The Wicked Wolf - Kaeden (T1) [MxM]

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– Excuse-moi, dit Maximilian en me rejoignant, une demi-heure plus tard.

Il me tendit un chocolat chaud et des cookies, comme une offrande pour apaiser ma colère. Celle-ci n'était pas dirigée contre lui, mais contre moi-même... L'idiot qui avait oublié son anniversaire.

– Ça m'était sorti de la tête.

– Je suis nul, soupirai-je alors, comme petit-ami et en général... je n'ai même pas pensé à ton anniversaire.

J'essayais d'être le meilleur. Occulter l'existence des autres. Cependant je ne savais pas vraiment comme m'y prendre. Maximilian était plus âgé que moi et avait de l'expérience. À part l'imiter et dire oui à ce qu'il me demandait, je ne voyais pas vraiment quoi faire. La peur de passer pour un idiot m'empêchait de vraiment me lâcher.

L'oubli de ce jour particulier était mon premier faux pas flagrant et vraiment grave.

– Moi non plus, je n'y ai pas pensé, pour tout t'avouer. Le temps passe trop vite ! tu te rends compte ; déjà vingt-huit ans.

Mon regard parcourut son visage avec gravité. Dix ans. Voilà ce qui nous séparait. Cela ne semblait pas si gigantesque que ça sur le papier, cependant j'avais l'impression que c'était une vie entière qu'il avait en avance, avec ses études finies, son boulot, sa vie bien rangée.

– Et toi dix-neuf bientôt, enchaîna-t-il, ça, c'est un jour qu'on devra fêter dignement.

Un silence plana, uniquement troublé par le bruit des vagues et les aboiements des chiens à l'autre bout de l'île.

– Tu n'as pas l'impression que je suis à la traîne, parfois ? que je fais des choses puériles et immatures... ? je voudrais tellement être plus vieux, savoir plus de trucs...

– C'est quoi cette idée sortie de nulle part ? s'étonna-t-il, sincèrement. Tu trouves que je suis trop sérieux ? ... ou trop vieux ?

– N-Non, ce n'est pas ce que j'ai dit... toi, tu es parfait, mais moi, je... j'ai l'impression d'être... pas à la hauteur. T'as déjà une vie alors que moi je planche encore sur mes devoirs de maths.

Il inspira profondément, puis m'attira contre son torse :

– Et tu as toute ta jeunesse devant toi, avec la liberté et les excès que ça comporte. Tu peux tout faire encore, choisir n'importe quelle voie, y compris celle où je ne suis pas.

Ses propos m'horrifiaient. Comment pouvait-il penser cela de moi ? C'était tout ce qu'il m'accordait comme crédit, comme confiance ? Qu'à la moindre occasion je volerais de mes propres ailes et me débaucherais totalement ?

Sa main caressa ma joue doucement, nos regards s'accrochant dramatiquement :

– Depuis que tu es ici, j'ai l'impression de revivre mes années de colocation. Et je te trouve très mature pour un jeune homme de dix-huit ans.

Son ultime argument prit la forme d'un baiser passionné. Je n'étais pas pleinement rassuré pour autant. Comment faisait-il pour rester si calme, prendre autant de recul ?

– Tu veux qu'on aille dîner en ville ce soir ? Me proposa-t-il alors.

– Je n'ai même pas de cadeau !

– Si tu te mets un nœud dans les cheveux, peut-être que tu pourrais offrir ton corps, ricana-t-il.

J'avais maugréé. En soi, ce n'était pas idiot. C'était très cliché, mais après tout, pourquoi pas. On apprenait à connaître le corps de l'autre petit à petit. Je prenais confiance en moi, aussi. Peut-être que le moment était venu pour moi d'avoir plus d'assurance, de tenter plus de choses..

– On dîne en ville, alors ?

Ses murmures suaves, qui avaient sur moi un effet érotique certain, ne laissèrent pas planer de doute sur ce qu'il attendait comme réponse. 

Qui serais-je pour refuser cela, le jour de son anniversaire ?