18. Denis, le fils.

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J'ai terminé avec les journalistes. Je ne comptais pas faire de conférences de presse, mais je devais faire cette déclaration.

"Vous avez raison d'avoir peur ! KoZo est malade ! Il est très malade ! Il a faim et il a soif. Faim de réussite, soif de paix. Depuis quelques temps des rumeurs non fondées nous discréditent. Je ne peux plus le tolérer. KoZo est un groupe composé de plusieurs compagnies qui se distinguent les unes des autres par la ferveur de ceux qui les tiennent en vie.

Je parle de nos clients, de mes collaborateurs, de nos fournisseurs, des familles des collaborateurs. Toutes ces personnes qui donnent le meilleur d'eux chaque jour pour faire avancer ce nom. Oui des incidents problématiques ont eu lieu au sein de cet établissement, des incidents graves si je puisse dire. Nous aurions dû prévenir cela vu la qualité de la maintenance, mais cela est arrivé. Est-ce du hasard ? Est-ce prémédité ? Est-ce de la négligence ?

Devons-nous accuser la société qui a installé ces ascenseurs ? Non. Devons-nous renvoyer les maintenanciers parce qu'ils n'ont pas empêché se dédale ? Peut-être. Devons-nous en vouloir à un groupe qui n'avait aucun pouvoir sur ce qui pouvait arriver ces jours là ? Je suis sûr que non. On voudra toujours la tête de quelqu'un. Si vous voulez un boucémissaire alors c'est moi et moi seul que vous devez en vouloir. Je suis le patron et je suis responsable de tout ce qui se passe au sein de ma société.

Je ne veux plus voir des employés fatigués et stressés parce qu'ils se font insulter au nom de KoZo. Vous avez le droit d'être en colère, mais vous n'avez pas le droit de vandaliser le travail de ces personnes. Perdre un ou deux clients est effrayant, mais perdre un employé l'est tout aussi. Alors je le dis haut et fort, je ne limogerai personne pour faire plaisir à la population. À KoZo nous ne jurons que par la dignité et l'empathie. Je vais donc vous demandez de faire preuve d'empathie pour eux.

En ce qui concerne les ragots, je le jure solennellement à m'atteler à traduire en justice tout ceux qui oseront avancer des fausses allégations sur KoZo et ses employés.

Merci."

Je sais que ce que j'ai dit va augmenter l'animosité de certaines personnes pour moi, mais je n'ai pas le temps pour les sentiments en ce moment. Des têtes doivent tomber et aucunes ne sera la mienne.

Bertrand a loué un véhicule pour moi. Je ne tenais pas à ce que ma propre voiture soit reconnu. Je devais sortir incognito. Après ça j'ai fais un tour rapide chez moi, pour récupérer un objet très important.

Je viens d'arriver dans la commune d'Abobo. Il est 14h à ma montre. Il m'a fallu une heure trente dans les embouteillages pour venir ici. Je suis une heure en retard à ce rendez-vous. L'auteur de la lettre m'attend dans ce motel privé juste en face. Je suis confiant sur le fait que peu de gens savent à quoi je ressemble, mais mon teint métis ne passe pas inaperçu. J'espère juste qu'avec cette casquette qui tient mes cheveux et ces lunettes de soleil, je suis bien caché.

Je me dirige au comptoir et donne le numéro de la chambre. Le réceptionniste me passe la clé de la chambre 10. J'y vais l'esprit calme. Je n'ai jamais été aussi sûr de moi depuis longtemps. Je sais que cet entretien sera des plus intéressants. Mon seul regret est d'avoir mis autant de temps avant de prendre cette décision. Quand j'en parlais à mon père, il n'en faisait rien, aujourd'hui c'est moi qui écope de la conséquence de son pardon.

Je ne pardonne jamais.

J'ouvre la porte et entre dans une pièce confinée qui fait office de mini salon. C'est évident que le coeur n'était pas à la déco. En dehors de deux fauteuils et d'une table basse, pas grands choses. Les murs gris apportaient leur lot de tristesse à cette simplicité.

Atteindre La Cible [M/M]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant