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Nous arrivions dans la propriété des Von Berg et cette fois-ci, il y avait plus de monde que les autres fois. Des hommes que je n'avais jamais vus accompagnés de femmes avec des robes hors de prix, des serveurs partout qui allaient et venaient les plateaux recouverts de petits fours aux mets luxueux ou des coupes de champagne.

– C'est quoi comme soirée, au juste ? demandais-je, pas franchement rassuré.

– Ehm, une soirée avec de gros clients. Tu vas pouvoir tester tes connaissances en allemand, j'ai plusieurs personnes à saluer.

Pendant que je ruminais parce qu'il ne m'avait encore une fois pas prévenu en avance, une hôtesse vint à notre rencontre pour nous mener vers une table, où on parlait allemand. J'avais brièvement salué tout le monde avec politesse avant de m'éclipser pour chercher quelque chose à boire.

– Ah, Kaeden, bonsoir. Je me demandais quand vous arriveriez avec Maximilian.

William me tendait une main que j'avais serrée mollement, déstabilisé par son regard toujours aussi perçant. Il me servit un verre de vin blanc en prenant de mes nouvelles, comme le ferait un ami. Ça me semblait étrange comme comportement de sa part. Peut-être son père l'envoyait-il pour me soudoyer, comme Maximilian m'avait prévenu ? En tout cas, William m'apparaissait moins froid que d'habitude. Plus détendu, plus avenant.

– Tu es en mesure de répondre, maintenant ? demanda-t-il soudainement, l'œil intéressé. Par rapport à tes études.

– Euh... un peu. Je pensais faire une année de fac avant de me décider. Pour être honnête, je ne sais pas franchement ce que je veux faire.

Son regard ne quitta pas le mien, tandis qu'il buvait une gorgée. Je l'imitai, un peu décontenancé de son attitude. Il ressemblait un peu à Luther avec un tel regard — et ça ne me plaisait pas particulièrement.

– J'ai jeté un œil à tes résultats, sans le faire exprès. Max m'a envoyé par erreur un fichier avec des courbes de progressions. Je dois avouer que je suis impressionné par la rapidité avec laquelle tu as obtenu de si bons résultats.

Était-il sérieux ? Ou peut-être qu'il tentait de me manipuler pour pousser Maximilian à revenir à Glasgow. Enfin, c'était particulier comme tactique quand même. Moi j'avais l'air d'un parfait idiot à le fixer avec mes grands yeux surpris.

– Si tu me le permets, enchaîna-t-il, je voudrais que tu fasses un petit test. Rien de bien méchant, juste histoire de s'amuser...

– Un test de quoi ?

Il me perdait complètement là !

– Oh, rien de très sérieux. Ça mélange des questions de logique et de culture générale. Ne prends pas peur, ce n'est qu'une formalité que tu peux refuser.

– Et ça va vous servir à quoi, ce test ?

– À moi, strictement rien. Mais nous lançons des cours en ligne à partir de l'année prochaine, dans une autre partie de la société. Je voudrais que tu passes le test d'aptitudes, histoire d'avoir tes impressions.

Oh, ça semblait légitime. J'avais alors accepté sans me méfier plus que ça. Si je pouvais aider, pourquoi pas ? Puis j'étais curieux de voir de quoi j'étais capable. C'était un défi comme un autre et c'était parfait pour l'Alpha que je devenais.

– Je t'enverrais tout ça par mail – tu as une adresse mail ? Ne te mets pas la pression, passe-le simplement. Oh, ce projet est encore confidentiel. N'en parle à personne.

–... même pas à Maximilian ?

– On le mettra au courant en temps utiles. Il vaut mieux éviter les fuites inutiles – tu comprends, n'est-ce pas ?

Ça ressemblait plus à un ordre qu'à une requête, mais soit. De toute façon, ça n'influerait en rien sur nos vies que je passe un test, non ? En tout cas, je ne voyais pas de piège. Au pire, j'aurais faux, et ce n'était pas si grave que ça. J'avais été habitué aux mauvais résultats une bonne partie de ma vie, suffisamment pour ne plus m'en formaliser.

La suite de la conversation fut plus légère – un peu plus malaisante sans doute – jusqu'à ce que je puisse enfin retrouver Maximilian. Il discutait encore avec ses clients et je ne suivais pas toute la conversation... En partie parce que je pensais à cette lubie sortie de nulle part qu'avait eu William, si soudainement.

Je n'avais parlé de ça à personne et Maximilian ne m'avait pas posé la moindre question. De toute façon, il était tellement concentré sur ses clients qu'il ne remarquait même pas quand je disparaissais quelques instants.

Son charme commercial était dévastateur, et je trouvais ça irrésistiblement sexy.

The Wicked Wolf - Kaeden (T1) [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant