Ain't got no other way so we started and finished it

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- Je veux le faire, insista Charlie.

- C'est une mauvaise idée, dit alors Hannah. Tu as prit tes médicaments ce matin ?

- Oui je les ai pris mais je veux le faire, répliqua son meilleur ami.

- Jiliane aide moi, demanda Hannah.

- Ce n'est effectivement pas une bonne idée que de le faire, dit la rousse en replaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

- C'est son choix non ?, intervient Sam un peu blasé par le comportement des filles.

- Parce que tu es de son côté ?, s'écria sa petite amie.

- Je suis du côté de Charlie oui, confirma Sam. Il n'a pas 5 ans, il est capable de faire ses propres choix et le toubib à dit qu'il était bien lui, je veux dire, qu'il était bien le Charlie de toujours pas le Charlie chelou qui pourrait être un personnage d'American Horror Story. Alors oui, il a besoin que tu le soutienne dans son choix ou que tu le conseille pas que tu lui interdit catégoriquement de faire des trucs.

- Traître, lança Hannah. Nolan ! Tu es mon dernier espoir.

- Tu es sûr que tu veux faire ça Cha ?, demanda le tatoué à son petit ami.

- Oui, je veux le faire, dit Charlie avec détermination.

Nolan se leva alors et embrassa son front avant de lui dire :

- Mets ton manteau on y va.

- Quoi ?, s'écria Hannah alors que Jiliane éclatait de rire. Mais c'est de la folie, vous vous en rendez compte ou pas ?

- C'est bon il ne va pas sauter en parachute non plus, dit Sam.

- Non !, confirma-t-elle. Il va juste se faire trouer la peau pour y mettre de l'encre indélébile.

- C'est ta peau ?, demanda Jiliane qui, perfide, avait retourné sa veste et aidé Charlie a enfiler la sienne.

- Mais Jily...

- Après tout, dit Jiliane. C'est son choix, sa peau et sa vie. En plus il a l'autorisation de ses parents pour le faire. Et puis il va le faire de toute façon, autant qu'on soit tous là pour être avec lui non.

- J'ai vécu des épreuves difficiles et je veux une vrai cicatrice pour toutes celles qui sont invisbles mais quand même là. Pas pour que tout le monde le voit et me trouve cool mais parce que quand je le verrai, je me dirai « tu as survécu », expliqua alors Charlie.

- Ok, dit Hannah. Ok, je vous suis.

Une fois arrivé, le tatoueur fut franchement surprit de voir autant de monde pour un seul rendez-vous. Pourtant il ne dit rien les laissant patienter et visiter le salon presque vide en cette lourde et froide matinée d'hiver. Il installa le matériel et laissa Charlie se détendre un peu avant de demander :

- Tu les veux toujours au même endroit mon grand ?

- Oui, comme on la dit, confirma Charlie qui retirait sa chemise.

Hannah serra les dents. Quelle idée de merde. Le sifflement de l'aiguille commença tandis que Charlie n'affichait aucune douleur. Nolan lui parlait et ajoutait souvent le tatoueur à la conversation, qui riait de bon cœur.

- Bientôt j'aurai l'air d'une page de ton carnet, dit Charlie.

- Tu ne pourra jamais bébé, objecta Nolan. Il a bien trop de dessins et de gribouillis.

- C'est bientôt finit, dit le tatoueur. Il ne me reste que les détails et le poignet.

Le plus grand du couple se pencha pour regarder le fameux tatouage et se rendit compte qu'il le connaissait bien puisque c'était l'un de ses propres dessins. Une esquisse de ce qui était un cerisier japonais, symbole de vie protégé par un muret de glace. Charlie fuyait son regard, regardait simplementvl'aiguille à travers le miroir faire sa besogne. C'était sûrement les premiers et derniers tatouages qu'il n'aurait jamais autantvprofiter de ce moment.

- Terminé, dit l'artiste. Je passe au poignet.

- Pas de problème, dit Charlie qui ouvrit alors le poing pour laisser l'homme travailler.

Un point virgule, un symbole de sa maladie, de ses problèmes, de ses cicatrices. Un lien qu'il avait avec toute les personnes comme lui, qui était un peu brisé mais aussi sacrément vivant.

Sucker for painOù les histoires vivent. Découvrez maintenant