Douce Vengeance ( Tome 2 )

Chapitre 34

|| Chapitre 34 ||

La première chose qu'Olivia sentit fut la douceur des draps sur lesquels elle se trouvait. Elle avait beau chercher dans sa tête, impossible de comprendre comment elle avait atterri ici. La dernière chose dont elle se souvenait n'était rien d'entre que la froideur des flots sombres. Elle sentait encore l'eau l'oppresser et s'infiltrer dans ses poumons.

Olivia ouvrit brusquement les yeux, soudain apeurée par cette sensation. Elle se trouvait seule dans une pièce à l'ambiance tamisée à cause des rideaux baissés. Plusieurs autres lits côtoyaient le sien, vides. Une odeur de chimique et de désinfectant vit chatouiller ses narines, caractéristique première d'une chambre d'infirmerie. Son soupir de soulagement brisa le silence qui régnait.

Liv se sentait faible, très faible. Elle n'avait pas la force de bouger convenablement ses doigts qui semblaient engourdis. Et quand elle essaya, une douleur vive éclata dans son épaule, la dissuadant de recommencer. Une sorte de plâtre sur son épaule entravait ses mouvements, et elle comprit vite pourquoi.

À mesure que les heures passaient, Liv somnolait, bercée par une migraine de plomb. La pièce semblait se balancer, comme dans un bateau. Ses vertiges ne se taisaient pas, eux non plus, pour son plus grand malheur. Ne supportant plus cela, la demoiselle se redressa et chercha, sur la petite commode adjacent son lit, des médicaments. Elle trouva plusieurs pilules et autres pastilles mais son verre d'eau était vide.

C'est avec beaucoup de peine qu'elle se hissa hors de son lit. Ses jambes la soutenaient que très faiblement, la forçant à se retenir contre les meubles ou le mur. Elle atteignit finalement la salle d'eau et ouvrit la porte, en quête de quoi remplir son verre. La pièce plutôt spacieuse possédait plusieurs robinets surmontés d'un énorme miroir. Une douche et des toilettes se situaient dans l'autre côté de la pièce.

La garde du corps s'approcha du robinet, en évitant toutefois de lever les yeux vers la glace. Elle devait sans doute faire peur à voir. Liv ouvrit le robinet et en profita pour s'asperger le visage, ce qui l'aida à reprendre contenance. Elle but d'une traite le contenu du récipient, sentant à peine la pilule passer. Sa fièvre lui donnait terriblement chaud et elle sentait sa transpiration perler sur son front.

Sans perdre une seconde, la blonde retira le vêtement qui la recouvrait, en faisant tout pour ménager son épaule blessée, et entra dans la cabine de douche. Fatiguée et ne sentant pas encore l'effet du médicament agir, elle s'adossa contre la paroi. Au bout de quelques minutes, elle passa ses doigts dans sa tête dans un geste mécanique. Ils se coinçaient bien vite au moindre noeud, lui arrachant une grimace de douleur.

Olivia coupa l'eau et sortit de la cabine, se sentant nettement mieux. Elle trouva facilement un linge et un peigne dont elle se saisit avant de se planter devant la glace, prête à affronter son reflet. Elle fut frappée par la pâleur de son visage en premier. De légères cernes soulignaient son regard azur. Un bandage passait sur l'une de ses épaules douloureuses et un hématome parcourait sa tempe, laissant une belle trace violacée. Les longues mèches blondes semblaient ternes et maltraitées. Se saisissent du peigne, c'est avec soin que la demoiselle entreprit de les démêler. Elle mit une bonne dizaine de minutes à accomplir sa tâche ardue. Sa chevelure lui tombait à nouveau en cascade jusqu'à sa taille. Au moins, elle avait déjà l'air en meilleure forme ainsi...

Des vêtements propres trouvés dans l'armoire sur le dos, Olivia retourna dans la chambre. Les médicaments commençaient à faire effet, si bien que son esprit n'était plus aussi embrouillé. Elle remarque donc tout de suite la personne assise auprès de son lit défait, en train de changer les fleurs desséchées dans un vase. Le loup était la également, sans doute était-il entré en même temps que la personne. L'animal l'observait avant de venir vers elle pour la renifler.