30. Bertrand rugit !

229 46 25
                                    

Denis et moi rentrons à la maison avec un invité. Il est 9h14 à ma montre. Alexandre dort derrière. Denis somnole à côté de moi. Notre virée d'hier a eu raison de lui. Je suis fatigué après la longue discussion que nous avons eu. Je veux juste pouvoir dormir en paix.

Pendant notre conversation, nous avons mit un plan en place. Celui-ci nous oblige à garder le gamin car il sera très utile. Il sera en sécurité chez nous pour l'instant. Mon frère est convaincu qu'il n'essaiera pas de s'enfuir parce que nous l'avons, disons un peu selon moi, torturé et menacé ce matin.

Nous savons qu'il doit être assez traumatisé et dépendant des mauvais traitements reçus de sa tutrice. Sans compter que sa vie est sur un fil fragile, avec son boss qui doit sûrement le chercher en ce moment. Dans cette situation il pourrait facilement nous trahir et partir, raison pour laquelle nous allons le garder chez nous pour le surveiller. Ce sera assez facile si les gardes du corps le surveillent nuit et jour. En même temps son histoire m'a touché, je veux savoir ce qui est arrivé à sa sœur. Je vais payer un détective privé pour la retrouver, espérons pour lui qu'elle aille bien.

Nous sommes à quelques mètres de la maison. Je devr-

Hein ?

C'est quoi ces voitures de police devant la maison ?

Je secoue violemment Denis qui dort comme un bébé. Il râle d'abord, je le refais à nouveau, c'est là qu'il se réveille en bouillonnant.

- C'est quoi ton problème ?!

- Regarde en face, imbécile !

Il se tourne et voit les voitures de police. Il lâche un juron. Il m'ordonne d'avancer. Je gare devant le portail, j'intime au garçon de ne pas sortir, mais je compte verrouiller ma voiture de toute façon. Nous sortons en trombe pour entrer par la petite entrée. Je bouscule un de nos vigiles, et dans la cour, on tombe sur un spectacle terrifiant. Bertrand est à terre et menotté, il est immobilisé par trois policiers, et un quatrième tient fermement mon fils qui cri comme un fou en se débattant. Ma mère et mes cousines, encore en robe de chambre, ont l'air terrifié. Les autres domestiques regardent la scène avec tristesse, Hélène et quelques femmes de ménage pleuraient. J'étais si surpris que je n'arrivais pas à bouger. C'est quand j'ai entendu Denis crié en courant vers eux que j'ai repris mes esprits.

- Qu'est-ce que vous faites !? Lâchez mon neveu, vous !

- ONCLE DENIS ! PAPA !

Henri, encore en pyjama, mord l'officier et réussi à se dégager. Il court vers nous et se cache derrière moi. Il me tire ma chemise et pointe son doigt sur sa grand-mère.

- Mamie a appelé les policiers pour qu'ils arrêtent tonton Berty ! Empêchez les de l'emmener !

Quoi ?

Denis hurle à son tour qu'il est le propriétaire des lieux, que l'on libère Bertrand de suite, mais l'officier qui tenait mon fils s'approche et nous montre sa carte. C'est le lieutenant de police du commissariat du 8° arrondissement de cocody, Monsieur Drogba.

- M'sieurs, nous avons été appelé par une des femmes de ménage qui dit que cet homme.

Il pointe Bertrand, qui le regarde férocement.

- A essayé d'agresser sexuellement cette dame.

Il pointe notre mère.

What the fuck ! C'est impossible !

Je rigole et lui dit qu'il doit avoir erreur sur la personne ou que c'est un malentendu. Il réitère sérieusement que ce n'est le cas. Il prétend que des témoins disent avoir entendu des cris venant de la chambre de ma mère, et lorsqu'ils ont accouru, ils ont trouvé Bertrand sur ma mère, elle avait la nuisette déchirée, elle pleurait et criait à l'aide.

Atteindre La Cible [M/M]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant