40. Le bal masqué <<Deuxième partie>>

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- Je- je n'arrive pas à croire. C'est bien toi ?

L'homme qui me donne des insomnies depuis des mois, se lève et dépoussière ses vêtements.

- Range moi cette chose dans ta main, gronde-t-il.

Je sursaute à son ton autoritaire. J'obéis comme un toutou. Je n'arrive pas à réaliser que Bertrand est en face de moi et que j'ai osé pointer mon arme sur lui. Il fini par me regarder. C'est tellement bizarre. Je ne l'ai pas vu depuis, mais je ne sais pas comment réagir. Il est encore mieux que dans mes souvenirs.

C'est moi ou il a pris un peu de poids ?

Je dois vérifier que ce n'est pas ma tête qui me joue des tours. Je l'empoigne fermement et le tire vers moi. Le cliché de l'électricité qui me parcoure la colonne vertébrale est fausse. Je n'ai pas ressenti cela. J'ai juste senti le contact avec le tissu de sa veste en daim. Il n'a pas disparu quand je l'ai touché donc il est vrai. C'est bien lui. Nous sommes à quelques millimètres de distance. Il n'essaie pas de lutter pour se dégager.

Je m'imprègne de chaque détail de ce visage que j'ai vu dans mes cauchemars. Ses yeux presque bridés, ses lèvres charnues, sa mâchoire bien ferme. C'est bien mon Bertrand.

SLAP !

Hey !

Il vient de me donner une gifle sur la joue gauche.

- Tu es devenu fou ?!

- Ça, c'est pour m'avoir fait partir après m'avoir piqué ma mémoire !

Il me donne une gifle sur la joue droite.

Aïe !

- Ça, c'est pour avoir cru que je ne reviendrai pas !

Je bloque mes deux joues au cas où.

Ouf !

Il vient de me donner un coup de poing au ventre.

- Ça, c'est pour avoir profité de ma mémoire défaillante ! Pervers !

Il m'agrippe par le col de mon costume, me colle au mur brutalement, et...

...m'embrasse.

Je suis choqué et paralysé. Si bien que je ne répond pas immédiatement. Après quelques secondes de réalisation, je fini par lui rendre la pareille. Je suis sur un nuage. J'oublie quasiment les douleurs aux joues et au ventre. J'oublie le bal, j'oublie Céline, j'oublie tout. Ce n'est pas un baiser passionné, c'est un moment tendre et délicat. Il se décolle avec douceur.

- Et ça, c'est parce que tu m'as énormément manqué, Denis Édouard koloko Zokou, chuchote-t-il.

Je suis ivre de ce baiser pour réfléchir à la situation.

Le téléphone sonne.

FUCK YOU !

Je reviens à moi et décroche rapidement. Je vois Bertrand se retirer subtilement, je le retiens avant qu'il ne s'échappe à nouveau.

- Allô ?

- Où êtes-vous ? Il a fini de discuter ! Si vous venez maintenant vers la grande entrée, on pourra l'avoir !

- Parfait, j'arrive !

Je raccroche. Je change de position avec Bertrand.

- Nous devons parler, mais pas maintenant. Je suis sur le point de démasquer la personne qui t'a blessé. Mais j'ai besoin d'aide pour cela, et... j'ai besoin que tu sois là.

Atteindre La Cible [M/M]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant