Sucker for pain

I'm just a sucker for pain

Nolan ne vivait que pour ce moment. Le moment où ses yeux croisés ceux de Charlie et qu'ils se regardaient sans pouvoir se lâcher. Le monde disparaissait, ne restait plus qu'eux. Yeux dans les yeux. Vert contre Noir. Pourtant, Charlie ne le regardait plus. Nolan cherchait son regard comme un noyé cherchait l'air. Il voulait sentir ce regard et savourer sa chaleur et son intensité. Le plus petit avait toujours cette manière si fascinante de le regarder. Comme si chaque geste était un trésor que lui offrait le brun. Verrai-t-il encore ces yeux le fixer ? Ressentirait-il encore cette douce chaleur dont seuls les yeux de Charlie avaient le secret. Il avait essayé d'être regardé encore. Les baisers fiévreux de Charlie lui manquaient alors il avait embrassé quelqu'un d'autre. Essayant de retrouver cette sensation diffuse que lui procurer Charlie. Ses fourmillements dans tout le corps, cette impression de flotter quelques minutes au-dessus du sol, d'être ailleurs et en sécurité pour de bon. Aucun n'était à la hauteur, il n'y avait que lui. Lui. Qui lui faisait du mal en refusant de le regarder. Ce sourire moqueur qu'il lui avait offert le hantait depuis. Il avait tout essayer pour retrouver la chaleur de Charlie. Mais il lui avait juste souri pour lui dire qu'il se fichait bien de son regard, de ce manque de chaleur ou de lui. Charlie se fichait de lui maintenant. Il ne l'aimait plus. Regardant son plafond jusqu'ici, il se redressait et vérifia une fois de plus si ses messages s'envoyaient. Non. Non, Charlie avait fait un trait sur lui, il vérifia ses réseaux sociaux, pas de réponse, mais Charlie les avait tous vue. Même celui qu'il avait envoyé sans réfléchir, se "tu me manques" désespérer qu'il lui avait envoyé tard le soir alors qu'il était seul et qu'il voulait le voir. Il avait cette nuit-là, prit la route de la maison de son obsession. Il était prêt à frapper à cette fenêtre à la lui dire pour de vrai, qu'il lui manquait. Que cette éternité qu'ils ressentaient quand ils se regardaient lui manquait. Pas seulement son corps. Son esprit, son âme tout entière ne réclamait que lui. Mais il avait fait demi-tour comme le dégonflé qu'il était, en silence. Il avait alors passé sa nuit à grelotter en dessous de ses couvertures. Pourquoi était-il incapable de ressentir la même chose que Charlie ? L'amour. Pourquoi ? Pourquoi il pouvait ressentir tout le reste, mais pas ça ? Il lui faisait mal pour que Charlie revienne, encore et encore. Parce que Charlie ressentait l'amour, parce que Nolan voulait la ressentir aussi. Et ce n'était qu'avec le plus petit que ce sentiment était proche. Il le touchait presque. Il était accro à sa propre douleur, parce que Charlie ne l'approchait que dans la douleur. Mais ça ne fonctionnez plus, la douleur avait ternie cet ange brun qui était sur le point de le convaincre que les autres ne comptait peut-être plus. Qu'il pourrait, se contenter de Charlie pour de bon. Maintenant il lui filait entre les doigts comme du sable. Laissant les autres le coller et l'éloigner de lui. C'était possible de ne plus aimer aussi vite. De ne plus avoir que le rejet au cœur. Deux petits coups se firent entendre sur la porte verte de sa chambre. Le même vert que les yeux de Charlie. Une petite frimousse encore endormie apparue. Sa petite sœur Naomi venait de se réveiller.

- Tu devrais être au lit chipie, lui signala Nolan.

- J'ai fait un cauchemar et maman est au travail, lui répondit la petite fille de 5 ans.

Nolan ouvrit les bras et la petite y courut sans se faire prier. Il la serra contre lui, longuement avant que la petite ne réclame une histoire.

- Pas ce soir Nao', lui dit-il.

- S'il te plaît 'Lan, le supplia-t-elle. Je voudrais l'histoire du garçon des flammes.

Nolan soupira et se lança alors.

- Il était une fois un garçon qui était fait tout de glace. Les gens le redoutaient tous parce qu'il était incapable de ressentir autres choses que le froid glacial.

- Ce n'est pas vrai, dit Naomi. Tu as oublié que son petit cœur se réchauffait parfois.

- J'allais y venir, lui signala son grand frère. Et puis cette histoire, je l'ai écrite pour que t'endormes pas pour que tu me cries dessus.

La petite se tut avec un sourire amusé.

- Son cœur se réchauffait pourtant, caché des autres lorsque sa mère, sa petite sœur et sa meilleure amie étaient à ses côtés. L'amour qu'il leur portait était si chaud qu'il pouvait briser son armure de glace. Pourtant, quand il s'éloignait d'elles, la glace revenait le plongeant dans le froid pour de bon.

La petite laissa échapper un "Oh" triste alors que c'était la millième fois au moins qu'elle écoutait cette histoire.

- Soudain, l'été arriva, mais ne permit pas au garçon de glace de trouver enfin un moyen de faire fondre son armure dure comme de la pierre. Il aida la ville en travaillant par ci et par là, même si les gens se méfiaient de lui.

- Le garçon des flammes, murmura la petite, impatiente d'entendre la suite.

- Il croisa par hasard un regard vert dont il ne put se détacher, s'arrêtant pour l'admirer. Ce regard était aussi chaud qu'on lui avait décrit le soleil. Et lorsque ses yeux noirs et froid croisèrent la chaleur du vert, il se réchauffa. Faisant fondre l'armure en une seconde et réchauffant son cœur. Le garçon des flammes lui sourit et alors que tout le monde disparaissait autour d'eux. Le garçon des flammes et le garçon des glaces s'aimèrent enfin.

- C'est quoi la suite ?, demanda la petite fille.

- Tu es censé, dormir, soupiras Nolan, sa petite sœur allongée sur lui alors qu'il lui caresse les cheveux.

- Après, je fais dodo promit, dit la petite fille avec une moue adorable. Je veux juste savoir ce qu'il se passe après. Tu as écrit plus dans ton carnet.

Nolan céda :

- Le garçon des glaces allait beaucoup mieux la chaleur lui revenait au cœur, mais son froid polaire éteignait les flammes si belles de l'autre garçon. Le garçon des flammes s'éloigna alors. Et le garçon des glaces chercha cette chaleur en d'autre personne. Mais rien n'y faisait, le garçon des flammes était le seul être capable de l'aider. Après tout le mal qui lui avait fait, le garçon des glaces doutait que l'autre garçon lui pardonne un jour.

- Il faut qu'il continue d'essayer, dit la petite d'une voix endormie. Le garçon des glaces, il fait des bêtises en essayant d'aimer d'autre personne. C'est pour ça que le garçon des flammes, il veut plus lui parler.

Nolan réfléchissait alors que Naomie s'endormait pour de bon. La solution venait de lui être apporté par sa petite sœur de 5 ans au travers d'un conte qu'il avait écrit quelques jours après sa rencontre avec Charlie. Il avait la solution sous le nez depuis le début. À croire qu'il était vraiment accro à la douleur.