21. Bertrand, je suis désolé.

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Je fais des vas et viens dans le couloir d'une clinique privée. J'ai les mains moites et froides. Bertrand vient d'être conduit aux urgences. Je suis totalement dépassé par les événements. Quand je repense à l'état où je l'ai trouvé, je ne sais pas s'il va s'en sortir.

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La tension monte. J'ai révisé le contrat proposé par mon "ancien" partenaire et plus gros concurrent. La mine dégoûtée de Frédéric m'amuse tellement. Un homme qui avait presque réussi à me mettre sous la paille. Je savais qu'avec la pression du chantage, il céderait à n'importe quelle exigence de ma part. Obtenir la totalité de sa société aurait été une brillante idée si cela n'aurait pas attiré l'attention des autres. Malheureusement, je devais penser à un autre plan qui me permettrait de m'assurer une place importante à l'intérieur de T.A.B.I.S. Devenir actionnaire majoritaire était la solution parfaite.

Avec cette solution je pourrai faire taire les critiques qui prétendent que j'ai perdu mon influence dans le milieu et redorer le blason de ma famille. Cette stratégie me permet définitivement de surveiller les activités et l'émergence de leurs compagnies. Mon plan à une autre conséquence importante. La conversation que j'ai eu à huit clos avec Céline aura un effet important dans ce plan. Vous en saurez plus, plus tard.

À cause des rectifications nécessaires, j'ai renvoyé la séance. Nous signerons ce soir. Je refuse d'attendre demain pour le voir pleurer.

Il est 11h37. Je sors satisfait de cette entrevue. J'ai hâte de raconter à Bertrand. Je n'ai rien dit à propos de Frédéric et de notre rendez-vous de le dernière fois, parce qu'il n'a pas besoin de savoir tout ce que je fais. Je tiens à garder une part de mystère pour tout le monde, surtout lui. Bien qu'il soit mon seul allié dans le drame qui est ma vie, je ne devrais pas l'exposer à un tel danger chaque fois.

Je pense que je vais l'inviter pour le déjeuner tout à l'heure. Il mérite un moment de repos.

On pourra être juste tous les deux... entre amis ?

Je monte les escaliers quand Hamid m'interpelle. Il veut discuter de certains détails concernant notre affaire. Il me ralentit et je déteste ça, mais je dois avoir cette conversation. Je l'invite dans mon bureau et il accepte. Nous montons tous les deux. À peine nous arrivons en haut des marches...

BOUM !

Nous entendons une explosion.

Je me braque ne sachant pas d'où vient ce bruit. En dehors de mon bureau, il y en a deux autres : La finance et la comptabilité. Je vois le directeur de la compta sortir en panique avec ses deux stagiaires, ils cherchent à évacuer. Je leur conseil de prendre les escaliers au lieu de l'ascenseur, ils s'exécutent. Le directeur financier, moins peureux, veut savoir l'origine de l'explosion, moi aussi. Déduisant que ces deux pièces n'ont aucun dégât, il ne reste plus que la mienne.

Maintenant que j'y pense, où est Bertrand ?

Je réalise qu'il n'est pas sorti en même temps que les autres. Mon cœur rate un battement. Je me met à courir vers mon bureau comme une marionnette. Je ne contrôle aucun de mes gestes. Mon cerveau est rempli d'incertitudes. La panique me gagne.

Dès que j'ouvre la porte qui tombe direct sur le secrétariat, je suis accueilli par un relent de fumée.

L'explosion a bien eu lieu ici !

Je ne vois pas Bertrand. Je panique encore plus. Je constate que la porte menant à mon bureau est ouverte, et une fine couche de fumée en sort.

Seigneur !

Je cours, j'entre et... je le vois... Bertrand.

Il est étalé au sol, face contre terre. Ce qui n'a peut-être que durée quelques secondes, mais qui pour moi est une éternité, est ma paralysie quand je les vu. Mon sang est glacée. J'aperçois un filet de sang sur sa tête.

Atteindre La Cible [M/M]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant