cela ! Les flocons qui tombaient du ciel, recouvrant peu à peu le paysage, les rendant différents, mais familiers...

La plupart de gens trouvaient que l'ambiance était plus mélancolique lorsque tout était recouvert de neige, mais moi je ressentais plus de la sérénité... un certain apaisement. Comme si le temps se figeait plus facilement que les autres jours. J'adorais courir la forêt enneigée sous ma forme de loup, fureter çà et là, seul au monde... C'était vraiment ma saison préférée pour me balader.

Seulement, pour le moment, je ne verrais pas la forêt, encore moins sous la neige. Peut-être le week-end prochain ou le suivant, si elle persistait d'ici là... Mais rien n'était réellement sûr. Ça me manquait de faire un tour en forêt – j'en pris soudainement conscience. L'odeur des bois, les bruits des animaux et du vent dans les feuilles, la solitude d'une escapade... non, franchement, ça me manquait.

– Tiens, il ne faudrait pas que tu prennes froid...

Sans me demander mon avis, Maximilian me passa son écharpe autour du cou. Elle était si grande et épaisse qu'elle me couvrait les épaules et la moitié du visage. Au moins elle me tenait bien chaud et dégageait son odeur musquée mêlée à son parfum, si rassurante et chaude.

– Je t'ai pris un bonnet aussi, enchaîna-t-il en me tendant celui-ci. Je me suis dit que tu devais avoir froid aux oreilles sur le bateau. Et des gants.

Ce n'était pas faux ! J'avais enfilé le bonnet en le remerciant chaleureusement. Il était de la même couleur que la cravate qu'il m'avait offerte la semaine passée. Soi-disant qu'elle m'allait très bien, cette couleur.

– Il n'est pas très tard, dit-il en démarrant à voiture. On pourrait aller faire un tour dans la forêt, pas très loin. Là, tu pourras prendre une apparence de loup en toute tranquillité.

Que demander de plus ! J'étais ravi ! Même s'il n'y avait qu'une petite couche de neige, ça suffirait amplement à me détendre en faisant un petit tour... Surtout sous ma forme animale ! Une douce chaleur rassurante s'installait en moi, rien qu'à l'idée de retrouver la forêt.

La voiture s'était enfoncée dans la forêt plusieurs minutes avant que Maximilian ne se gare dans une clairière et ne me laisse sortir :

– Tu ne viens pas avec moi ? m'étonnai-je alors.

– Euh, non... Je dois passer un coup de fil à Eddy. Prends ton temps. Oh, si tu croises d'autres Lycanthropes, ne t'en étonne pas, il y a une Meute qui vit à moins d'un kilomètre. Tu leur dis que tu es avec moi, ça suffira !

Rassurant ! Ça me fit hésiter. Faire face à un Lycanthrope qui n'était pas de ma Meute m'intimidait grandement... que ce soit un Alpha ou un Bêta, un Mâle ou une Femelle, un adulte ou un Louveteau, ça ne changeait rien. C'était normal. La plupart du temps, seuls les Chefs de Meutes, les Seconds ou Alphas de garde étaient en contact avec d'autres Meutes... Et ce pour de bonnes raisons. Une fois Marqué, c'était plutôt déconseillé de faire face à une autre Meute sans son Chef ou un Alpha assez intimidant. Surtout hors du Territoire. Question de bon sens et d'instinct de survie.

Un regard encourageant de la part de Maximilian me décidait finalement à aller me dégourdir les pattes. Je ne comptais pas m'éloigner de la clairière de toute façon...

Retrouver ma forme animale éveillait en moi les instincts primaires que j'avais laissés de côté trop longtemps... Entendre le bruissement des feuilles, le craquement des branches et de la neige sous mes pattes ; sentir l'odeur des bois, des autres animaux, de la neige se mêler ; voir le moindre détail familier et pourtant toujours si fascinant de la forêt... C'était si bon de se retrouver en terrain familier ! Vraiment ! Je me sentais comme chez moi et c'était vraiment bon de ressentir cela.

Après avoir trottiné tout en renouant avec cette partie sauvage de moi-même, j'avais longuement couru, à en perdre haleine, entre les arbres, les pierres et les buissons. La neige craquait sous mes pattes, je me sentais comme libre, parfaitement serein et heureux.

Je regrettais simplement que Maximilian ne soit pas là pour partager ce moment avec moi ! J'étais certain de le battre à la course, malgré ses larges pattes puissantes, il était plus lourd et imposant que moi, donc plus lent...

Quand mes coussinets furent trop douloureusement rafraîchit par la neige, j'avais retrouvé la voiture. Maximilian prenait l'air, lui aussi... Il avait plié mes vêtements et les avait rangés sur la banquette arrière. Je le reconnaissais bien là !