27. Une jalousie fraternelle

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Il est 17h30, je dois renvoyer Bertrand à la maison. J'appelle Nathan pour l'avertir que je vais rentrer tard, mais monsieur me passe un interrogatoire pour savoir à quelle heure je vais rentrer. J'ai préféré ne pas répondre.

Moundir est assis devant moi et attend mon ordre.

- Comme tu as entendu, je veux que tu ramènes Tabou à la maison.

- Et vous, monsieur ?

- Je vais me débrouiller. J'ai beaucoup de travail ici.

Je me lève et part chercher notre malade. Bertrand est endormi. Je le réveille prudemment et lui dit de suivre le chauffeur. Il me fait une petite moue qui ne lui va pas du tout. Il évite de me regarder dans les yeux. Peut-être que j'ai eu tord de l'embrasser tout à l'heure.

- Et toi ?

- J'ai quelque chose d'important à faire. N'oublie pas que l'infirmière va passer te voir. Allez lèves toi. Je suis sûr qu'il y'a un Henri sauvage qui n'attend que ton retour.

Quelques minutes plus tard, ils sont sortis. Je prends le temps de reclasser tous mes affaires. Je pars voir s'il me reste une casquette et des lunettes de soleil. Je prends un jean que je mets dans un sac avec le nécessaire. Je récupère mon arme que je met aussi dans le sac.

J'ai réservé dans un motel sous un faux nom. Je ne sais pas si j'ai raison de faire ça, mais je veux d'abord voir Alexandre personnellement. Je veux voir où il vit, son environnement. Je veux savoir comment un garçon aussi brillant peut décider du jour au lendemain d'éliminer quelqu'un. J'ai lu son dossier et je suis certain que ses références ne sont pas fausses. À KoZo, on vérifie toujours ce genre de détails.

Il n'a que 21 ans putain !

La photo que j'ai vu en pièce jointe m'a paru trop bizarre pour un simple accident. On dirait qu'il a été tabassé. Dans cet état, comment il aurait pu écrire ce mail, et cette démission.

On ne me la fait pas à moi.

Je prend encore l'ascenseur de la mort. Il faut dire que j'aime vivre dangereusement ces derniers temps.

*****

J'arrive au parking. Je me dirige vers la sortie.

- Je croyais que tu allais travailler très tard ?

Non mais pas lui !

- Qu'est-ce que tu fais ici, tu devrai être à la maison.

- Quand tu m'as appelé j'étais dans les environs. J'ai trouvé ton appel suspect alors je suis venu ici, dit mon frère.

- Qu'est-ce que tu appelles <<suspect>> ?

- Tu m'as carrément confié la garde de Bertrand. Sans même me lancer un ultimatum. Alors que ce matin, tu fuyais la maison avec lui. Tu dois avoir oublié qu'on a grandi ensemble et je connais tes tiques.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, je vais à un rendez-vous d'affaires.

- Sans voiture ? Quoi, tu vas maintenant me dire que tu es un écolo ? Arrêtes de me mentir. Et c'est quoi qu'il y a dans ce sac à dos ?

Mon frère me prend au dépourvu et arrache le sac. Il s'éloigne rapidement de moi et l'ouvre. Il referme directement en me regardant choqué. Il scrute les environs comme si quelqu'un nous observe.

- Smith ? Tu as encore cette arme ? chuchote-t-il comme si quelqu'un allait nous entendre.

Je récupère mon sac et le referme. Je lui tourne le dos pour rejoindre la sortie. Il ne me lâche pas et viens me bloquer le passage.

Atteindre La Cible [M/M]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant