Aider sous la pluie pour tout perdre dans l'infini

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A D A M

-Ça semble s'être calmé... Il ne pleut plus.

Je vois les lèvres de Rebecca se serrer et étouffer le cri d'un "pour l'instant" qui la tétanise et l'empêche de relâcher l'étreinte autour de Aaron.

Aaron, sans desserer sa main de celle de Rebecca, sort de son sac un parapluie bleu avec des licornes jaunes dessus...

Je hausse un sourcil et un sourire quelque peu moqueur fait frémir mes lèvres sans que je puisse m'en empêcher.

-T'es sérieux, mec ? Ça c'est ton parapluie sauveur de vie ?

Le rouge colore ses joues violement tandis qu'il tente de se justifier tant bien que mal :

-C'est celui de ma soeur ! Et puis on s'en fiche, l'important c'est que ça protège de la pluie !

-Tu as des licornes couleur jaune vomi sur ton parapluie !

-N'importe quoi ! Le vomi c'est pas forcément jaune je te signale d'ailleurs ! Il dépend de ce que tu manges ! Si tu manges que des frites, alors ouais ça risque d'être jaune ! Et toi tu risque d'être gras !

J'éclate de rire.

-Oh pardon monsieur le-spécialiste-de-la-couleur-du-vomis, désolé d'avoir froissé votre image.

-Adam tu ne...

-ARRÊTEZ DE VOUS DISPUTEZ ! J'aime beaucoup ce parapluie ok ? Il est parfait ! nous coupe Rebecca. Je vais même partir directement à Las Vegas me marier avec chaque licorne imprimée dessus, vous êtes contents !?

-Bah la vache ! T'as pas peur des représailles toi, je renchéri. Si tu te réveilles empalée sur trente-six licornes ne t'étonne pas.

Elle se tourne vers moi et me pointe un de ses doigts dangereusement vernis d'un noir écaillé.

-Moi et mes licornes, on t'emmerde joyeusement.

-Content de le savoir, j'aurai été déçu du contraire.

Rebecca se frotte le front excédée par mon merveilleux humour, elle arrache des mains d'Aaron le parapluie et le cale au dessus de sa tête. Elle sort alors à petits pas dehors, hésitant dans les jours pluvieux où l'eau coule et lui rappelle quelques souvenirs malheureux.

Aaron court la rattraper en lui soufflant quelques désolés qui ne font sens que pour lui-même et sa bonne volonté. Je plonge mes mains dans mes poches, le froid et l'humidité du temps absorbent presque entièrement ma chaleur corporelle, et je ratrappe en quelques pas seulement ceux de Aaron et Rebecca à la fois.

Comme pour alléger le poids qu'à eu mon comportement, je me penche vers Reb et lui chuchote :

-Tu ressemble à Mary Poppins, une touche plus fantaisiste toutefois, avec cet élégant parapluie.

J'arrache enfin un sourire à Rebecca qui me lance un coup d'oeil joyeux, grâce au nom de son personnage favori de l'enfance, j'ai effacé quelques nuages troubles qui s'étaient décidés à assombrir sa fin de journée.

Aaron de l'autre côté de Rebecca, passe son bras protecteur autour de ses épaules et la protège de son bras et du temps qui la force à chuter et plier dans ses horreurs les plus cachées. Elle ferme un petit instant les yeux et savoure ce contact réconfortant qui l'oblige à oublier l'inconfortable.

Je lève la tête vers le ciel en priant pour qu'aucune pluie diluvienne n'intervienne durant le trajet. Mais les cieux sont si gris que Satan semble s'être caché quelque part entre deux épais nuages de cendres, prêt à faire souffrir le monde par son machiavélisme transcendant, à faire gicler la pluie et à invoquer l'Enfer sur la tête des petits parapluies. Tout ça, rien que pour voir la folie se peindre sur le visage des gens, que la terreur peu facilement faire naître chez eux. Celle capable de désarticuler nos corps désarrois et de nous tuer par un des coups si adroits de cet ange déchu, qui se sent invincible même et surtout sur Terre.

Le nez en l'air comme un bon clébard reniflerait une odeur nouvelle, une goutte fauteuse de trouble vient percuter mon front et glisser lentement sur ma tempe.

Le monde n'est vraiment qu'une sâle ordure, une saloperie sans nom qui ne connaît le répis que quand elle est certaine d'avoir achevé la personne.

L'être de l'AubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant