Undertale - Huit ans après [Complété !]

Idées noires

Après avoir rangé sa chaise sans un bruit, Frisk se dirigea vers la chambre de Chara. La porte était fermée à clé, signe que Chara voulait sans doute rester seule. Frisk frappa doucement, mais personne ne répondit. Il frappa à nouveau, et au bout de quelques instants, la porte s'ouvrit doucement. Chara parut, le visage baigné de larmes, s'essuyant les yeux de sa manche. Lorsqu'elle vit Frisk juste en face d'elle, elle tenta de sourire, mais en fut incapable. Alors qu'elle tentait d'articuler quelques mots, elle se sentit comme bloquée lorsque Frisk la prit délicatement dans ses bras, sans dire un seul mot.

« ...désolée, finit-elle par dire... excuse-moi de m'être énervée si vite, et surtout de t'avoir hurlé dessus...

-Je ne t'en veux pas, répondit Frisk en souriant. Tu es vraiment aussi irritable ?

-Grave... ça me soûle de prendre la mouche en deux mots, je veux pas t'agresser à chaque fois que tu m'ennuies un peu...

-Ne t'en fais pas, Chara. Je sais que tu es très irritable, et j'essaie d'ignorer. Même s'il y a des fois où je manque de pleurer parce que tu cries, je m'en moque, au fond.

-Ouais, mais moi, je veux pas te faire pleurer... c'est presque impensable pour moi de hurler comme ça après mon meilleur ami... je veux pas que tu me prennes pour une débile... Frisk, je veux plus de mon Âme noire...

-Je ne pourrai rien faire à ce sujet, tu sais... mais c'est ton Âme qui fait ton caractère et ta vie, tu sais. Si on te la change, tu deviendras une autre personne... et moi, je t'aime parce que tu es Chara, pas juste pour l'enveloppe charnelle autour de ton Âme.

-Ce... tu m'aimes pour...

-Je t'aime pour ce que tu es. Ce que tu es, c'est une fille qui s'appelle Chara, seize ans, une vie affreusement éprouvante, incapable de se passer de son couteau, mais qui irradie une bonne humeur et un sourire à toute épreuve.

-...si seulement tu pouvais avoir juste la dernière partie à dire... j'en ai mare d'être accro, Frisk... marre de me saigner à blanc tous les soirs juste pouvoir te sourire la journée... maman s'arrangeait pour me trouver un meilleur déstressant, mais Asriel disait que c'était juste ma méthode de décompresser et papa avait installé un lavabo dans ma chambre pour éviter que j'en foute partout... tu peux m'aider, toi ?

-Je ne sais pas.

-Mais j'en ai besoin...

-Écoute, Chara... je partage ta haine envers toi-même. Moi aussi, il y a des choses qui font que je me déteste... je suis timide, peureux, claustrophobe, j'ai peur du noir et je suis surtout affreusement émotif. Mais j'ai trouvé une fille à qui tout ça plaît, et je n'aimerais pas perdre cette fille pour la simple et bonne raison qu'elle ne s'aime pas...

-Ce... c'est de moi que tu parles ?

-Oui, c'est de toi. Alors je t'en prie, ne change pas... je ne veux pas te perdre, je t'aime telle que tu es...

-Oh, arrête de me draguer... moi aussi, je t'aime tel que tu es. Enfin, je t'aime parce que t'es mon frère...

-Je peux me permettre une petite remarque ?

-Nan... je sais ce que c'est, et j'ai pas envie de te hurler dessus encore une fois... oublie ça, OK ? T'es mon frère, et c'est tout. T'as pu croire, l'autre jour, mais c'est pas vrai...

-Ne t'inquiète pas, ce n'est pas ce que j'allais dire... je voulais simplement connaître ton avis sur le fait que ce que tu penses de moi soit réciproque...

-Perso, je m'en fous... tu fais ce que tu veux, du moment que tu me hais pas. Tu sais que je veux pas être amoureuse de toi, bien, mais que ça devienne pas une excuse pour essayer de me trucider...