46. Délai écoulé

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- Il est impératif que tu m'aides ! Tu sais que si je plonge, tu plonges avec moi ! dis-je à mon interlocuteur au téléphone.

- Tu penses que c'est en faisant du chantage que tu auras ce que tu veux ? Ils savent déjà qui je suis, je te signale, tes menaces ne servent à rien. En plus, tu utilises ce numéro d'urgence ? Tu es conne, Margot. Peu importe les informations que tu leur donnera, ils ne me retrouveront jamais.

- Tu me sous-estime chéri ?

- Je sais que tu ne feras rien. Tu m'aimes Marguerite. Je suis le seul homme qui s'est vraiment intéressé à toi et ta petite personne. Bonne chance, ma chérie.

Il me raccroche au nez. Je suis prête à jeter le téléphone sur le mur, mais l'officier le récupère dans mes mains.

Je suis dans la salle d'interrogatoire avec une équipe informatique, des agents de police et Denis qui a un sourire désagréable. Il savait que j'allais céder à sa proposition, en plus il a ajouté un accord auquel je n'ai pas pu me soustraire.

Son délai expirait aujourd'hui et j'étais prête à refuser son aide, mais ce rusé m'a piégé. Depuis sa dernière visite, mon traitement a bien changé. Je n'avais droit à aucun repas, les agents ne m'offraient pas à boire. Je suis affamée et assoiffée depuis trois jours, le comble est que même le comportement des autres filles est devenu plus agressif. Je suis persuadée qu'il est responsable de ce cauchemar, surtout que mon transfert qui était prévu pour hier a été annulé. L'idée de subir cette torture encore plus longtemps, m'était insoutenable. Denis est un renard !

Il est venu ce matin et m'a demandé de lui donner une réponse. J'ai dit que je préférerais me jeter du haut d'un pont que de l'aider. Au lieu de s'en aller, il m'a souri et a sorti une barre de céréale de son veston.

La famine qui me rongeait m'empêchait de réfléchir correctement. J'étais hypnotisé par le paquet qu'il baladait sous mes yeux. Moi, Marguerite Eke Zokou, me rabaisser au point de supplier l'homme que je déteste le plus au monde, de me donner une malheureuse barre de céréale pour remplir mon gosier.

J'ai touché le fond.

Il a lancé l'aliment sur la table, et je m'en suis emparé comme une vorace. Denis ricanait en me regardant dans ma détresse. Il m'a proposé de soulager mon calvaire en lui donnant satisfaction : Parler des secrets de sa mère et livrer Moundir.

Là encore je pouvais lui dire non, mais il a ajouté en se levant pour me surplomber de toute sa stature que :

- En plus que tu auras une sentence extrême, tu pourras compter sur moi pour te pourrir la vie jusqu'à ta mort. Ceci n'était qu'un avant-goût.

Denis est pire que le Diable.

J'ai cédé et accepté. Sans que je m'y attende, une équipe a débarqué à l'intérieur. J'ai eu un choc face à la surprise. C'est seulement après quelques minutes que j'ai réalisé que c'est Denis qui avait déjà tout prévu. Il savait que j'allais dire oui, aujourd'hui.

Je suis là, totalement amorphe, alors qu'ils sont entrain de le tracer. Ils se foutent totalement qu'il jette son numéro. Je ne comprend pas ce qu'ils font. Les officiers m'ordonnent de me lever pour me ramener à la cellule. Denis s'interpose et leur dit qu'il n'a pas terminé. Ils nous conduisent dans une pièce isolée, surveillé par un agent.

- Je veux que tu me dises tout à propos de Nicole.

Je ne suis plus d'humeur à lutter.

- Je vais tout te révéler, mais dit moi, pourquoi tu veux tant lutter contre elle ? C'est ta mère.

Atteindre La Cible [M/M]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant