19. Une histoire de frères 2

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- Papa, tu peux arrêter de secouer les pieds comme ça, tu me stress, dit mon fils.

- Tu as un problème, Nathan ? demande Denis.

- Voulez-vous qu'on se gare un instant, monsieur ? demande Bertrand.

Lui alors il n'a pas le droit de me parler. C'est de sa faute si je suis dans cet état.

Il est 13h. Nous sommes en limousine, nous avons décidé d'accompagner Henri au domicile d'un de ses camarades de classe. Mon fils n'est pas social d'habitude, alors aller à une fête pour nous c'est une victoire. Il n'a pas arrêté d'en parler depuis deux mois. Pour l'encourager nous le suivons.

- Vous savez tous les trois que c'est moi la star ici, pourquoi êtes-vous sur votre 31 ? demande Henri, boudeur.

- Tu voulais qu'on y va nu ? répond Denis.

Henri soupire et caresse Pullover. Il a insisté pour que nous emportions son chien avec nous. Je suis assis à côté de lui, tandis que mon frère et Bertrand sont assis côte à côte en face de nous. Et vous savez quoi ? Apparemment mon frère a insisté pour que Bertrand le tutoie, soi disant que cela améliore leur relation au bureau. C'est ça ouais ! Bertrand l'a appelé Denis devant moi et j'en suis jaloux ! Même avant que mon petit frère revienne de Suisse, je suppliais pour qu'il m'appelle par mon prénom. Bien sûr, monsieur trouvait ça impossible. Alors qu'il le fait naturellement avec ce voleur d'héritage.

- Nous sommes arrivés ! Bien, j'y vais seul ! Vous restez dans la voiture, je ne veux pas la honte !

- Tu penses que j'ai porté ce sublime costume Chanel pour que personne ne le voit ? rétorque Denis.

Bertrand le regarde d'un mauvais œil et soulève un sourcil.

- Denis, menace-t-il calmement.

Bizarrement ce tutoiement ne dérange pas Henri.

- Merci tonton Berty, tu es le seul qui me comprend. Vous pouvez revenir me chercher à 20h, tout à l'heure.

Il sort de la limousine et sonne devant le portail de son camarade. Quelques secondes plus tard, un garçon à peu près de sa taille, très mignon, ouvre. Ils se regardent, gênés, puis se font des bises à la joue avant d'entrer.

- Euh... quelqu'un peut m'expliquer ce qui vient de se passer ? demandé-je, confus.

- Je croyais que ce Saïd était son ennemi juré, dit Denis, aussi confus que moi.

- Arrêtez de réfléchir messieurs, rétorque Bertrand. Vu que vous êtes bien habillés et qu'aucun de vous deux n'a du travail à faire, allez vous amuser quelque part.

Denis et moi nous regardons un instant, puis tournons la tête vers notre majordome. Il a l'air sérieux. Sans vouloir exagérer, nous avons failli mourir de rire. J'ai toussé parce que je n'avais plus d'air, mon frère avait une crampe à la côte. Bien sûr le fou rire n'a pas eu le même effet pour tout le monde.

Le claquement de la portière nous a vite ramener sur terre. Quand j'ai ouvert les yeux, Bertrand n'était plus là. Denis me regarde très surpris.

- Il est vraiment sorti là ? demande-t-il.

- Tu ne savais pas qu'il avait le pouvoir de devenir invisible ? Crétin.

- Tu n'as pas intérêt à utiliser le sarcasme. C'est mon histoire, c'est moi le sarcastique.

- Pfff, mauvais joueur ! dis-je sérieusement.

Il sort rapidement et commence à appeler Bertrand. Je sors pour voir où il est.

Atteindre La Cible [M/M]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant