Atteindre La Cible [M/M]

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Charlie, on a un problème !

Je n'ai pas le temps de commencer par une formule de politesse. J'ai une très mauvaise nouvelle à t'annoncer.

Denis prend une profonde inspiration.

J'ai été trahi.

Oui mon vieil ami, j'ai bel et bien été trahi. Tu dois sûrement te demander de quoi je parle. Les mots me restent en suspend, mais je vais m'y mettre.

Il y'a une semaine, j'ai remarqué que le café que me servait Sully devenait de plus en plus immonde, et j'ai arrêté d'en boire sans l'en informer ; juste pour savourer l'idée qu'elle continue de le payer de sa poche. Eh bien le chat de mon neveu en est mort : un empoisonnement.

Un autre jour, j'ai raté l'ascenseur en voulant quitter le bureau. Un geste qui m'a sauvé la vie. Il a, par le plus grand des hasards, chuté du 57e étage ? Juste d'un coup.

Ou quand j'ai décidé à la dernière minute de faire réviser ma mustang avant un voyage, et que le garagiste découvre que les freins ont été sabotés.

Ma naïveté légendaire a voulu croire que c'était le fruit du hasard, alors que toi tu disais que c'était intriguant. Je suis trop parfait pour ce monde. Trop naïf. Trop généreux.

Je ne m'en rends compte qu'aujourd'hui.

Je suis arrivé au bureau ce matin, de bonne humeur. En fait, non. Cette rapace de Nicole a encore déblatéré des absurdités au petit déjeuner. Apparemment, être célibataire à 37 ans est un péché. Cette vieille peau n'en manque pas une, je pense que les limites ne sont toujours pas bien assimilées par cette femme. Je vais me charger d'elle plus tard.

Bref, comme je te le disais, je suis arrivé plus heureux que jamais. J'avais rendez-vous avec la multinationale dont je t'ai parlé hier. Ton bien aimé Denis a acquis de nouvelles parts dans la dite compagnie. Je sais, ne me félicite pas, c'est naturel. Pour fêter ça, j'ai renvoyé les congés de noël des employés pour que nous puissions travailler et rentabiliser cette fin d'année. Tu sais ce que j'aie reçu en retour ?

Je suis resté seul dans l'immeuble après 02h du matin. Je ne retrouvais pas un document important. Je suis allé dans la salle des archives où j'ai découvert que mes propres employés ont décidé de me faire la peau. Oui. Ces moribonds veulent casser ma pipe. Comment je le sais ? J'ai en ma possession un carnet coloré avec un tournesol au centre de la couverture. Dans celui-ci est marqué un ensemble de plans d'assassinat sur ma personne. Même le coup de l'ascenseur y est inscrit.

Le problème ? Pas de noms, différentes écritures à chaque nouvelle idée, pas moyen d'identifier quelqu'un. Le noir complet. En résumé, je suis en danger et je ne sais pas qui accusé, quand aura lieu l'attaque, et où.

Avantage ? Ils ne savent pas que je suis maintenant au courant de tout !

Charlie, mon vieil ami, nous sommes en guerre. Ces petits joueurs ne savent pas encore à qui ils ont à faire. Je vais leur montrer qui dirige.

Bonne nuit.

Denis referme son journal intime, Charlie. Se lève de son siège et marche jusqu'à sa baie vitrée surplombant la ville. Le regard perdu sur le ciel étoilé, il croise ses mains derrière son dos. Le métis a un rictus sévère en forme de sourire. Une seule idée accapare son esprit.

“Je vais leur montrer qui est le patron.”

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Bonne lecture.

Ce roman se décline en cinq saisons de 14 chapitres chacun.

Je vous laisse parcourir le quotidien de Denis et compagnie.