Atteindre La Cible [M/M]

4. Une histoire de frères

Aujourd'hui est un nouveau jour. Je conduirais moi-même pour le bureau. J'attend que les autres occupants descendent pour le petit-déjeuner. Magnifique ! Pour une fois que je prends place le premier, ces vicelards me font prendre racine. Oh, le petit nerd vient enfin d'entrer.

- Bonjour mon oncle !

- C'est ça, assieds-toi, pries, on mange.

- On attend pas Mamie ?

- Tu as faim ?

- Bien-sûr !

- Donc on attend personne ! Retiens-le, c'est une leçon de vie.

Nous déjeunons dans la sérénité, quand "mes enfants adoptifs" interrompent ce grand moment de communion.

- Bonjour, Denis ! sursurrent-elles en cœur.

Bienvenue en enfer !

- Nous sommes ravies de te trouver à table pour une fois. Apparemment tu viens de commencer ?

Je ne l'aurais pas deviné tout seul... En plus, je ne suis pas seul dans la salle. Le prix des tantes de l'année reviennent à qui ?

- Nous aimerions te demander quelque chose.

Combien ?

- Un peu d'argent pour un gala très important à Turin. Dans quatre mois exactement. Si tu nous le donne maintenant, on pourra se débrouiller.

On y est !

- C'est fou que vous le dites, j'ai entendu parler de cette réception. Vous savez quoi ? Pourquoi je vous donnerais <<un peu>> alors que vous pouvez avoir bien plus.

Voyez moi ça. Un sourire carnacier à faire grimacer le diable en personne. J'arrive à cerner les craquelures autour de leurs yeux. Repoussant.

- Une de nos sociétés recherchent des commerciaux de terrains. Vu votre âge, elle ne voudra jamais de vous, mais je suis le patron je peux m'arranger. D'ici trois mois vous aurez déjà rassemblé un bon paquet en vendant des assurances. Je sais, ne me remercier pas.

Elles veulent mourir, je le vois dans leurs regards. Ah, heureusement que Bertrand vient me sortir de ce guêpier.

- Monsieur, Moundir a avancé le véhicule.

- Déjà ? Bien, Henri, finis rapidement, ensuite tu pars le retrouver. À partir d'aujourd'hui il sera ton chauffeur personnel.

- Quoi ? crient-ils à l'unisson.

- Mais oncle, et toi ?

- N'allez-vous pas au bureau ce matin ? Comment comptez-vous vous y rendre ? Voulez-vous que je vous passe des comprimés ? Est-ce une poussée de fièvre ? panique Bertrand.

- Henri, mon petit, si un adulte t'offre une voiture avec chauffeur la veille de noël, appelles la police. Mais si cet adulte c'est moi, comportes toi en opportuniste. J'y vais. À ce soir.

- Merci, Oncle Denis.

Je sais que modifier ma routine va embrouiller plus d'un pendant un certain temps. De toute façon c'est le but.