52. Une tension dangereuse

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- J'ai la patience courte. Dis moi pourquoi mon fils était dans cet état sinon je ne te libère pas, murmuré-je indécemment derrière l'oreille d'Alexandre.

Il est plaqué face au mur, la main droite tordue dans son dos. Son parfum poivré me chatouille le sens olfactif et il tremble quelque peu sous mon emprise. Je suis collé à son dos, je sais qu'il sens la pression de mon torse sur lui. Je ne suis pas allé de mains mortes pour le mettre dans cette position, mais mon fils est ma priorité actuellement.

Quand j'ai vu l'état d'Henri, un clic s'est déclenché dans ma tête. Je sais faire la différence entre une bagarre et une attaque groupée. Le visage d'Henri en disait long. Sachant qu'il devait s'occuper de lui, mais ne l'a pas fait, je vais lui tirer les vers du nez.

Après qu'il ait préparé Mélissa pour le repas, j'ai prétexté vouloir lui dire quelque chose d'important. Quand la petite est partie, je l'ai directement mis face au mur. Il devrait être content, c'était ça ou le plaqué sur le lit. Bien que la seconde solution n'est pas déplaisante pour moi.

Depuis la nuit où je l'ai effrayé, je culpabilise. Me voir sous cette forme a été un choc pour lui. Je tiens toujours à montrer une image travaillée et responsable de moi, mais j'ai laissé ma couverture fondre comme neige au soleil à cause de quelque chose qui n'était même pas arrivé.

Je serais un hypocrite si je n'avoue pas que l'instant où il m'a pris dans ses bras m'a surpris, et même, j'ai complètement succombé à ce côté innocent qu'il dégageait. Ça se voyait qu'il ne savait pas quoi faire. C'était carrément l'idée la plus drôle et peut-être la plus simple que quelqu'un puisse penser, Alexandre en est une. Son arrivé dans nos vies a été un concours de circonstances qui au fil de temps est devenu une véritable bénédiction pour nous, du moins pour moi. Je me rendais pas compte jusqu'à ce que j'ai cru qu'il était mort. J'ai vraiment été brisé de l'intérieur. Ne pas revoir ses tâches de rousseurs, ses joues rouges, son air innocent et sa dégaine de vieil ado, m'avait flanquer une gifle. Quand je l'ai revu, ce n'était pas du soulagement que j'ai ressenti, ni une explosion de joie, plutôt de l'inquiétude.

Inquiet d'être aussi heureux de le revoir. Un étranger avec qui je n'ai passé que quelques mois. Alexandre a su se faufiler quelque part dans ma tête et dans mon cœur. Il a grignoté des morceaux de moi avec discrétion. C'est juste... effrayant. C'est comme ça que ça s'était passé avec Maureen. De la même manière. Je ne veux pas faire la même erreur deux fois, non. La première fois J'ai cru que j'étais amoureux, ce n'était que de la fascination. Suis-je fasciné par ce gamin ?

Impossible !

Il pourrait être mon fils.

C'est comme ça que je le vois, comme un fils ou un protégé.

Bien qu'il soit très attirant. Cette chute de reins très prononcée, cette peau douce, ses grands yeux curieux, cette stature gracieuse, sa voix grave avec cette empreinte suave, ses lèvres...

Ses lèvres...

Elles sont fines, mais ont l'air douces et faciles à manier.

J'ai constamment envie d'y goûter.

Non, non, non ! Je dois rester concentré !

Je dois rester lucide ! J'ai eu raison de mettre des distances. J'ai réussi à mettre de l'écart entre nous. Bien qu'il a tenté de m'appeler deux fois quand ils étaient dans l'autre ville, je n'ai pas répondu. Alexandre n'est plus un simple garçon que nous avons recueilli, il est devenu un membre à part entière de notre famille. Je ne dois pas laisser mon instinct mâle prendre le dessus sur ma raison.

Il tente de se débattre mais il est faible par rapport à moi. Je ne serre pas fort pour ne pas laisser de marque sur sa peau. Je veux le menacer sans le briser.

Atteindre La Cible [M/M]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant