17 . Qu'est-ce que tu vas faire ?

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Trois semaines que je travaille sur ce problème de ragots. J'ai perdu près de quatre actionnaires. C'est un véritable cauchemar. Le mois de janvier commence sur des mauvais résultats. Je suis extrêmement occupé par la chute de ma compagnie de microassurance. Une fausse rumeur sur le déficit de solvabilité à pousser les souscripteurs à résilier leurs contrats. Je n'arrive plus à maîtriser les pertes. Le Directeur Financier et je Directeur Comptable ne trouvent pas de solutions pour encadrer cette situation, mon équipe marketing et le service de développement accusent des retards sur l'implémentation de plusieurs projets.

C'est un désastre !

Je dors depuis une semaine au bureau. Je refuse de rentrer tant que je n'ai pas réussi à contrôler les évènements. La situation à la maison n'est pas gaie non plus. Mon supplice a affecté mon frère. Comme quoi porter le même nom porte à confusion.

Lui aussi m'a appelé pour me dire qu'il n'a pas pu dormir parce que trois de ses plus gros sponsors lui ont tourné le dos. Il dort au bureau tout comme moi. Je ne tiens même pas à imaginer ce que mon neveu doit vivre actuellement. J'ai ordonné à Hélène qu'il n'aille pas à l'école à la rentrée des cours, cette décision a créé un tohu bohu entre moi et Bertrand. Ce dernier ne voyait en quoi ce problème concernait Henri, mais j'ai dû user de beaucoup de tact pour lui expliquer que le simple nom Zokou est un problème pour le garçon.

Depuis il me boude et me parle seulement quand c'est nécessaire. Il n'a pas compris un détail important apparament.

On est pas à la crèche ici !

Je suis assis à terre dans ma salle de repos et lis les dernières nouvelles de la journée. Vous savez quoi ? Je suis en première de couverture avec un titre très glorieux : DE MILLIARDAIRE À PROLÉTAIRE ! Denis Zokou pourra-t-il tenir la barque encore longtemps ?

Je jette le journal à l'autre bout de la pièce et me passe mes mains sur mon visage. Carl m'a vraiment touché. J'ai vraiment envie de lui en coller une. Je ne suis pas vraiment en colère. Je dirai plutôt dépasser. Il a su où me toucher, mais contrairement à ce que Bertrand et lui pensent, ce n'est pas cette société qui est ma plus importante possession. Raison pour laquelle je vais l'écraser pour lui prouver qu'il n'est rien.

J'ai confié à Tabou  le cas de Sully. J'ai trouvé un moyen de pencher la balance et je n'aurai aucun scrupule pour appliquer mon plan. Pour l'instant je ne l'ai pas révéler à Bertrand. Ce sera une surprise pour tout le monde.

Quelqu'un frappe à la porte. En dehors de Bertrand, personne ne vient ici. Je pense qu'il s'agit de lui alors je ne réponds pas, de toute façon il va entrer. J'ai la tête baissée et j'entends la porte s'ouvrir.

- Hey, bébé ?

Je soulève la tête avec surprise. C'est Céline.

Je l'avais déjà oublié. Depuis ce qui s'est passé à T.A.B.I.S, j'ai pris mes distances avec elle. Elle n'en ai pas responsable, je tiens juste à garder les limites bien tracées.

- Que fais-tu là ? demandé-je d'une voix rauque et menaçante.

J'ai vu une lueur de peur passer dans ses grands yeux, il n'a pas tenu plus de deux secondes.

- N'ai-je pas le droit de voir mon homme ?

J'ai failli éclater de rire. Mais j'ai seulement "failli".

- Parfait, tu peux t'en aller maintenant, dis-je avec un sourire aussi brillant qu'une publicité de dentifrice.

Elle me regarde avec dédain.

- Je ne vais nulle part. Je t'ai apporté des plats à manger. Que ce que tu aimes.

- Je n'ai pas faim, merci. Tu peux prendre la porte.

Atteindre La Cible [M/M]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant