7. Un secrétaire pas comme les autres <première partie>

344 63 34
                                    

— Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu sais que c'est mon bureau, n'est-ce pas ?

— Je suis honoré de vous rencontrer Monsieur Zokou.

— Arrêtes moi ton Fucking charabia.

— C'est un gros mot monsieur. C'est comme ça que vous accueillez vos nouveaux employés ? Pas étonnant qu'ils veulent votre peau.

Qu'est-ce que ?

— De quoi tu parles Bertrand ?

— J'ai enfin trouvé ce que vous me cachiez. Et je suis là pour vous protéger.

Quoi ?

Bertrand tourne son fauteuil vers le lecteur, en ajustant la monture de ses nouvelles paires de lunettes.

— C'est à mon tour de vous faire voyager, incroyables lecteurs. Commençons depuis le début voulez-vous ?

🔸️🔸️

Depuis notre interaction au bureau de la principale, il y a plusieurs jours, mon patron semble s'être calmer et m'a pardonné pour mon interférence dans les affaires de famille. J'en suis totalement soulagé.

Je ne sais pas si j'aurais supporté ne plus entendre sa merveilleuse voix, sentir sa bonne odeur naturelle, regarder ses courbes dans son dos, et... Hey ! Je ne suis pas un pervers ! Oui je sais, c'est un homme extrêmement arrogant et imbus de sa personne, mais il est exactement mon type.

En vérité, il ne l'est pas vraiment. Si vous saviez comment je le méprisais quand j'ai commencé à travailler pour cette famille. Mais de loin que je me rappelle, il était un garçon réservé, il se fichait de tout, asocial, sans aucune once de détermination en lui, il passait littéralement ses journées à dormir. Je l'ai directement classifié sans le connaître, comme un «déchet de l'humanité».

J'ai toujours travaillé très dur pour avoir ce dont j'avais besoin. J'ai traversé des moments difficiles quand j'étais dans la rue. Oui, j'ai été sans domicile pendant quatre ans avant de rencontrer le père de Denis. J'étais un dealer, je volais, braquais, je participais à des casses. Je n'étais pas vraiment ce qu'on pourrait appeler un élève brillant à l'internat. Alors pour moi, cette vie était tout ce que je méritais. C'est ce que je pensais.

Un jour, un homme m'a tendu la main.

Cette main sortait d'une limousine noir. Elle avait l'air abîmé, très abîmé. Le propriétaire de la main restait caché dans la pénombre. Il attendait patiemment que je lui donne le sac que je venais de subtiliser à une femme blanche à deux rues de là. Je m'étais demandé comment il avait fait pour me rattraper, comment il avait su que c'était moi et pourquoi il n'avait pas peur de moi.

J'aurais pu m'enfuir, mais je n'y arrivais pas. La main attendait toujours. J'ai contemplé ma famine, les gars qui m'attendaient avec de quoi nous nourrir pour la nuit et mon petit ami a qui j'avais promis un toit pour ce soir. Bizarrement, j'ai aussi pensé à la main. J'en étais captivé.

La portière de la limousine s'est finalement ouverte. Un homme noir d'une quarantaine d'années, drapé d'un pagne luxuriant, un couvre chef avec des motifs dorés et une aura paternelle en sortit. Il avait toujours sa main tendue et un léger sourire sur le visage.

Atteindre La Cible [M/M]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant