Sucker for pain

Bonus 2

Jour d'orage pour une jeune fille

Réponse à la question : L'amour est-il ce que vous avait toujours imaginait ?

Par Naomie Cooper.

L'amour est logiquement quelques choses que l'on doit ressentir pour connaître, quelques choses d'irrémédiablement liée à vous, qu'il soit partagé ou solitaire, douloureux ou doux. Ce n'était que votre propre expérience et vos propres sentiments. On pense en tant que petite fille, que l'amour des contes de fées et valable pour tous, qu'aimait est simple et que la personne qui nous correspond est facile à trouver...

En une chanson, une danse, un regard, le prince et la princesse tombent amoureux et vivent heureux pour toujours. L'amour a pourtant bien des formes, douloureuses parfois, aimante, brusque ou simplement familiale. J'ai été l'une de ses petites filles naïves qui rêvait du prince charmant jusqu'à un conte de fées précis, une histoire belle et réelle, une véritable histoire d'amour épique. Elle était triste avec un garçon seul, emprisonnait dans de la glace qui lui semblait éternel, plongeait dans le froid pour toujours après la mort de son père. Elle avait espoir en cet autre garçon qui d'un simple regard et d'un sourire rendait la glace moins indestructible. Dévastatrice lorsque pour un adolescent, l'amour n'était qu'une manière de perdre encore plus gros dans la vie, qui ne voulait pas s'attacher, parce qu'aimer signifier aussi perdre.

Elle était heureuse quand ils se sont enfin aimé pour de vrai, douloureuse quand l'un deux à été ensorceler par une malédiction qui le faisait perdre le contrôle de ses pensées. Mais belle surtout, comme lorsque le garçon de glace, devenue chevalier soulagea son amoureux de cette malédiction qui lui faisait perdre pied et réalité. Un conte de fée qui pour la petite fille que j'étais, n'était qu'une simple histoire fictive sortie tout droit de l'esprit créatif et romantique de mon grand frère, Nolan, et qui pourtant cachée bien plus sombre, beau, épique et doux que je ne pouvais encore l'imaginait. J'en reconnaissais des brides, que mon esprit vif avait assimilé à l'histoire : La mort tragique de notre père, le garçon des flammes, l'été de leur rencontre quand mon frère parlait du glacier et du garçon avec qui il travaillait là-bas...

Mais je n'ai vraiment compris tout cela que bien plus tard alors qu'un jour de pluie avait annoncé l'été et ma future entrée au lycée. J'avais presque 14 ans et alors que le petit ami de mon frère, Charlie, venait dîner avec nous. À un moment le tonnerre a grondé si fort que ma mère a sursautée, je n'ai fait que regarder les éclairs à travers la fenêtre derrière le couple, ils formaient des dessins que seul mon esprit pouvait percevoir. Charlie a ri en replaçant ses lunettes.

Il avait dit : « Le chevalier des glaces qui a peur de l'orage ! »

Mon frère lui avait frappé le bras, j'avais alors grandi d'un seul coup, moi qui avais été couvée toute ma vie par une mère et un frère poule, qui était sentimentalement et mentalement encore cette petite fille, ce bébé, je venais de comprendre qu'un conte de fées pouvait être la vie et que la vie pouvait être cruelle aussi.

Le garçon des flammes était Charlie qui se battait quotidiennement contre son propre esprit malade et qui gagnait, mon frère était le chevalier des glaces, protecteur au cœur brisé qui avait soutenu son premier et dernier amour de ce qui avait pu le blesser.

J'ai compris en les regardant ce soir-là sous l'orage ce que cela faisait d'être amoureux, je crois l'avoir ressenti au plus profond de mon âme. J'ai compris également, que l'enfance ne voulait pas dire renoncer à l'innocence de croire au Prince Charmant ou à la Princesse Charmante, mais bien de savoir qu'il et elle, peuvent prendre des formes très différentes.

Un homme doux, une femme aimante, un homme romantique ou grand rêveur, une femme timide ou malade. Ou un ravissant avocat au regard de braise et un ambulancier, artiste et poète, grand frère et amoureux !

A lire au mariage, évidement !