31. L'amour maternel

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- Oh ? Tu veux que je ne porte pas plainte ?

Nicole se sert son thé en prenant tout son temps. Elle a se sourire dégoûtant sur le visage. Elle nous observe, Nathan et moi comme des proies prises au piège. Nous sommes dans le salon privé où nous n'invitons que les invités de marque. La particularité de cette pièce est son insonorisation. Nous avons laissé la sœur de Bertrand dans une des salles à manger aux mains des servantes. Nous n'avions pas le courage de lui dire que son frère est en cellule. Nous ne comprenons pas où notre mère veut en venir. Pourquoi faire venir sa sœur, pour monter un autre plan en même temps. J'essaie de garder mon calme, mais si elle continue de me narguer, je vais lui faire avaler sa boisson de travers.

- Tu demandes à ta pauvre mère, d'abandonner sa plainte contre un violeur ? Je te croyais plus intelligent que ça, Denis.

- Je te croyais moins stupide que ça ! Ne perds pas ton temps, nous savons que tu mens !

- Moi ? Mentir ? dit-elle, avec un sourire arrogant.

- Pourquoi tu fais ça, Maman ? Comment tu as réussi à monter les employés pour qu'ils prétendent l'avoir vu te toucher ? dit Nathan.

Elle le regarde avec beaucoup de dédain. Elle porte sa tasse à ses lèvres en maintenant ses yeux rivés sur lui.

- Je n'ai soudoyé personne. Ils ont vu cet incapable de majordome entrain de m'embrasser de force. Tu me déçois énormément Nathan. Comment tu peux croire à un simple domestique, mais pas en ta propre mère ? En plus, j'ai une preuve.

Elle prend le téléphone fixe pour appeler Marguerite. Je suis curieux de savoir de quel preuve, elle parle.

Après quelques minutes, l'une des personnes que je méprise le plus au monde entre dans la pièce, ma cousine. Elle vient avec une enveloppe très large qu'elle dépose sur la table. Elles échangent quelques propos. Ma mère lui sourit et récupère l'enveloppe qu'elle lance devant moi, sur la table. Je la regarde suspicieusement en me demandant ce qu'elle contient. Je ne réfléchis plus et l'ouvre pour en finir.

Je tombe sur trois clichés. Trois foutus clichés ! Dans cet angle, il n'y a aucun doute possible. Bertrand est entrain d'embrasser ma mère. Mon ventre se comprime, mes doigts froissent les photos dans mes mains.

Bertrand... faisait quoi dans sa chambre ?

Nathan me prend les photos pour les regarder à son tour. Il est aussi choqué que moi, mais contrairement à moi, ils déchirent les clichés. Il le fait avec beaucoup d'hargne. Il finit et jette les morceaux sur la table.

- C'est truqué. Il ne pourrait jamais faire cela, même s'il se forçait, dit-il, le ton méprisant.

- Pourquoi ? Parce qu'il préfère les hommes ?

Nathan et moi sommes surpris. Je décèle une pointe d'ironie dans sa voix, comme si elle se doutait de quelque chose.

- Arrêtes tes mauvaises blagues, il n'est pas comme ça. C'est juste un homme intègre et respectueux. Tu n'as pas honte de lui faire cela ? ajoute-t-il.

- Ne vous fatiguez pas, mes chéris. Je sais que ce bon à rien est gay.

Mon cœur est presque tombé dans mon estomac. Comment pourrait-elle avoir ce genre d'informations ? Je me tourne vers Nathan pour avoir un semblant de réponses, mais son air confus reflète le mien. Je racle ma gorge et prends la parole.

- D'où tu sors cette ânerie ?

- Tu devrai te taire, Denis. J'en ai plus qu'assez de cette mascarade qui prend vie dans ma maison. Je vais être aussi brève que possible. Je me fiche pas mal que vous me détestiez, toi, Nat et mon petit-fils, mais en tant que mère et épouse, que vous le vouliez ou non, je ne laisserai personne gâcher ce que j'ai construit avec Daniel ! C'est lui qui m'a empêché de faire beaucoup de choses en son vivant, mais je lui ai fais une promesse que je me dois de respecter.

Atteindre La Cible [M/M]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant