Like I chewed a chunk of charcoal

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Dire que Charlie avait peur était un euphémisme, il avait vraiment du mal à rester sur cette chaise devant tout le monde alors que son tour de parler arrivait. Il avait entendu chacune de leurs histoires et elles étaient mille fois plus terrible et triste que la sienne. Il avait honte d'être venue avec si peu de chose à partager comparé à autant de malheur.

- Charlie ?, l'interpella , le seul adulte de la pièce. N'ai pas peur, tout le monde t'écoute.

Charlie regarda tout le monde et se lança :

- Je m'appelle Charlie, dit-il. J'ai bientôt 18 ans. Je viens de finir le lycée.

Des « Salut » fusèrent de tous côtés pour lui souhaiter la bienvenue.

- Qu'est ce qui t'amène Charlie ?, demanda la psychologue.

Il avait la bouche pâteuse et un poids sur l'estomac, comme s'il avait mangé un morceau de bois. Il respira un bon coup et se lança en regardant le sol.

- Il y a eue un moment récemment où j'ai viré au cauchemar. Je veux dire, pas seulement ma vie, moi même j'ai... mal tourné. Je ne savais plus où se trouvait la limite entre ce que je voulais être et ce que les gens voulaient que je sois. Je suis devenue quelqu'un d'autres, quelqu'un qu'aujourd'hui je déteste. Je me déteste. Parce que j'ai tout gâché en écoutant les personnes qui ne me voulait que du mal et en ignorant mes amis et ma famille. J'ai plus eue le contrôle de rien et j'ai tout foiré. Le début de la chute à était lente, mais quand je me suis rendue compte que je tombais, la chute m'a détruit.

- Comment ça a commencé ?, demanda une fille, Kathy mais il n'en était pas certain.

- J'ai écouté une rumeur sur mon petit copain. Elle était fausse mais je me sentais trahie alors j'ai voulu lui prouver que moi aussi je pouvais être cool, que moi aussi je me foutais de lui, des autres et de tout le reste. Je voulais... qu'il est mal je crois. Mais j'ai perdu le contrôle de la situation. Je sortais tout les soirs, souvent sans permission, voir toujours, je buvais comme un trou, je flirtais avec n'importe qui, j'ai arrêté de parler à mes potes qui essayait de me convaincre que mon copain n'avait rien fait, j'ai arrêté de manger correctement et j'ai fait confiance à la pire raclure que je connaisse.

- Continue Charlie, dit Austin, il en était sûr cette fois, son histoire l'avait marqué. Ça fait du bien d'en parler tu vas voir.

Charlie hocha la tête et continua :

- Il est venue s'excuser en disant qu'il voulais être mon ami, que je pouvais compter sur lui et comme un con, je l'ai cru. J'ai baissé ma garde. Il me donnait tout ce dont j'avais envie. Si je voulais qu'une personne dégage de sa table pour nous la laisser alors il s'arrangeait pour qu'il déguerpisse, si je voulais une pizza, il envoyait quelqu'un m'en chercher une. Il m'invitait à toute les fêtes, me présentait à tout les gens cool. Et puis, il y a eue un soir où j'ai mal supportait l'alcool. C'était comme si je me rendais compte que tout autour de moi était faux. Que personne n'était réellement mon ami, que j'étais seul. J'ai eue froid d'un coup et je savais plus vraiment ce que je faisais, je voulais juste avoir chaud de nouveau et quand il m'a touché j'ai enfin sentie que la chaleur n'avait pas disparue du monde, qu'il y en avait encore. Alors je me suis laissait faire et maintenant, je végète dans mon lit en évitant tout et tout le monde parce que j'ai honte d'avoir couché avec le pire ennemie de mon ex et de l'avoir trahi alors qu'il a rien fait. Je ne lui ai pas reparlé parce que j'ai trop honte pour le regarder dans les yeux.

- Le problème c'est que tu manques de confiance en toi, dit Austin. Ton ex petit copain, il attend peut-être que tu l'appelle ou que tu aille le voir. Je ne dis pas qu'il ne t'en veut pas, mais qu'il attend des explications. Pareil pour tes amis. Tu ne peux pas rester chez toi à rien faire, tu dois y aller et leur parler, leur exposer tout ce que tu viens de nous dire. T'es pas quelqu'un de mauvais, c'est juste que tu penses que tu es une merde et qu'il ne peut t'arriver que des merdes. Mais c'est faux. Ai un peu d'espoir et de confiance en toi.

- Il a raison, dit la psychologue. Je penses que tu as besoin de leur parler de tous ça et eux ont besoins de l'entendre.


Sucker for painOù les histoires vivent. Découvrez maintenant