Rencontre mystérieuse

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Point de vue : Chara

Frisk est méchant... moi, je veux rester avec lui, et il trouve des excuses pour rester avec son Océane. Je ne sais même pas où est-ce que je suis partie, moi... je regarde un instant autour de moi, et je reconnais : c'est l'entrée des Ruines, là où il y a la salle avec les colonnes et les fleurs. Je m'assois silencieusement au sol, et c'est quand je suis bien calée contre le mur de roche que j'éclate presque en sanglots... je sais pas quoi penser de Frisk, pas quoi penser d'Océane, pas quoi penser de moi... alors je pleure, longtemps, mais il ne se passe rien... mais soudain, j'entends quelqu'un s'approcher de moi. Par précaution, je prends mon couteau dans ma main, je le nettoie doucement d'un coin de mon pull, et là, je vois quelqu'un s'approcher, dans le lointain... PUTAIN, C'EST QUI CE TYPE ?!? Il a un manteau noir sur lui, on dirait qu'il a pris un rideau... mais soit il en a pris trois, soit il est bien opaque, parce que je vois absolument rien de lui. Il s'est même fait une capuche, je vois pas sa tête... même son visage est caché. Bon, il s'est pas mis son rideau sur la tronche, mais juste il l'a bien mis au-dessus pour qu'avec l'ombre, on ne voit rien... je me relève sans un mot, couteau bien en main, mais il a pas l'air d'apprécier ce détail : il recule. Oh, j'ai l'impression que je vais adorer ça. Ouais, non, faut que je me reprenne... je lui souris un peu, et je pose mon couteau par terre. Ça le fait avancer, et il me dit :

« Je vous connais, vous.

-Ça s'peut, je réponds en souriant.

-Vous êtes la Princesse Chara, si je ne m'abuse...

-C'est moi... enfin, ça dépend. Il vous faut quelque chose ?

-Je vous ai vue, dans le lointain... j'ai été étonné de retrouver celle dont la mort a ému tout le Royaume, il y a huit ans.

-Mouais, d'accord... dites, pourquoi vous vous habillez avec un rideau ?

-Je tiens à garder mon identité secrète... j'ai trouvé ce manteau encore neuf dans une ruine, et je l'ai récupéré. Voyez-vous, je veux que vous ne sachiez pas qui je suis.

-Bizarre, ça... bon, il vous faut quoi d'autre ?

-Eh bien, rien de particulier... si ce n'est que vous souhaiter bonne chance pour votre deuxième vie chez nous.

-Oh, j'en aurai bien besoin...

-Que vous est-il arrivé ?

-Ça vous regarde pas !

-Comme vous voudrez... voulez-vous que je vous laisse seule ?

-J'adorerais. Mais bon, restez si vous voulez, après dites-moi ce que vous voulez ou je pourrai pas vous aider.

-Je vous assure que j'ai tout ce qu'il me faut... mais maintenant que vous êtes là, je tiens à vous dire quelque chose.

-Quoi donc ?

-Vous savez, j'ai personnellement connu votre grand frère... Asriel. Un peu après que vous soyez morte, il m'a dit que si, par le plus grand des hasards, je venais à vous croiser en vie, il voulait que je vous dise qu'il tenait à vous plus que tout au monde.

-C'est tout ?

-Oui. Il m'a dit qu'il trouvait absolument ridicule de me dire cela alors que vous êtes morte, mais au fond de son cœur, il espérait pouvoir vous serrer une dernière fois dans ses bras... mais malheureusement, il a été contraint d'écourter son séjour dans notre monde.

-Je sais... c'est triste pour lui, mais on peut rien y faire.

-Ne vous en faites pas... il y a certainement des gens ici à qui vous tenez autant que lui, non ?

-Nan... il était trop gentil, je crois que même mon petit ami, si jamais j'en avais un, serait mon pire ennemi, en comparaison à combien Asriel m'adorait.

-Comme je vous comprends... j'ai, moi aussi, eu une sœur. Elle avait votre âge, et elle tenait beaucoup à moi. Jusqu'à ce qu'elle disparaisse, il y a quelques années... on l'a retrouvée morte au fond de la forêt de Couveneige. Mais pas de froid, parce qu'elle baignait dans une mare de sang... je n'ai jamais pu me pardonner l'idiotie de l'avoir laissée se promener seule dans l'endroit le plus dangereux de l'Outremonde après les ruelles de la Capitale pendant la nuit.

-Désolée pour vous... mais juste une question, vous avez quel âge ?

-Je ne vous donnerai aucun renseignement sur moi. Une simple information, correctement analysée, permet de remonter jusqu'à une personne.

-Même pas me dire si vous êtes un garçon ou une fille ?

-Je pense que ma voix vous aura permis de le deviner.

-Vous êtes une fille, alors...

-Pardon ?

-j'y crois pas, vous êtes un mec ?! Vous avez une voix de fille, ça fait peur...

-On me l'a souvent dit. Mais je ne m'en plains absolument pas.

-J'aimerais pas avoir une voix de garçon, moi...

-Chacun ses goûts. Sur ce, je vais me voir contraint de vous laisser...

-Bon débarras. Vous me faites flipper, vous savez.

-Bon débarras ?

-Vous êtes bizarre, en fait... j'vous déteste pas, mais vous me faites froid dans me dos.

-Vous êtes toujours aussi craintive qu'il y a huit ans... je n'ai rien de méchant.

-Pardon ? Moi, je suis craintive ?!

-J'ai dit quelque chose de mal ? »

Point de vue : Neutre

Pour toute réponse, Chara se baissa brusquement, et ramassa son couteau. Mais cette fois-ci, aucun frisson de la part de l'encapuchonné ne montra qu'il en était effrayé. Bien au contraire, il semblait rire doucement, ce qui fit s'avancer Chara. À peine eut-elle fait un pas en avant que le gars en face d'elle recula à son tour, et braqua brusquement sur Chara le canon d'une arme scintillante, au métal blanc orné d'arc-en-ciels et émettant une faible lumière. Une sorte de fusil à pompe qui était visiblement chargé, au vu de la jauge sur le côté.

« On ne bouge plus, dit l'étranger d'une voix nettement changée. La moindre forme d'agressivité de votre part enclenchera immédiatement une réaction de ma part.

-Tirez-moi dessus tant que vous voulez avec votre lance-licornes, ricana Chara. Vous croyez que vous allez me faire mal ?

-Vous me mettez au défi ?

-Ramenez-vous ! »

Ces simples mots de la part de Chara firent reculer l'étranger, qui pointa son arme en avant. Chara ne fit que sourire, mais ce sourire s'estompa vite avec la première offensive de l'encapuchonné, un rayon de lumière qui manqua de la frôler de peu. Un second la toucha à l'épaule, mais sans la blesser : elle sentit simplement une violente douleur dans le bras, mais cela ne la découragea pas, et alors qu'un troisième rayon fonçait droit sur elle, elle sortit de sa poche un petit miroir, qu'elle utilisa pour réfléchir adroitement le rayon, qui alla soulever un peu de poussière en disparaissant sur le sol. Mais avant même que Chara n'ait le temps de ranger son miroir, l'étranger était déjà parti.

Undertale - Huit ans après [Complété !]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant