63. La confession <<première partie>>

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Je porte Alexandre jusqu'au divan. Je m'asseois et l'installe sur mes cuisses. Il ôte ses bras de son visage et regarde ailleurs. Je ne compte pas le forcer à me faire face. Ce qu'il s'apprête à me dire doit lui coûter énormément. Il est introverti de nature, j'imagine que parler de ce qu'il ressent ou pense est un véritable parcours du combattant. Je ne le brusquerai pas.

Je pose ma main sur la sienne pour l'encourager à parler. Il veut fuir avec la sienne mais je la retient et la serre. Alexandre fait un exercice de respiration pour se donner de la contenance. Je garde le silence et l'observe.

- ...promettez moi que... promettez moi que vous n'allez pas me juger peut importe ce que j'ai à dire.

- Ça ne devrait pas être une demande. Je ne juge jamais les autres, tu dois avoir confiance.

- Promettez simplement.

J'acquiesce en roulant des yeux. Je veux bien rester sérieux, mais il me donne envie de rire. Je passe ma main sur sa tête pour le calmer, à ma grande surprise il l'a retire quasi immédiatement.

- Je tiens à ce que vous sachiez que je vous admire énormément. Beaucoup.

Hum ?

Je crois qu'il a commencé.

- J'entends par là que je... qu'il m'arrive de vouloir vous ressemblez.

Me ressembler.

- Pas que j'envie seulement votre physique parce qu'il faut l'avouer, je ne suis ni imposant, ni agréable à regarder comme vous.

J'écarquille les yeux sans faire de commentaires.

Tu n'es pas agréable à regarder ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité.

- Mais votre personnalité aussi. Votre joie de vivre, votre sens des responsabilités, votre magnétisme qui attirent tout le monde vers vous comme un aimant. Votre passion pour la photographie et votre métier, est si admirable, vos yeux pétillent quand vous parler de ce que vous aimez ou de vos multiples voyages à l'étranger. Je peux vous écouter des heures sans m'ennuyer. Je voyage avec vous à travers vos mots. Ne parlons pas de vos créations, c'est si fascinant de vous voir créer dans votre atelier. Vous donnez vie à tout ce que vous toucher, même les coeurs des dames.

Il fait un petit rire.

Mon cœur fait des bonds de plus en plus rapides. L'entendre me complimenter avec tant de véhémence me rend... presque timide.

- Vous restez équilibrer dans n'importe quelle situation et vous mettez une grande importance à respecter vos principes. Je vous admire pour ça. Je n'ai pas d'hobby, même pas de quoi me rattacher pour prétendre avoir des valeurs ou des principes. Vous êtes un source d'inspiration pour moi, monsieur. C'est... je ne sais comment l'exprimer en d'autres termes, mais je... je... crois que... C'est presque devenu du fanatisme.

Je suis scotché à ses lèvres. Je ne veux rien rater de chacune des lettres qui s'échappent de cette bouche. J'ai déjà été complimenté à plusieurs reprises, mais jamais avec tant de détails et de sincérité. Venant d'un membre de ma famille ou d'un ami j'aurais pensé que c'est pour me faire plaisir, mais venant de lui c'est plus que tout.

Je le serre dans mes bras. Il sursaute puis finit par se détendre. Je veux entendre plus.

- Je sens que ce n'est pas tout, Alex. Je veux tout savoir, tu m'as promis de dire toute la vérité.

Il se tend à nouveau. Mon intuition n'a jamais été si clair qu'aujourd'hui. Ce qu'il cache va sûrement changer quelque chose entre nous, j'espère que ce n'est pas péjoratif.

Atteindre La Cible [M/M]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant